Arrêt sur image 1
nambul
Entre les vapeurs d'alcool et les enceintes de fumée, ça tremble un peu. Il fait nuit et on est dans le coeur d'une ville je crois. Quelque part, tout près, il y'a Quentin, je le sens. Je le sens parce que c'est mon frère, il m'a prouvé que j'existais en suspendant cette existence à un fil. Nous marchons, je tente de retrouver la cohérence qui régit habituellement la banalité. J'ai tout fait pour m'en débarasser de cette cohérence mais là, elle s'impose : une soirée, un appartement, de la chaleur, beaucoup de chaleur, une bouteille vide, et puis... dehors. Je peux pas faire mieux, pas pendant que je marche et que je ris sans pouvoir me contrôler. C'est tout ce que j'ai pu rassembler. Je sens une main sur mon épaule. Quentin. La main tremble. L'enculé est encore mort de rire.
Les gens sont tellement drôles à nous regarder ainsi. Ils ont peur. Ceux là je les regarde : j'ai envie de courir, de sauter partout, j'espère que ta merco est garée au coin de la rue, je la louperai pas.
On gueule comme des désespérés, à chercher au mileu du flou si nous le sommes.
"Aux lumières de la ville des visages sans nom, nous tentons un exil dis-moi quel horizon? Au milieu des soirées des rêves et des branleurs. Au feu dans les quartiers y'a des rêves aux casseurs."