Anniversaire de maman (Heureux)

Dans le salon d'un petit appartement, un enfant de onze ans appelé Basil reprenait son souffle. Assis à même le sol carrelé, il compta dans sa main une poignée de pièces.

Dix centimes, plus dix centimes, plus vingt centimes, plus vingt centimes, plus cinquante centimes, plus cinquante centimes, plus vingt centimes, plus vingt centimes, plus dix centimes, plus dix centimes, plus dix centimes... deux euros et trente centimes.

Assis sur le sol, après avoir retourné les oreillers du canapé, après avoir fouillé tous les tiroirs et regardé derrière chaque meuble, le petit garçon sourit. Il avait exactement la somme qu'il lui fallait.

Il enfila son blouson, se couvrit d'un bonnet, mit ses bottes et cacha le reste de son visage derrière une épaisse écharpe. L'enfant mit dans sa poche toutes les pièces avant de prendre les clés et de sortir affronter le froid.

Après avoir pris soin de fermer la porte, après avoir dévalé les escaliers, le petit garçon ouvrit la porte. À peine avait-il posé le pied sur le trottoir qu'une bourrasque de vent frappa son visage, manquant de peu d'emporter son bonnet.

Plaquant sa main sur sa tête, il avança le long des rues. Fermant sa veste et serrant d'avantage son écharpe. Le petit garçon eut rapidement froid à cause du vent, il en eut même du mal à marcher correctement.

L'enfant lutta malgré tout. Il traversa la rue et courut jusqu'à une petite boulangerie. Le boulanger le salua d'une façon sèche, presque sévère, et lui demandant ce qu'il voulait.

Le petit porta la main à sa poche mais eut du mal à prendre sa monnaie, sa main était si froide à cause de la basse température extérieure qu'il avait bien du mal à la contrôler comme à son habitude. Il prit le temps de réchauffer un peu ses doigts, mais devant l'attitude pressante du boulanger il se précipita et fit tomber la moitié de son argent sur le sol. Le monsieur poussa un long soupir en voyant cette maladresse ennuyeuse.

Le garçon ramassa toutes ses pièces et les déposa devant le vendeur de pain et de pâtisserie avec le sourire avant de lui montrer un petit gâteau au chocolat derrière la vitrine. Il regarda le boulanger prendre la petite pâtisserie et la mettre dans une petite boîte que ce dernier emballa avec précaution.

Prenant le petit trésor délicatement entre ses mains, l'enfant remercia le vendeur boulanger avant de ressortir affronter le froid jusqu'à chez lui. Impatient, il se mit à courir. 

 Il parcouru les rues qui le séparaient de son domicile rapidement, prenant soin de ne pas abîmer le gâteau. Gravissant les étages en ignorant son cœur qui commençait à fatiguer, il rentra enfin dans l'appartement.

Après avoir enlevé écharpe, bonnet, bottes et blouson, il posa délicatement la boîte sur le lit de sa mère. Il prit un papier et un crayon pour y ajouter un petit mot avant de commencer à ranger le désordre qu'il avait fait régner dans sa quête pour récupérer de la petite monnaie.

Exténué, il s'allongea sur le canapé avant de s'endormir d'un coup. Sa mère rentra enfin du travail et trouva son fils étendu dans le salon, plongé dans le monde de Morphée, dans un ronflant discret.

Allant dans sa chambre chercher une couverture pour son rejeton, elle découvrit le petit paquet ainsi que le mot qui lui était adressé. Ramenant une épaisse couverture dont elle recouvrit le petit garçon, elle déposa sur le front de ce dernier d'un petit baisé avant de retourner ouvrir sa surprise.

La maman découvrit la pâtisserie dont elle croqua un bout, emportée par la gourmandise. Elle dégusta sa bouchée avant de s'allonger sur le lit.

Sur le mot était écrit "Je t'aime maman"