La Prophétie du Lion Sorcier - Chapitre 40 : Les Haut-Mages
Lynn Rénier
Cela fait quelques jours que Dante et Anya ont trouvé refuge auprès de Laïn. À l'abri du bois, les deux jeunes gens établissent un peu plus chaque jour leur théorie sur l'assassinat de Gautier. Car pour eux, la mort du palefrenier est liée à autre chose, de bien plus important. De bien plus dangereux aussi. Dante en est persuadé, quelque chose se prépare. Reste à savoir quoi.
De sources sûres, le magicien sait que quelqu'un d'autre que lui use de magie à Félinin, et ce à des fins malsaines. Mais il ignore encore son identité. Ce n'est qu'une question de temps pour démasquer le coupable. Seulement, avec la milice qui patrouille sans relâche dans la ville, l'enquête de Dante est compromise. Il ne peut pas faire ses investigations comme il l'aurait souhaité.
Conscient qu'Anya et lui sont activement recherchés, il n'a d'autre choix que de rester à couvert dans le bois. Laïn leur transmet les nouvelles du Domaine des Arflors par le biais de son identité humaine. Elle vérifie les soupçons du jeune homme sur place. Mais ce n'est pas assez. Tout ceci avance trop lentement. Et il reste si peu de temps.
La jeune femme quant à elle se remet doucement de ses émotions. Ce moment de répit qui lui ait offert lui permet de faire le point sur les évènements de ces derniers jours. Et sur les révélations qui lui ont été faites.
Elle n'en revient toujours pas d'avoir découvert que son amie lavandière est une femme-louve, mais quelque chose en elle lui intime qu'elle le sait depuis longtemps, qu'elle n'a tout simplement pas écouté son intuition, qu'elle n'a pas vraiment fait attention. Évelyn n'a-t-elle pas un lien particulier avec Fidèle ? Tous deux s'entendent étrangement bien, comme s'ils parlaient le même langage. Et maintenant, Anya comprend mieux cette impression.
Durant ces quelques jours passés dans la tanière, elle passe beaucoup de temps avec Laïn, lorsqu'elle le peut. Elle veut connaître cette femme-louve un peu plus. Avec la découverte de la vraie nature de celle qui se fait appeler Évelyn chez les humains, Anya s'est rendue compte qu'elle ne sait presque rien de son amie, alors que cette dernière sait tout d'elle.
La femme-louve lui apprend tant de choses sur ce monde plein de magie, ce monde qu'elle découvre peu à peu. Comment tout a commencé, qui étaient les premiers Veilleurs de la région, comment Félinin s'est construite. La jeune femme est avide et curieuse. Elle veut sortir de l'ignorance de ses pairs. Et elle questionne souvent Dante sur la cité d'Armonis et son école de magie. Il lui parle aussi de l'Assemblée des Hauts-Mages et de leurs actions passées sous silence par décision du Roi.
Assis à l'entrée de la grotte, profitant du soleil et de sa chaleur, ils discutent tout en sirotant un verre de boisson de fée que Laïn leur a rapporté de la ville. Ils ont passé la matinée à exposer leurs hypothèses, Dante les notant soigneusement au fur et à mesure. L'antre de la femme-louve a vu ses murs se couvrir progressivement de notes et autres parchemins en tout genre.
Ils seraient bien restés penché dessus, mais avec l'après-midi naissante, les deux jeunes gens ont choisi de faire une pause. Élaborer des pistes sans pouvoir les appuyer de preuves ne sert à rien. Depuis le début, ils planchent sur le sujet sans que rien n'aboutisse. Ils méritent un peu de repos et de détente.
- Je n'envie pas du tout l'Inspecteur Hotch pour son métier, soupire Anya.
- Personnellement je l'admire un peu, avoue Dante. Il arrive à résoudre ses enquêtes de façon remarquables, et parfois avec si peu d'indices. C'est épatant.
- Sans doute, oui. Ce que je trouve épatant, moi, c'est tout ce que je viens d'apprendre ces derniers jours. Je n'en reviens toujours pas !
- À quel sujet ?
Sa question surprend Anya. N'est-ce pas évident ?
- À propos de la magie et des Veilleurs bien-sûr !
Un sourire amusé étire les lèvres du jeune homme.
- Évidemment.
- Pourquoi garder l'existence des magiciens sous silence ? Que craint le Roi a révéler la vérité ? A-t-il quelque chose à y perdre ?
- Je ne sais pas. Je suppose que depuis la chasse aux sorciers, la royauté ne veut pas que l'existence des mages soit connue de la population. Une façon pour la famille royale de maintenir son pouvoir sur ses sujets, sans doute. Alors l'Académie d'Armonis est considérée par tous comme une école d'érudits, de savants, de chercheurs et autres grands penseurs et scientifiques. Il est vrai que cet endroit regroupe des gens d'une intelligence et d'un savoir remarquables, mais pas uniquement. Ce qu'on y enseigne ne se limite pas seulement aux sciences. On y apprend aussi l'art de la magie. Pas celle des tours de cartes ou des disparitions de lapins dans un chapeau. Non. La vraie magie.
- As-tu étudié là-bas ? questionne Anya.
- Oui, l'année même où on a décelé mes capacités innées pour les sorts et l'alchimie. Comme tous les sorciers avant moi, et comme les générations de magiciens qui viendront, je l'espère.
- À quel âge es-tu devenu apprenti ?
- J'avais onze ans. Mes parents ont été prévenus de mes dons par l'Assemblée des Hauts-Mages. Et au fil des années, ils n'ont fait que les constater. D'après eux, enfant, je transformais déjà un objet en un autre sans m'en rendre compte, quand il ne m'arrivait pas de prononcer des mots qu'ils ne comprenaient pas. Et j'avais commencé à faire apparaître des formes étranges avec lesquelles je discutais parfois. Alors, ils m'ont laissé au soin des Hauts-Mages, pour que j'apprenne à contrôler ces dons.
- Ces mêmes formes que celles que tu as fait apparaître dans les écuries du Comte l'autre soir ?
- Sans doute, oui.
- Et comment l'as-tu accepté ? Je veux dire… Comment as-tu réagi quand tu as appris que tu étais sorcier ?
- Plutôt bien en fait. C'est étrange, mais… Je me suis enfin senti à ma place. Dès l'instant même où j'ai franchi les portes de l'Académie.
- Est-ce que la formation dure longtemps ?
- Tout dépend de la capacité et de la vitesse d'apprentissage de chacun.
- Et toi, combien de temps y es-tu resté élève ?
- Un peu plus de dix ans. Si ma mémoire est bonne.
- Es-tu devenu enseignant ?
- Non, pas encore, sourit-il. Pour cela, il me faut encore quelques années de pratique.
- Tu dois faire tes preuves, comprends Anya.
- Oui. C'est cela. D'une certaine façon.
- Et de quelle façon ?
- En menant à bien les missions que les Hauts-Mages me confient. Comme il y a deux ans en recensant les derniers Veilleurs, ou pour l'affaire qui nous occupe à présent.
- N'importe qui peut entrer apprendre à Armonis ?
- Il faut démontrer des aptitudes pour la magie. Tout le monde n'est pas éligible.
La mine presque déçue de la jeune femme le fit rire.
- Le don se déclare généralement durant l'enfance, lui explique-t-il. Ce qui pousse les parents à confier leur enfant à l'Académie d'Armonis, car ils sont vite dépassés et ne peuvent gérer les sorts de leur progéniture. Ça devient trop dangereux pour eux autant que pour l'enfant qui ne sait pas maîtriser ses dons.
- J'aurai adoré apprendre dans cette école.
- Et je vais encore te décevoir sans doute, mais les filles n'y sont pas admises.
- Pourquoi ? Le don ne se déclare-t-il pas chez la gente féminine ?
- Pas à ma connaissance en tout cas.
- C'est injuste, soupire Anya. Il y a bien des Veilleuses, pourquoi pas des magiciennes ?
- Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question. Je n'en sais pas d'avantage à ce sujet.
- Avoues tout de même que c'est un discours très misogyne…
- Ça, je ne peux pas te dire le contraire. Le Conseil des Hauts-Mages ne compte que des hommes à ma connaissance. Et au sein de l'Académie, je n'y ai jamais vu de femme. Peut-être existe-t-il une école de magicienne ailleurs dans le Royaume.
Anya se surprend à rêver d'intégrer un tel établissement. Elle aurait tant aimé, si elle avait su que pareil lieu existait.
- C'est vraiment injuste, souffle-t-elle. J'aurais adoré pouvoir apprendre là-bas.
- Il n'est jamais trop tard, laisse échapper Laïn qui les a écoutés sans un mot jusque-là.
La jeune femme lui lance un regard surpris.
- Que veux-tu dire ? Si la magie ne se déclare pas chez les femmes, ce n'est pas possible pour moi d'apprendre quoi que ce soit…
La queue de Laïn s'agite une seconde.
- C'est ce que ces vieux rabat-joie de Hauts-Mages disent. Qu'en savent-ils ? La magie ne serait-elle réellement réservée qu'aux hommes ? Rien ne le prouve si ce n'est leur parole.
- Ce n'est pas faux, admet Dante. Il n'y aucune preuve que seuls les hommes aient le don. Ce n'est écrit nulle part dans les textes, même les plus anciens.
Anya pose sur lui un regard plein d'espoir :
- Alors apprends-moi, et nous verrons.
- Mais je ne suis pas professeur, se défend-t-il. Et j'ignore si tu as déjà fait preuve du don ou non. Sans ça, je ne saurais pas si t'enseigner quoi que ce soit est bien utile...
La mine déçue de la jeune femme le rend presque coupable. Laïn esquisse un sourire et vient poser une main sur l'épaule de son amie :
- Tu sais, Anya, le don peut se déclarer à tout âge. L'un des plus éminent Haut-Mage a vu ses pouvoirs se déclarer quand il a atteint quarante-six ans. Ces grands barbus sont bien mal placés pour faire la leçon et juger quiconque.
- Aurais-tu connu des femmes capables de pratiquer la magie ?
- Qui sait.
- Je n'aime pas quand tu es énigmatique comme ça, Évy… Allez, dis-moi. S'il te plaît.
- Saurais-tu quelque chose ? suppose Dante.
Le regard de Laïn s'assombrit brusquement.
- C'est une histoire qui ne se raconte plus depuis longtemps.
- Pourquoi cela ?
- Parce qu'elle est sans doute à l'origine du silence des Hauts-Mages sur la magie des femmes.
- Alors il existe vraiment des magiciennes ? en conclue Anya tout sourire.
- Il fut un temps, oui. Aujourd'hui, je n'en suis plus très sûre. Étant donné que les Hauts-Mages font tout pour écarter les femmes du cycle d'apprentissage…
Mais la femme-louve n'en dit pas plus. Et la curiosité d'Anya se réveille d'autant.
- Eh bien, raconte !
- Je n'aime pas raconter cela...
- Évy, s'il te plaît.
Le regard suppliant d'Anya ressemble à celui d'un félin dont la pupille se dilate.
- Ah non ! Ne me fais pas tes yeux de chaton ! gronde la femme-louve sans méchanceté.
- Allez… Évy…
Laïn jure dans une langue qu'Anya ne comprend pas mais qui fait sourire Dante. La femme-louve reste silencieuse un moment, à regarder au loin. Son esprit cogite. Puis, elle finit par reporter son attention sur son amie qui lui lance un sourire d'enfant espiègle.
- Il est possible que mon histoire vous aide dans votre recherche de la vérité, dit-elle finalement.
- Comment cela ? s'intéresse aussitôt le jeune homme.
- Écoutes, et tu verras.
La Veilleuse s'installe sur un rocher plat à l'entrée de son antre. Assise en tailleur, sa queue au pelage sombre autour d'elle, elle laisse planer une minute sans dire un mot, rassemblant ses souvenirs.
- C'était il y a longtemps. Le peuple-félin n'était déjà plus aussi fort qu'avant et l'attaque dont il fut victime ensuite le décima complètement. Tous les clans de Veilleurs furent au courant et c'est sans doute à jamais gravé dans ma mémoire. Mais les hommes ont oubliés. Comme toujours. Peut-être que les Hauts-Mages en ont-ils encore le souvenir, qu'il s'est seulement transformé en dénis avec le temps. Car c'est une magicienne qui sauva le Bois de Hiamovi quand le Grand Lion a disparu.
- Une magicienne ? Sérieusement ? s'étonne Dante.
- Oui. Crois-tu vraiment que le bois aurait survécu, ce lapse de temps entre la disparition du peuple-félin et l'arrivée de mon clan ?
- Je pensais que vous aviez pris le relais tout de suite après.
- Ça n'a pas été le cas. Il s'est peut-être écoulé plus de quinze lunes entre la disparition du dernier Veilleur félin et notre arrivée pour trouver refuge ici. Je ne sais plus vraiment. Nous étions en deuil et en fuite, de fait le temps nous a semblé très… différent.
- Alors, durant tout ce temps, ce serait une magicienne qui aurait protégé le bois ?
- Oui. Elle avait pris conscience que sans la forêt, la magie ne serait plus, car elle abrite les divinités et les êtres magiques tels que les Veilleurs. Ils sont sources de magie en ce monde et si la forêt disparaît… Eh bien, nous n'avons nulle part où aller. Nous disparaissons avec elle et la magie disparait avec nous.
- Tu as dit l'autre jour que certains Veilleurs étaient venus se fondre au milieu des hommes. La magie ne peut-elle pas survivre par leur biais ?
- Malheureusement, non. Elle finit par se perdre, par se dissoudre. Et les descendants de ces Veilleurs ignorent tout de leur héritage. Alors, avec la perte de leur héritage et sa mémoire, la magie finit par disparaître.
- Pourquoi ?
- Parce qu'un Veilleur qui gagne le monde des hommes n'est plus reconnu par les Dieux, il perd son rôle, il finit par nier ce qu'il est, par oublier ce qu'il était…
- C'est triste.
Laïn reste silencieuse.
- Mais, pourquoi les Hauts-Mages ne veulent-ils pas admettre que les magiciennes existent aussi, si l'une d'elles a sauvé la magie par le passé ? demande Anya.
- Parce qu'une autre a failli la détruire plus tard.
- Attends Laïn, je suis complètement perdu, se plaint Dante. Qu'est-ce que tu veux dire ?
- À l'époque où Hiamovi a été tué, reprend doucement Laïn, les Hauts-Mages ont très vite réagi. Ce fut la seule fois d'ailleurs. Le Seigneur Lion était connu de l'Assemblée et sa disparition a failli ébranler tout Armonis. Ils n'ont pas tardé à arrêter le tyran et sa folie, à réinstaller l'ordre et la paix. Les rares survivants du peuple-félin ont pu retourner dans la forêt. Enfin, de ce qu'il en restait.
"Plus tard, quand la haine et la peur des hommes reprirent le dessus, après le massacre des derniers représentants du peuple-félin, une magicienne a réalisé le danger. Elle s'appelait Teika et son attachement profond à la source mère de la magie a sauvé le Dieu Félin. Voyant que les Hauts-Mages ne réagissaient pas, elle a pris la défense des Veilleurs auprès des humains. Elle a protégé ce qui restait du Bois de Hiamovi, pour que la magie ne disparaisse pas, et ce jusqu'à notre arrivée.
"Grâce à son intervention, mon peuple et moi avons pu trouver refuge ici. Elle nous a aidés à nous établir, nous avons beaucoup partagé avec elle. Elle nous donnait le sentiment que les humains n'étaient pas tous mauvais comme nous étions venus à le penser. Malheureusement sa bonté est partie avec elle quand l'horreur a recommencé.
- Que s'est-il passé ? s'alarme Anya.
- Elle fut assassinée par l'une de ses pairs.
- Une autre magicienne ?
- Une sorcière, siffle Laïn. Elle a éliminé Teika car, à l'époque, elle était la seule à pouvoir la contrer. La seule a pouvoir l'empêcher de mener son projet à bien.
- Quel projet ?
- Celui de tous nous massacrer, jusqu'au dernier, pour s'accaparer le pouvoir absolue. J'ignore ce qui l'amena à avoir cette insatiable soif de puissance. Mais c'est à cause de cette sorcière que mon peuple a été décimé.
- Mais pourquoi ?
- Elle pensait pouvoir accroître sa magie en s'emparant de celle des Veilleurs.
- De quelle façon ?
La femme-louve ne répond pas, mais son regard en dit long. Bien trop long, sur la façon dont la prétendue sorcière avait sans doute volé la magie de ses semblables.
- Quelle horreur ! s'offusque Anya. Massacrer tout un peuple pour…
- … pour le pouvoir, complète Dante.
- La nature humaine est ainsi faite, soupire Laïn.
Un silence s'installe. La jeune femme songe à ce que vient de lui apprendre son amie.
- Je comprends mieux pourquoi tu es si… distante avec nous. Enfin, avec les humains en général, je veux dire. Tu ne nous pardonnes pas…
La queue de la femme-louve s'enroule autour d'elle, ses oreilles se baissent.
- Il n'y a plus rien à pardonner, Anya. Je suis seulement méfiante, je ne fais plus confiance aux humains… Tout ce qu'ils touchent, ils finissent par le détruire…
Laïn perçoit de la tristesse dans les yeux de son amie, elle n'y a pas prêté attention dans sa voix peu avant, mais c'est bien là. Elle ne voulait pas la blesser avec ses paroles défaitistes. Il ne faut pas qu'Anya se sente visée. Si elle savait combien les choses ont changé maintenant…
- Mais depuis quelques années, tente-t-elle de la rassurer alors, je dois avouer que certains d'entre vous font preuve d'une conscience rare vis-à-vis de ce qui les entoure. Et sans doute l'espoir est-il encore possible.
Le visage d'Anya retrouve aussitôt sa lumière. Elle sait que les paroles un peu dures de la femme-louve ne lui sont pas réellement adressées. C'est plutôt comme… une généralité.
- Bien-sûr qu'il est possible, Évy ! Ne doute pas de nous. Regardes Dante et moi, nous savons combien ton combat est important. D'autres sauront s'en rendre compte eux aussi.
- Si seulement tu pouvais dire vrai, sourit la femme-louve.
- Tu verras ! Ce n'est qu'une question de temps et de patience.
- Et c'est toi qui dis cela ? se moque Laïn.
- Oui, je sais, la patience est une vertu. Mais elle n'est pas mon fort, se renfrogne Anya.
Le mage ne peut retenir un rire :
- Vraiment ? Nous n'avions pas remarqué !
- Oh, ça va… Ne renchérit pas, Dante, s'il te plaît.
- Qui aime bien châtie bien, souffle ce dernier.
Anya lui lance un regard presque gêné, l'accompagnant d'un coup de poing sur le bras auquel le jeune homme ne prête attention.
- Je ne te permets pas ! lui lance-t-elle faussement coléreuse, rougissant bien malgré elle.
- J'ai accueillie deux enfants chez moi, soupire la femme-louve amusée.
Les laissant tous les deux, elle gagne la tanière sans qu'ils s'en aperçoivent vraiment. Le soleil tombe doucement sur l'horizon et Laïn s'isole un instant, comme tous les soirs, pour allumer un bâton d'encens.
© Lynn RÉNIER