Apocryphe

arthur-kinski

Au début de toute chose il y avait d’abord eux

Des dieux anciens qui parcouraient alors une terre lisse. Ils marchaient et tournaient encore, et cela plaisaient aux étoiles. Puis vinrent les choses. Vinrent les arbres, les mers et les montagnes. Les dieux alors ne tournaient plus, ils s’arrêtaient enfin, s’asseyaient sur le genoux et tombaient amoureux de ses choses. Cette amour lui même fut bien triste, car avec la passion et ses vertiges, il amenait aussi la bêtise. Un dieu ancien séduisait l’océan pacifique abjurant que la forêt noire n’était plus rien pour lui. Mensonge. Un autre promit des centaines de fleurs sur les Alpes en échange d’une seul caresse. Et les disputes pour la faveur d’un vent du sud se faisaient communes. Jamais les choses ne rendaient cette amour trop divin. Dans le bruit du tumulte, aucun des deux camps ne faisaient attention à cette flaque de boue d’où surgit l’homme. Une espèce curieuse qui très vite comprit qu’elle devrait exister entre des dieux capricieux et une nature froide.

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