Apocalypse
Marie Caplain
Je me réveille en sursaut, tous mes sens sont en alertes. Je le sais, ils vont arriver. Ces infâmes choses dont les corps humains sont en perpétuelles décompositions. Leur cœur est infecté par ce morbide virus qui a contaminé toute ma ville natale, qui a détruite toute ma famille, mes amies. Et toute la Terre entière. Enfin sûrement. Ils sont tous devenus des pantins démunis d'émotions et de raison ou bien des cadavres dévorés jusqu'aux os. Avec un élan de colère qui m'amène à un accès de courage, je me lèves, la carabine de mon père en main, pour m' avancer rapidement jusqu'au hall d'entrée. Je saisis la clé de voiture ainsi que le sac à dos et ferme les yeux. Trois... Je souffle, essayant de faire ralentir mon pouls. Deux... Je fais le vide dans ma tête me répétant mon but : gagner au plus vite le Range Rover. Un... Je sautille sur place avant douvrir les yeux et m'élancer hors de la maison. Je ne ferme pas la porte, trop de risque pour trop peu d'avantage. Je balaye rapidement du regard le devant de la maison, les bêtes monstrueuses ne sont plus qu'à cinq mètres. Je me jete dans la voiture, ferme à clé puis met la clé dans le contacte. Mes deux mains s'empressent de baisser le frein à main, j'appuie sur l'embreillage et passe la première, l'accelérateur à fond, j'écrasse au passage quelques carcasses pourris puis je m'engage à toute allure dans la chaussé emplis de monstres. Mon coeur bat à vitesse folle alors que je quitte la ville fantôme. Je n'ai aucune idée d'où me réfugier, en plus la voiture ne tiendra pas éternellement. Je roule le long des autoroutes désertes, rares sont les quelques voitures que je dois éviter. Le silence reigne dans l'automobile, en temps normale j'aurais trouvé ça plutôt poétique mais vu la tournure des choses, je le trouve plutôt morbide Et c'est le cas de le dire. Après plusieurs heures la fâtigue commence à montrer ses premiers signes. Deux jours que je n'ai pas fermé l'oeil pour dormir ou simplement faire une petite sièste. Bon ok, j'exagère j'ai dormis une demi-heure avant de me faire encore une fois réveillé par ces bestioles gueulantes. J'arrête la voiture sur le côté et allonge le siège conducteur après avoir vérifié pour la troisième fois que la voiture est correctement vérouillée.
Des grognements lointains viennent chatouiller mes oreilles endormis, mes yeux papillonnent avant de s'ouvrir. Ou plutôt s'écarquillenent. Quel horreur ! Une personne dont le visage défiguré et marqué par des filés de sang coulants tape mollement contre la vitre. Je me redresse avec promptitude, puis réhausse mon siège dans la seconde avant de démarrer la voiture m'en allant en un crissement de pneu. Je hais cette situation. Une atmosphère de mort régne partout. Comme si cette dernière était prête à vous emporter de son côté au moindre carrefour. Comme les bêtes qui ont envahis cette planète en quelques mois seulement. Il y a quelques année, je m'étais intéressée à ces étranges créatures, et j'en sais assez pour essayer de survivre. Ma mère me disait que ce n'était que des sottises auxquelles je ne devais pas songer que c'était un peu comme la légende du Père-Noël, des lutins. Comme quoi, du haut de mes seize ans, j'ai raison ! Même si j'aurais préfère lui montrer en application, mais il est trop tard... Mes yeux me picotent, me signalant l'arrivée prochaine de larmes. Je refuse de pleurer ! Pas maintenant ! Pas déjà... Je clos mes yeux une demie-seconde ravalant les perles salés qui voulaient s'échapper. Après avoir changer d'autoroute je m'arrête car la nuit noir ne laisse apparaître que quelques étoiles, ce qui ne me réconforte pas vraiment, je vérifie encore le portes avant m'endormir de nouveau, en espérant pouvoir bien dormir.
Seul le bruit des roues contre le bitume emplis la voiture de son alors que mes yeux restent concentrés sur le paysage qui n'est qu'une route vide qui me semble infinie. La route ne me dérangeait pas il y a encore peu de temps mais maintenant... C'est ennuyeux. Un son différent du contacte entre la route et les roue retentit dans le véhicule, je m'arrête sec et me jette sur mon sac à dos pour saisir mon cellulaire sonnant. Ma première fausse joie. Je m'affale dans le siège suivi d'un long soupire qui voulait tout dire. "Tu t'attendais à quoi ma veille ?" me demande ma conscience. C'est vrai, plus personne ne se soucie de moi, je ne devrai pas dire cela, c'est juste que maintenant, ils veulent me tuer. Je regarde tous les voyants lumineux du Range Rover puis compris que le bruit venait d'ici. Il ne me reste presque plus d'essence. Problème : la station d'autoroute risque fortement d'être remplis que ces choses infâmes. Je grimpe sur la banquette arrière et jette un coup d'oeil dans le coffre espérant qu'il y ai d'autres armes que ma pauvre petite carabine sur laquelle j'avais fixé un vulgaire couteau de cuisine avec du gros scotch. Un long sac noir est couché devant moi, je l'ouvre en priant Dieu pour que se soit intéressant et non une perte de temps. Hé bien moi qui ne suis pas du tout croyante, bingo ! Quelques simples pistolets et deux grosses armes s'offrent à mes yeux qui s'illuminent à cette vue. Deux sachets plastique remplis de munitions traine à chaque coins du sac. Mon père avait été prévoyant. Je reprends la route jusqu'à la prochaine station et fait le tours du centre pour compter les voitures : une seule. Au maximum ils étaient cinq dans la voiture donc cinq et disons qu'ils étaient dix employés, ça ferait quinze. Je n'ai jamais combattu contre autant de monstres à la fois. Je charge ma carabine, vérifie que mon chargeur amovible est plein puis bloque un pistolet dans ma ceinture avant de sortir pour avancer prudemment jusqu'à la supérette. Je sais que les armes à feu ne sont pas les armes les plus appropriées car elles font du bruit mais au moins j'attirerai tous les monstres.
Je fais un compte à rebours avant d'arriver dans le bâtiment. A peine entrée, deux bêtes avancent vers moi, j'appuie sur la détente en visant les têtes de chacun, les corps tombes lourdement sur le sol. Je tourne la tête à ma droite deux autres surgissent du rayon des boissons, deux bruits sourds retentissent, deux autres corps gisent sur le sol. Je me retourne, alarmé par des grognements. Cinq personnes tachés de sangs avec leurs vêtements en lambeaux me fond face, sans réfléchir je appuis plusieurs fois sur la détente, trois corps tombent raides, un autre perd son bras en un froncement de sourcils tandis que le dernier tombe à terre, une jambe en moins. Je règle le viseur sur leur crâne pourrit pour les achever définitivement. Neuf morts, plus que six. Enfin si mes compte son bon. Je me hisse sur la pointe des pieds pour voir les autres rayons, plus aucun signe. Pour l'instant du moins...Néanmoins une infame odeur rends l'atmosphère encore plus sordide. Je préfère vérifier tout le bâtiment. Je me précipite dans les toilettes des femmes en défonçant la porte avec mon pied, deux de ces cadavres marchants s'avancent vers moi les bras tendus, les dents qui claquent. Mes réflexes prennent le dessus et descendent ces choses pour les laisser s'écraser sur le carrelage poisseux. J'ouvre les autres cabines à coups de pied sans rien trouver de plus. J'entre alors dans les toilettes pour homme. Mon cœur se met à battre plus vite en voyant deux cadavres étalés sur le sol, je regarde partout dans la pièce puis une porte de cabine s'ouvre me faisant sursauter et lâcher mon arme, mais je contrattaque en empoignant mon pistolet pour le pointe sur le front de l'individu qui se trouve en face de moi. Un garçon. Un vrai, pas couvert de sang et qui ne pense qu'à me dévorer ! Un en chaire, en os avec un esprit.A cause de ces quelques secondes d'inattention le sexe masculin me prend mon pistolet pour le pointer sur ma tempe. Je suis terrifiée mais j'essaye de ne rien faire paraître... Une solution me vient vite à l'esprit : mon pied viens violemment caresser ses parties intimes pour lui faire lâcher mon arme en glissant lentement au sol accompagné d'un gémissement.
" Maintenant tu ne bouges plus ou je te jure tu vas sentir une jolie petite balle transpercer ton crâne de con, compris ? Lançais-je sèchement, l'arme sur son front.
-Ok, ok, mais tu peux virer ton flingue de magnifique tête ?"
Je lève les yeux au ciel et finis par rire.
"Magnifique, ah bon ? Demandais-je en le regardant son visage
-Nathan enchanté."
Il me tends la main. Je baisse mon arme, sans la lâcher, sans prendre non plus la peine de lui serrer la main, attendant simplement qu'il dise quelque chose.
"T'en as pas besoin."
Je le gifle.
"Hé ! Mais ça va pas la haut ! Dit il en se tenant se joue doucement rosé.
-C'est pour l'absence de politesse, je déteste les personnes malpolies. Et puis si j'ai besoin de ce flingue vu ta tronche et celles des autres !
- Et tu parles de politesse, rit-il, je te rappel que t'as pointé ton flingue sur moi quand tu m'as vu ! Oh hé belle brunette, j'te ferai dire que si je me présenté à mister univers je gagnerai!"
Je lève les yeux au ciel avant de partir saisissant ma carabine au passage. Ce n'est surment pas moi qu'il l'ai agréssé en première !
De retour à la voiture je fais le plein et remplis les trois bidons qui étaient dans le coffre.Ensuite je retourne à l'interieur de la supérette ne gardant que la plus petite arme cacher sous ma veste. Je vois ce fameux Nathan en train de manger des chips affalé sur le tapis de la caisse.
"Alors princesse on revient vers moi ?
-Crève en enfer !
-On y est déjà sweetie !"
Pas faux... Mais j'essaie de ne pas trop y penser, même si c'est quasiment impossible avec les cadavre au sol qui gêne le passage. Je me balade dans les rayon et prend tout ce que je peux, et tout ce qui n'est pas périmé, forcément.
"Bon franchement, faudrait plutôt s'entendre vu qu'on est seuls, non ?
-Qui te dis que je suis seule ?
-Ils t'auraient pas laissé entrer là dedans sans t'accompagner.
-Surment, mais ça veut pas dire qu..."
Un corps pourrit avance vers le brun je dégaine mon arme en criant à Nathan de ne pas bouger et tire pour tuer la bête, la balle ne passe qu'à une trentaine de centimètres de ce tête.
"Rha merde je disais quinze ! Soupirais-je
-Hein ?
-J'en ai compter un de trop.
-Mais de quoi tu parles ?
-Des bestioles, je pensais qu'il y en aurais quinze et j'en ai compter que quatorze donc une en moins.
-T'es vraiment bizarre comme fille ! Rigolait-il
-Peut-être mais je suis en vie et toi aussi par la même occasion.
-Ouais, j'ai remarqué ! "
Après avoir remplis le Range Rover du maximum de provision que j'ai pu, je rentre une dernière fois dans le bâtiment pour aller au toilette. En repartant Nathan m'interpelle.
"Attends ! Tu pars ?
-Oui.
-Tu vas pas me laisser seul quand même ? Rétorque-t-il en faisant la moue
-J'vais m'gêner tiens ! "
Il arrive à ma hauteur et me prends les mains, pas vraiment tactile je les retire dans la seconde qui suit.
"On pourrait faire un duo, juste toi et moi contre ces bêtes.
-Qu'est-ce qui me prouve que tu vas pas me laisse sur une autoroute et partir avec tout ? Comme dans Zombieland. Et puis tu t'es crus dans un film à l'eau de rose à me prendre les mains et me sortir ça ? Souriais-je avec une mine moquese.
-T'es trop bonne tireuse pour être sacrifier ! Pis j'pensais que vous les meufs, vous aimiez les trucs romantiques. "
Plutôt convaincant ce beau brun ! Mais... Bon de toute façon je n'ai plus rien à perdre alors...
"Ramène ta caisses près de la mienne qu'on mette tout dans une seule voiture."
Nous avons pris la plus grosse voiture pour mettre le plus de réserve possible puis nous sommes partis pour trouver un endroit plus sûr.
Le fait de ne plus être seule me rassure tout autant qu'il m'inquiète. Si je m'attache à lui, j'ai plus de chance de mourir en essayant de le sauver ou inversemment s'il venait à trop tenir à moi. Pour l'instant je n'ai pas envi de penser à ça, je ne m'entend pas avec ce brun prétentieux. A deux contre un monde gouverné par les zombies, voilà mon choix.