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Atout et maître
Anne Bert
De ton atout maître tu neutralises mon cavalier de cœur et prends la main. Tu fanfaronnes de ton roi orgueilleux. Je te laisse me dominer sur le carreau. Gaillard, tu me dépouilles de mes avantages. Humble, je temporise et m'excuse. Obsédé par mon petit, tu le traques sans mémoire de mes atouts qui ont cédé à ton assaut et jonchent le tapis. Ma dame embouche ton prétentieux valet. Raidi de fureur, tu couvres mes derniers atouts mineurs pour m'acculer dans ta souricière. Trop court ! Je te squize et amène, liquéfiée, mon petit au bout. Jusqu'à la garde.