Arabesques dans pastèque

Charlie

Je ne suis pas habitué à tant de beauté. Tant de magie dans le monde. Des figures qui s'entrelacent dans une pastèque. Le soleil à travers les feuilles qui bougent à chaque instant. Le bruit de la mer dans l'oreille d'un enfant qui s'endort. J'ai pas grandi pour ça, comme ça. 

J'ai dû raser les murs pour pas me faire accrocher par les autres. C'est un effort conscient que je dois faire pour voir les choses comme ça. Pour y faire attention aussi. Parce qu'au fond, je me doute que c'est pas vraiment aussi simple, que rien n'est aussi beau sans contrepartie. 

Tu deviens un adulte à 15 ans parce que dans une bulle, tu n'as pas su dire non. Tu deviens un parent parce qu'il en manque un, deux, trois, plein et que tu refuses que les petits grandissent aussi vite que toi. Tu deviens une femme, un homme parce que sinon y a pas de choix. Sinon c'est la fin en fait. Toujours, ils le murmurent, jamais ne l'expliquent. 


Alors tant de beauté, des arabesques dans une pastèque, tu les jauges. Tu te demandes si tes yeux te jouent pas un tour. Et puis tu oublie vite. 

Alors les ombres sur ta peau, tu regardes et tu détournes vite les yeux, de peur que ça attire d'autres hyènes. 


Je ne suis pas habitué à tant de beauté mais peut-être qu'un beau jour, ça viendra. 


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