La Prophétie du Lion Sorcier - Chapitre 59 : Sentiments Nouveaux

Lynn Rénier

Anya & le Magicien - Tome 1 : La Prophétie du Lion Sorcier

Le ventre plein, Anya devrait dormir comme un nourrisson. Or, son esprit tourne et retourne. Elle ne cesse de penser. À cette maudite araignée mécanique, au sorcier qui a cherché à l'éliminer, à Gautier, à toute cette histoire… et surtout à Dante. Malgré la fatigue, elle n'arrive pas à dormir. Elle réfléchit trop pour cela.

Elle sait son amie près d'elle, veillant silencieusement. Et elle imagine la femme-louve, ce soir où elle l'a surprise en train de discuter avec le garde-chasse. Elle sent bien qu'ils sont proches, bien plus que de par leur rôle respectif. Ils n'ont pas une relation de simples… collègues de travail, si l'on peut le dire ainsi. De l'amitié peut-être ? Non, pour Anya, cela va bien au-delà.

S'enroulant un peu plus dans la couverture, elle se tourne vers la femme-louve. Assise de l'autre côté du foyer, ses oreilles lupines dépassant de ses cheveux, on pourrait croire qu'elle est sous forme animal à sa silhouette qui se découpe dans la lueur de la lune. Mais on voit fumer une tasse de café dans ses mains.

La jeune femme cherche le regard de son amie sans parvenir à le croiser à travers les flammes. La question lui brûle les lèvres. Laïn daignera-t-elle lui répondre si elle lui demande ? Après tout, rien ne lui coûte d'essayer.

- Kylian et toi êtes très proches, n'est-ce pas ?

La femme-louve lui lance un regard étonné. Mais bientôt, un sourire presque rêveur étire le coin de ses lèvres. Anya n'a pas tout à fait tort, Laïn doit bien le reconnaître.

Kylian et elle ont une relation plus qu'amicale, certes, la femme-louve veut bien l'admettre. C'est en grande partie dû à leur rôle respectif sans doute, qui les oblige pour ainsi dire à se côtoyer. Mais le garde-chasse ne la laisse pas totalement indifférente non plus. Il dégage un petit rien qui la captive, sans qu'elle ne parvienne à savoir quoi. Il n'est pas comme les autres humains qu'elle a pu rencontrer dans sa longue vie. Il est tellement différent, un peu comme s'il n'était pas vraiment l'un d'entre eux. Un peu comme si, en fin de compte, il n'était pas vraiment… un être humain.

- C'est vrai, concède la femme-louve, sans doute.

- Vous connaissez-vous depuis longtemps ?

- Cela doit faire vingt-cinq ans. Peut-être un peu plus. Il était très jeune quand son prédécesseur est décédé et qu'il a pris la relève. Il n'avait pas vingt ans. Seize, dix-sept. Je ne sais plus exactement.

Anya est surprise : elle ne pensait pas Kylian si vieux.

- Et n'as-tu jamais envisagé de…?

- Non, l'arrête la femme-louve avec douceur. Jamais. Tu sais pourquoi.

- Je sais bien, seulement, ton compagnon est parti depuis si longtemps. La solitude ne te pèse-t-elle pas ?

Laïn reste silencieuse. La réponse, Anya la connait.

- Je trouve si triste que tu restes seule…

- C'est un choix, Anya.

- Kylian et toi allez si bien ensemble, pourtant.

- Depuis quand œuvres-tu dans le matrimoniale ? se moque la femme-louve.

- Pardon, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, sourit la jeune femme fautive.

- Ce n'est rien. Peut-être as-tu raison…

Toutes deux laissent planer le silence. Anya se muche dans les coussins, le visage tourné vers le plafond de la grotte. De petites particules de lumières brillent sur la roche. Elle n'y a jamais fait attention. Le reflet des flammes sans doute. Elle croit presque qu'il n'y a que le ciel au-dessus d'elle.

Son esprit s'égare à nouveau dans ses réflexions. Elle songe au magicien. Elle l'imagine seul dans une cellule humide et froide. Son cœur se serre.

- Évy ? ose-t-elle alors timidement.

La femme-louve tourne son regard ambré vers elle, l'invitant ainsi à poursuivre.

- Comment sait-on qu'il se passe quelque chose entre un homme et une femme ?

Un instant, Laïn reste méditative.

- Que veux-tu dire exactement ?

- Eh bien, comment sait-on qu'on a des sentiments pour quelqu'un ? Je veux dire, autre que de l'amitié ou un sentiment fraternel.

Un sourire se dessine sur les lèvres de la femme-louve.

- Je crois qu'il n'est pas nécessaire que je te répondre. Si tu poses une telle question, c'est que tu connais certainement la réponse.

- Pour tout t'avouer, je n'en suis pas si sûre.

- À ta place, je n'en douterais pas autant.

- Comment cela ?

- Il n'y a qu'à vous regarder tous les deux lorsque vous êtes ensemble. Même un aveugle ne s'y tromperait pas. Les humains ont une expression assez… imagée, pour ça. Est-ce « flèche de foudre » ?

- Coup de foudre, veux-tu dire ?

- Oui. Ce n'est peut-être pas aussi fondamental, et vos sentiments se sont assurément construits avec le temps, mais c'est d'une évidence certaine.

- Crois-tu vraiment ?

La femme-louve lui confirme d'un léger signe de tête.

- J'ai peur que Dante ne partage pas ce que je ressens.

- Ça me semble pourtant flagrant.

Anya rougit malgré elle.

- Si j'avais su que toute cette histoire m'amènerait à tomber amoureuse, souffle-t-elle un peu rêveuse.

- Ce n'est jamais quand on s'y attend que cela arrive.

- J'ai des papillons dans le ventre, et je ne sais jamais comment me comporter quand je suis seule avec Dante. Je suis certaine d'être écarlate, qu'il va se moquer. Alors, je suis toujours un peu gênée.

- Il ne faut pas, Anya. C'est tout à fait normal. Du moins, je crois. Je ne sais pas grand-chose de ces choses-là chez les humains. Mais je suppose que ça ne doit pas être si différent que pour nous, Veilleurs ou hommes-bêtes.

- Comment est-ce que l'on tombe amoureuse quand on est une Veilleuse, ou une femme-louve ?

- Je ne suis pas certaine qu'amoureuse soit le terme qui convienne, mais soit, si tu veux, concède Laïn. En fait, c'est un sentiment qui ne s'explique pas vraiment. On le sent c'est tout. C'est un peu comme un attachement très profond pour quelqu'un. Bien plus que pour un aïeul, un parent, un frère ou un ami. Je parle en tant que louve. Quand on rencontre son compagnon, ou sa compagne, on le sait immédiatement. Un peu comme une évidence, et qu'il n'y a que lui, ou elle, et nulle autre. C'est un sentiment indescriptible. Il faut le ressentir pour comprendre, j'imagine. Et puis, chacun a sa propre définition. Après tout, il s'agit d'un sentiment très personnel.

Anya l'observe avec de grands yeux curieux et avides, ses mains sous son menton. Elle ressemble à une petite fille à qui l'on conte une histoire et qui attend la suite avec impatience.

- Toi qui as été amoureuse, qu'est-ce que ça fait exactement ?

- Je le suis toujours, Anya. Même s'il n'est plus là.

- Oh, oui. Pardon…

- Ce n'est rien.

- Dis-moi, Évy, quand tu as rencontré ton compagnon, qu'est-ce que tu as ressenti ?

- Je suis tombée sous le charme, sourit Laïn. Je lui vouais une telle adoration… J'aimais plonger mon regard dans le sien et m'y perdre. Être avec lui c'était un peu comme vivre un rêve éveillé. J'avais l'impression d'être une petite fille. Je voulais que le temps s'arrête, que plus rien d'autre ne compte… Parfois, je me dis que nous aurions pu ne jamais nous rencontrer.

- Vraiment ?

- Les Dieux sont bien moqueurs, tu sais. Mon compagnon venait d'un autre peuple-loup d'une contré bien plus au Nord encore. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi il avait fait un tel voyage pour venir vivre dans la Forêt Blanche. Il aurait pu s'installer ailleurs, il y avait tant d'autres forêts dont il aurait pu devenir le Veilleur. Pourtant, c'est Lys qu'il a choisi en dépit du fait que mon clan s'y trouvait déjà pour protéger la forêt, et c'est ainsi qu'on s'est connu.

- Il a quitté son peuple, s'étonne Anya.

- Oui. Ça arrive parfois. Comme nos frères animaux, lorsque l'envie s'en fait sentir, certains quittent tout pour trouver un nouveau territoire ou une compagne, quand ils ne sont pas tout simplement chassés par les leurs.

- Alors, c'est toi qu'il est venu trouver, sourit la jeune femme.

- Je ne sais pas. Sans doute, rougit un peu la femme-louve. Quoi qu'il en soit, dès que je l'ai vu, mon souffle s'est arrêté. J'ai cru que mon cœur allait exploser et le monde tournait sans moi. Je ne pensais plus qu'à lui, quoi que je fasse. J'ai mis du temps à surmonter ma timidité. J'avais tellement peur qu'il me repousse…

- Mais, ne partageait-il pas tes sentiments ?

- Ce n'est pas si simple, Anya. En tout cas, nous ne nous sommes pas unis tout de suite.

- Pourquoi ?

- Il lui a fallu du temps pour m'accepter, je crois. Il y a l'une de vos expressions qui lui allait à merveilles : c'était un loup solitaire. Les mâles de mon peuple l'ont adopté très vite. Il était un excellent chasseur, un pisteur expérimenté et un guerrier émérite. Il apportait avec lui les techniques du Nord et les a transmises à mon peuple comme nous lui avons transmises les nôtres. Notre patriarche, qui se méfiait de lui à son arrivée, a fini par voir en lui un membre à part entière de notre meute. D'autant que nous avons appris plus tard que notre divinité mère avait fait de lui un Veilleur dès son entrée dans la Forêt Blanche. Sans doute est-ce pour cela qu'il est resté.

- Je suis persuadée que c'est pour toi qu'il est venu, taquine Anya.

- Je n'en suis pas aussi certaine que toi, avoue Laïn, penaude.

Sa queue s'enroule autour d'elle et ses oreilles se baissent.

- Pourquoi dis-tu cela ? s'enquit son amie.

- S'unir n'a jamais été dans ses priorités. Il passait beaucoup de temps à la chasse, disparaissait pendant des heures dans la forêt, voir même pendant des jours. Nous ne nous croisions que rarement. Alors pour ce qui était de se côtoyer ou de passer du temps ensemble…

Anya l'écoute avec attention, la tête pleine de questions. Mais la femme-louve lui semble bien rêveuse tout à coup. Aurait-elle aimé que les choses soient différentes ?

- Alors comment êtes-vous tombés amoureux l'un de l'autre ? questionne Anya.

- Le terme n'est pas vraiment approprié, à y réfléchir. Amoureux, ça sonne un peu faux.

- Faux ?

- J'ignore si l'on peut parler d'amour. Certes c'est un sentiment très fort. Mais est-ce pour autant de l'amour ?

- Je ne te suis pas.

- Pour nous autres Veilleurs et hommes-bêtes, on voit un peu notre compagne ou notre compagnon comme cette part de soi que l'on a perdu et que l'on retrouve enfin. On se sent… Comment dire ?...

- Entier ?

- Oui.

- C'est étrange. Tu veux dire que… c'est un peu comme s'il vous manque quelque chose ?

- Comme s'il manquait quelque chose pour être complet, qu'il manquait cet autre pour exister vraiment.

- C'est très philosophique, et je ne suis pas certaine de tout comprendre.

Laïn esquisse un rictus amusé.

- Pourtant, tu parles de ton compagnon comme s'il était bien plus que cette moitié qui te complèterait. J'ai l'impression que tu parles d'une divinité, sourit Anya.

- Sans doute parce qu'au-delà de ça, simplement en le regardant, j'avais le sentiment d'être si sereine et apaisée, le sentiment d'exister vraiment, qu'il faisait partie de moi comme je faisais partie de lui. Et je lui vouais une admiration et une adoration telles… Comme si je le connaissais depuis toujours, que ses secrets étaient aussi un peu les miens. Je voulais le connaître par cœur et en même temps lui laisser cette aura de mystère. J'approuvais de la fascination, au début.

- Fascination qui s'est transformée en amour par la suite, conclue Anya.

- Oui, quand nous nous sommes unis, sans aucun doute, je l'avoue volontiers.

- Mais alors, tu ne m'as pas répondu : comment vous êtes-vous vraiment unis tous les deux ? Comment ça s'est passé ?

- Le temps a été mon ennemi, si je puis dire. Alors que j'étais intriguée par le mystère qui l'entourait, lui ne semblait pas s'intéresser à moi. Ni à aucune autre louve du village, d'ailleurs. Ce n'est que bien plus tard et par le plus grand des hasards que nous nous sommes rapprochés.

- Racontes ! la presse la jeune femme avec un regard d'enfant captivé.

Le regard tendre, la femme-louve sourit.

- Une autre fois, peut-être.

- S'il te plait.

Si Anya avait encore été chat, elle en aurait dilaté de la pupille.

Laïn garde le silence, son regard se porte au loin. Ses souvenirs lui reviennent en mémoire et elle laisse échapper malgré elle :

- C'était, je crois, la première fois que je le voyais avec un visage humain. Jamais, avant cela, je ne l'avais vu autrement qu'hybride. Et cette nuit-là, il n'avait qu'oreilles et queue de loup, comme j'ai l'habitude de me montrer à qui sait ce que je suis réellement. Pourtant, je savais que c'était lui. Je n'en avais aucun doute. Et j'aurais pu rester des heures à l'observer. J'étais fascinée. Je ne parvenais pas à le quitter des yeux. Il m'a… simplement souri. Moi, comme une petite fille, je suis tombée sous son charme.

Anya l'écoute, des étoiles dans les yeux.

- C'est mignon. Simplement d'un regard.

Laïn rougit. Elle ne l'aurait pas vraiment dit comme cela.

- Quand on dit que l'amour se trouve toujours là où on ne s'y attend pas. C'est un peu vrai, conclue la jeune femme.

- Tu sais à présent pourquoi tu ne devrais pas douter de Dante ainsi.

- Pourtant, j'ignore ce qu'il ressent vraiment pour moi. Et ça m'effraie.

- Saches qu'un homme, qu'il soit à humain ou seulement à moitié, ne parle que très rarement de ses sentiments. Il ne te l'avouera pas. Du moins, pas de but en blanc. Seules ses attitudes le trahiront. Et crois-moi quand je te dis que tu doutes trop de lui.

- Est-ce si évident pour que tu le remarque ?

La femme-louve esquisse simplement un sourire équivoque.

- Il n'y a que nous pour ne pas nous en rendre compte, boude Anya.

- Les premiers concernés sont toujours les derniers informés, se moque son amie.

- Ne pourrait-ce pas être plus simple ?

- Ah, ce n'est jamais simple quand il s'agit de sentiments. Ce serait trop… facile, autrement.

- Je suppose que ton compagnon ne t'a pas avoué les siens tout de suite.

- Non. Il lui a fallu du temps. Mais les petites attentions dont il faisait preuve étaient là pour me le dire quand il n'avait pas les mots. Un avantage que tu as par rapport à moi, est que Dante est enclin à la conversation. Mon compagnon, lui, n'était pas un grand bavard.

- Un loup solitaire et taciturne, tu t'es accrochée, remarque Anya.

- Quand on aime, on est prêt à faire tous les efforts et les sacrifices du monde, simplement pour être auprès de la personne qui nous est chère.

- Ce n'est pas faux. Tu devais être très attachée à lui.

- Tu n'imagines pas à quel point, soupire la femme-louve. Je ne m'imaginais pas sans lui. C'est très égoïste de dire ça mais j'avais besoin de lui. J'ai besoin de lui… Et quand il s'en est allé, ça a été un véritable déchirement. D'autant que j'ai perdu mes louveteaux avec lui…

- Ce n'est pas égoïste. Tu sais, quand j'ai rencontré Dante dans les écuries du Comte, je ne pensais pas une seule seconde que je ne saurais plus me passer de sa présence. Et ce n'est pas faute de l'avoir rabroué nombres de fois avant que nous ne venions trouver refuge ici.

- Parce que tu es tombée amoureuse, souffle la femme-louve comme une évidence.

- Je l'avoue, oui. Il n'est pas du tout comme je l'imaginais. Enfin, je veux dire : pas comme j'imaginais les sorc… Non, se corrige-t-elle en souriant, les mages. Il n'a rien d'effrayant ou d'intimidant. Certes, il m'a impressionné la première fois car j'avais peur. Mais je crois que j'ai appris à le connaître, au-delà de cette peur que j'ai pu avoir devant ses sorts.

- Aurait-il pris forme de félin pour te causer cette peur ?

- Comment sais-tu ?

- C'est l'une de ses spécialités. Il a la capacité de prendre l'apparence d'un félin l'espace de quelques minutes. Un don rare. Une métamorphose de ce type, et sans potion, n'est pas à la portée de n'importe quel magicien. Il faut des années d'entraînement et lier un lien particulier avec l'animal dont on veut prendre la forme. C'est une magie compliquée et très impressionnante.

- Son lion avait de quoi donner la chair de poule.

- Il y a longtemps que les hommes n'ont pas croisé pareil animal dans cette région.

- Oui, alors je ne m'attendais pas à en avoir un devant moi ce soir-là, rit Anya.

- Mais tu as su voir au-delà du fauve qu'il t'a présenté.

- Dante est quelqu'un de bien. Dès le début, il n'a cherché qu'à m'aider. Et moi, je ne m'en apercevais pas. Je ne voyais en lui que le probable meurtrier de Gautier.

- Il fallait simplement lui laisser une chance de s'innocenter.

- C'est cela. Et désormais, je vois les choses différemment. Je le vois différemment, reprend la jeune femme en rougissant. Et puis, il n'est pas vilain garçon.

Laïn lui adresse un regard amusé tandis qu'Anya s'empourpre d'avantage.

- Il me manque, Évy, avoue la jeune femme. Ça ne fait qu'une journée que nous sommes séparés, mais il me manque… et en même temps, je me sens tellement coupable…

- Coupable ? reprend la femme-louve. Pour quelle raison ?

- Vis-à-vis de Gautier. Tu sais, je…

- Oui, je sais, la rassure Laïn en lui évitant de le dire.

Dans le bois un hibou hulule et les deux amis laissent le silence s'installer. Le regard d'Anya se pose de nouveau sur la voute au-dessus d'elle. Le plafond de la grotte ressemble vraiment à un ciel étoilé. La femme-louve, elle, se lève presque sans un bruit pour gagner l'entrée de la tanière.

- Essaie de dormir un peu, lui dit-elle en s'éloignant. Tu auras besoin de toutes tes forces demain. Dante compte sur toi.

Elle a raison, la jeune femme le sait bien. Son esprit trop occupé l'empêche pourtant de trouver le sommeil. Bientôt, un chant léger lui parvient. Laïn fredonne dans la nuit et sa voix la berce. Le crépitement du feu se fait plus doux, sa lueur moins vive. Et c'est sans vraiment s'en rendre compte qu'Anya finit par s'endormir.


***

© Lynn RÉNIER
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