Astrov
versolite
Non, je ne peux pas m'arrêter là. J'ai encore des choses à dire.
Je ne sais pas quoi, précisément. Je devrais raconter plus d'histoires et de fictions, continuer ces grands projets qui illuminent parfois le regard de mes amis et m'entraînent et me passionnent. Étrangement, en développant les univers et surtout les caractères, je sens une passion qui me dévore. On est sur cette petite bulle qui flotte dans l'univers, et je pourrais mourir, là, à la seconde, parce que quelque chose de bien plus grand que nous tous l'aura décidé.
(Ça, je le sais, j'en ai conscience en permanence, mais je l'efface. Je ne sais pas ce qui m'effraie le plus, le fait d'effacer cette immensité et l'infinie mort et l'infini univers, ou cet infini en soi. Mais je me permets de l'effacer encore. Oubliez-le, vous aussi, si quelqu'un lit ce message. Après tout, l'inéluctable viendra, je ne vais pas l'attendre en me tournant les pouces. Mais je crève tellement de peur.)
Oui, on est sur cette petite bulle, pourtant moi, la petite humaine, je ne ressens jamais plus grand flamboiement dans les veines que quand je parle de mes personnages, de mes univers, des petits êtres que j'ai créés et que je regarde grandir.
(Est-ce qu'on est fier de soi quand on aime ce qu'on fait ? Est-ce qu'il y a une part de nous qui ne vise qu'à nous apaiser, à nous rappeler que nous sommes quelque chose, qu'il n'y a rien de si répréhensible dans nos entreprises, à l'échelle de l'univers ? Je ne sais pas. La psychologie n'est pas mon fort, mais je remercie la présence apaisante en moi qui croit encore, bien qu'elle se laisse souvent noyer par l'angoisse et le cynisme, l'auto-haine.)
Je veux aussi dire quelque chose. J'ai beaucoup d'amour en moi, et je ne sais pas d'où il sort, parce que personne n'a pu véritablement m'en donner. Ce n'est pas un reproche que je fais à mes parents. Ils ont leur propre timeline, et leurs raisons de ne pas avoir d'amour à me donner. Je pense que cet amour, c'est de la gratitude. Sans doute n'aurait-il pas été si grand et si fort si mes parents m'avaient aimé, parce qu'alors le fait que mes amis m'aiment et me considèrent à ce qu'ils estiment être ma juste valeur (qui est sans doute bien élevé par rapport à ce que je suis vraiment) n'aurait à mes yeux pas été exceptionnel.
Il y a tellement de circonstances dans l'existence. J'aimerais avoir à y penser sans sombrer dans l'horreur, mais c'est ainsi que la vie est faite, j'imagine.
"Je m'assieds, je ferme les yeux - comme ça - et je me dis : ceux qui vivront dans cent ans, deux cents ans, et à qui nous frayons la voie, s'ils viennent à penser à nous, est-ce qu'ils penseront du bien de nous ? Eh non, nourrice, ils ne penseront pas de bien."
Je ne sais pas pourquoi, mais ces paroles d'Astrov m'ont traversé l'esprit, et j'ai vraiment eu envie de les répéter. Si je disais ce qui me passe à travers la tête, je parlerais dans le détail du fait que ces mêmes mots, je les ai employés dans le rattrapage d'un cours. Et je vous parlerais sans doute d'un comédien, tant que j'y suis, mais l'heure ne s'y prête pas.
Je poste tout ça sans hésitation. Le jour où quelqu'un découvrira tout ça, ce sera sans doute de mon fait, ou alors ils auront beaucoup creusé. Je ne sais pas ce qu'ils en penseront.
"Eh non, ils ne penseront pas de bien."
Je vais probablement aller m'égarer ailleurs.
Versolite.
Comédien amateur, j'ai joué le personnage d'Astrov Il m'a tellement ému que j'en ai fait mon pseudo...
· Il y a environ 7 ans ·astrov
Ce personnage m'a beaucoup émue aussi, et je vous envie d'avoir eu la chance de le jouer !
· Il y a environ 7 ans ·versolite
Juste après l'avoir joué, je me suis amusé à écrire une petite suite très légère : "oncle Vania 2: Le retour !". Elle est sur le site leproscenium, qui est signalé sur ma page publique, il suffit de cliquer dessus !
· Il y a environ 7 ans ·astrov
Compilation de mes moments préférés :
· Il y a environ 7 ans ·-"MARINA : Mon vermicelle !"
-"Les clochettes, vexées, se taisent"
-Astrov qui est perdu
-La fin est délicieuse !
Ça fait du bien, après tant d'amertume, de lire un texte si charmant ! Bravo :D
versolite