Annone (un) hymne

absolu

Que veux-tu, Toi, car c’est bien à toi que je m’adresse, et non à un de tes pseudo !

Tu veux que je te jette tes quatre vérités à la figure ? Que je t’envoie balader ? Que je te trouve si abject que je menace de tout balancer ? Eh oui figure-toi que j’ai gardé toutes les preuves… ces preuves qui salissent. Eh bien non, compte pas sur moi. Tu es apparemment assez grand pour prendre de grandes décisions, tu es donc en mesure de te poser les bonnes questions. Et je pense que tu connais les réponses. Maintenant il faut se les avouer, quelles qu’elles soient.

Moi aussi je me suis demandé : pourquoi tu venais me relancer, pourquoi tu prenais autant de nouvelles et pourquoi te faisais-tu de plus en plus grivois ? Si je me suis posé de telles questions, c’est par rapport au temps. Tout était prémédité, et surtout depuis un certain temps déjà. Mais surtout, pourquoi moi ? Pourquoi celle qu’il a quittée pour celle qui partage maintenant sa vie ; si juste une question de chair, pourquoi pas une autre, et surtout pourquoi une autre puisque l’Autre est déjà là. Pourquoi revenir vers moi alors que je n’ai jamais pris l’initiative de le faire ? Etre moins coupable, mais si oui, de quoi ? Pourquoi tous ces pourquoi ?

Je n’ai pas de réponse à proprement dite. Mais tu me livres tes fantasmes et me les as fait vivre encore une fois ; mais encore une fois, pourquoi moi ?

C’est quoi, le vice caché, le jardin secret ? Le fait que je ne risque pas de me retrouver en présence de l’Elue ? Le fait que je t’ai aimé et qu’il y a peu de chances de se voir refuser ? Ou simplement la musique, la mélodie. J’aurais pu te répondre, si tout cela avait été spontané. Mais ça n’est pas le cas. C’est ça et surtout ça qui m’interpelle…

Sinon j’ai glissé vers les hautes sphères, j’ai pris un pied d’enfer, j’ai retrouvé les derniers gestes dans lesquels nous nous sommes quittés. Comme si des empreintes avaient été laissées pour que je retrouve mon chemin, les yeux fermés. Sans aucune gêne, le sourire, l’œil qui brille, le corps qui vacille. L’âme intacte et le corps échauffé, j’ai joui comme on se doit de le faire quand on frôle l’enfer.

Non, je n’ai pas connu d’autre bactérie qu’une angine ou un rhume, je n’ai pas eu ce courage, j’ai mis de côté ma vie privée, car tout le reste s’est précipité, il a fallu faire face au plus urgent, et le temps passe, et le reste se tasse. On met des choses de côté pour mieux avancer. Je ne me soude pas à quelqu’un simplement pour ne pas être seule, non, et je crois que tu le sais. Il me faut celui qui peut finir mes phrases, qui lit entre mes lignes, mais ça tu le sais aussi.

Et puis il me fallait écrire, et seule la solitude le permet… et j’ai bien fait. Je veux que mes enfants aient quelque chose à lire plus tard, qu’ils sachent ce qui a fait leur mère, qui la fait vibrer, qui lui donne envie de goûter chaque instant de la vie, bon ou mauvais. Prendre ce qu’il y a à prendre, rendre ce qu’il y a à rendre. Ne garder que l’essentiel, que ce qui épanouit. Oui, mes enfants sauront cela, c’est leur droit…

Oui je plais, oui je séduis, mais… non, pas encore, peut-être bientôt, qui sait. Je ne m’avance pas, on verra.

J’aime la vie, les plaisirs qu’elle m’amène, c’est ainsi que je suis faite.

Tu me demandes de te ré-expliquer le monde, cela voudrait dire que je l’ai déjà fait…

Donc, soit tu ne m’as pas bien écoutée, soit je ne l’ai pas bien fait…

Signaler ce texte