Appeler

aile68

Appeler après minuit, dans la lueur d'une chambre plongée dans la douceur d'un silence cotonneux, écouter la sonnerie du téléphone comme dans un rêve à demi-éveillé, les choses autour de moi n'ont plus leur allure diurne. Noctambule, je déambule dans l'appartement aux cloisons couleur schamallow, une maison de poupée toute ébouriffée c'est un château miniature qui accueille de nuit les fous d'amour et les princesses, l'heure du crime ne sonnera pas, l'horloge s'est arrêtée après minuit. Rien ne saura me retenir en ces lieux, pas même les ombres et leurs mains gantées de noir, le vent les agite contre une paroi qui tremble de froid. Sortir, m'enfuir à la lumière du jour ou de la nuit, peu m'importe les frêles créatures de sang, elles ne finiront qu'en cendres de rêves, de la poussière sur laquelle on souffle pour renaître encore une fois. 

Appeler après minuit, dans la lueur d'une chambre plongée dans le silence d'un baiser au goût cerise, le vent dehors me souffle les couleurs joyeuses d'une ville ouverte sur des fleurs de rêve couleur shamallow.

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