Animation folk

Jean Louis Bordessoules

Animation folk

Jean-Louis Bordessoules

bordessoules@orange.fr

Sketch musical

(environ 10 mn)

Synopsis

Un musicien folk et une danseuse folk vont initier le public à une danse particulière.

Personnages

Jean-Albert (le musicien, qui joue de l'accordéon diatonique)

Marie-Thérèse (la danseuse)

Décor

Rien

Costumes

Dans l'esprit folk, coloré, très cool.

Jean-AlbertBonjour et bienvenue dans notre stage de danse traditionnelle folk. Marie-Thérèse et moi-même allons ce soir vous apprendre une danse qui vient de la région de Cognac. C'est une danse qui date de plusieurs siècles, de l'époque où l'on foulait encore le raisin avec les pieds.

Marie-Thérèse – Elle nous a été transmise par un vieil ouvrier agricole qui vivait dans une masure à l'orée des bois. Il s'appelait Fernand, mais tout le monde l'appelait « le vieux ».

Jean-Albert – Il avait appris cette danse par son grand-père qui la tenait de son grand-père, lequel l'avait apprise par le grand-père de son voisin, un émigré arrivé avec les armées de Napoléon du nom de Stanislas Sarkozy.

Marie-Thérèse – Cette danse avait été appelée la cassecouillette.

Jean-Albert – Le nom est, selon certains, une allusion à l'importateur de la danse, Stanislas Sarkozy qui voulait tout diriger dans le village…

Marie-Thérèse – Certains ont également vu dans le nom de cette danse une allusion au risque qu'elle peut représenter pour un cavalier maladroit…

Jean-Albert – Mais nous vous laissons la joie de la découverte.

Marie-Thérèse – Cette musique nous est parvenue par tradition orale, il n'y avait pas de CD à l'époque, ni de cassette ou de disque en vinyle…

Jean-Albert – Encore moins de « mépétrois » (mp3)

Marie-Thérèse – Vous savez, ces petits machins gros comme des briquets avec une ficelle et deux boules Quiès à mettre dans les oreilles…

Jean-Albert – Eh bien ces fameuses boules Quiès, ce n'est pas pour se protéger du bruit…

Marie-Thérèse – Mais pour se défoncer les tympans en toute tranquillité.

Jean-Albert – Comme ça, ceux qui se seront rendus sourds avec ces machins, ils seront pré-équipés pour plus tard, ils n'auront plus qu'à brancher un micro sur le « mépétrois » et ils entendront ce qui se passe autour d'eux.

Marie-Thérèse – Et ça coûte moins cher qu'en pharmacie.

Jean-Albert – De quoi on parlait, Marie-Thérèse ?

Marie-Thérèse – De Stanislas Sarkozy qui cassait les c…

Jean-Albert – (l'interrompant) De la cassecouillette !

Marie-Thérèse – Jean-Albert va donc vous jouer la musique sur un accordéon diatonique.

Jean-Albert – Diatonique signifie que pour chaque bouton, j'ai deux notes, selon que je tire ou que je pousse.

Marie-Thérèse – D'où la supériorité de l'accordéon diatonique sur l'homme. Chez l'homme, qu'il tire ou qu'il pousse, c'est souvent une fausse note.

Jean-Albert – Marie-Thérèse, je vous dispense de ces propos graveleux. Vous pourriez choquer notre aimable public.

Marie-Thérèse – Excusez-moi, Jean-Albert, ça m'a échappé.

Jean-Albert – Eh bien nous allons faire un petit test pour voir si notre public a bien l'oreille musicale. Je vais jouer une note, et vous allez essayer de deviner de quelle note il s'agit.

(Marie-Thérèse montre le sol de façon ostensible, dans le dos de Jean-Albert, jusqu'à ce que quelqu'un dans le public réponde « sol »)

Jean-Albert – Bravo ! Très bien. C'était un sol ! Voyez, Marie-Thérèse, nous avons un public de connaisseurs ! Je vais maintenant vous jouer une autre note… Attention, écoutez-bien !

(Marie-Thérèse mime quelqu'un en train de scier, même jeu que précédemment)

Jean-Albert – Mais oui, c'est un si ! Décidément, Marie-Thérèse, nous avons affaire à un public de musiciens. Marie-Thérèse, pouvez-vous expliquer le pas avant que je ne joue la musique ?

Marie-Thérèse – Bien sûr, Jean-Albert. Il y a deux phrases musicales. Pendant la première phrase musicale, les cavalières et les cavaliers vont effectuer des pas différents, puis pendant la seconde, ils vont danser en couple.

Jean-Albert – Mais tout d'abord, Marie-Thérèse, vous n'allez pas danser toute seule. Il nous faut quelques volontaires.

(Des danseurs se lèvent)

Marie-Thérèse – Bien. Merci aux courageux volontaires. Alors vous vous mettez sur deux lignes, les filles à côté de moi, et un garçon en face de chaque fille. Environ un mètre entre les deux lignes.

Jean-Albert – Je vais me mettre en face de Marie-Thérèse et vous montrer le pas avec elle. Vous verrez, c'est très simple.

Marie-Thérèse – La fille saute sur le pied droit en levant la jambe gauche, puis l'inverse, et cela deux fois en comptant et-un, et-deux, et-trois, et-quatre. N'oublions pas que cette danse rappelle le foulage du raisin aux pieds. Bien haut, les jambes !

Jean-Albert – Pendant ce temps, le garçon, qui foule aussi le raisin, sautille en avançant son pied gauche devant lui à gauche, puis le pied droit devant lui à droit en écartant les jambes d'un petit mètre…

Marie-Thérèse – Et c'est là qu'il ne faut pas être trop près de sa cavalière, sinon le nom de cassecouillette devient une dure réalité…

Jean-Albert – Attention aux maladroits…

Marie-Thérèse – Mesdames, si vous avez un compte à régler avec monsieur, profitez-en…

Jean-Albert – Bref. Ensuite, le cavalier recule son pied gauche en sautillant, puis le pied droit pour revenir à son point de départ. Et à chaque pas il compte lui aussi et-un, et-deux, et-trois, et-quatre.

Marie-Thérèse – Vient ensuite la deuxième phrase musicale où les cavaliers dansent ensemble en tournant dans le sens trigonométrique inverse, en comptant et-un, et-deux, et-trois, et-quatre.

Jean-Albert – Bien. Je vais vous jouer la musique et vous allez essayer de danser. Je commence lentement. (scottish)

Marie-Thérèse – Bravo, vous êtes décidément très doués. Merci de votre participation et rendez-vous la semaine prochaine pour une autre danse traditionnelle, la troussebobonne !

Jean-Albert – C'est une danse qui illustre les soirées d'après vendange quand les effets du vin nouveau se faisaient sentir…

Marie-Thérèse – A ce propos, Jean-Albert, si nous allions boire un petit verre…

Signaler ce texte