Assurement

le-baron

Le premier coup tombe, sec et précis, raisonnant dans la chambre silencieuse.

Une marque rouge carmel se dessine de l’omoplate au bas du dos.

Le second s’en suit, les lanières de cuir mordant la chair, du haut des reins au bas des fesses.

Elle se tortille, retenant d’hurler sa douleur.

Deux autres coups forts et rapprochés lui déchirent le dos.

Le second la surprend, trop rapide, ne lui laissant pas de répit, ne lui octroyant pas le temps de faire sienne la douleur précédente.

Elle gémit. Son cerveau explose comme lacéré de mille épines de glace.

Il s’approche d’elle, lui caresse doucement les cicatrices naissantes..

Elle tourne son visage vers lui.

Une larme point au coin de son œil.

« Je t’aime » lui susurre t’elle, aussi fort que le peu d’énergie qui lui reste le lui permet.

Lui se recule, impitoyable, et lui assène trois coups d’affilés.

L’un passe au dessus de son épaule et lui entaille le sein.

L’autre est donné de côté et lui brise les côtes.

Le dernier lui pénètre l’intérieur des cuisses et lui ôte un cri terrible.

De fines gouttes de sang perlent sur sa peau blanchâtre.

Ses jambes vacillent comme brisées en deux.

Elle se cramponne à la corde qui entoure ses poignets et  qui la maintient aux poutres de chêne noir.

Un instant encore puis il la détache.

Elle s’effondre dans ses bras.

Il la porte jusqu’au lit qui trône non loin de là.

Elle se blottit, nue, entre ses bras, cherchant sa chaleur.

Tout son corps tremble.

Avec lenteur, il la masse d’une crème cicatrisante.

La marque sur le sein restera longtemps.

La peau du dos et des cuisses est plus prompte à se rétablir.

Sous la douceur des caresses, elle ne tarde à s’endormir.

Il la regarde longuement, si belle, si offerte, si confiante.

Il l’aime comme il est interdit d’aimer.

S’il venait à la perdre, il en mourrait.

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