Attitré
inky--2
L'extase dans la tristesse
Le sommum
Ne plus rien chercher
Ne plus discuter
Être blasé de ce monde plein d'ennui
Être ennuyé par ce bouclier sans utilité qu'est la relativité
Vouloir tout dans un écrin de rien
Être bon, être bien
Mais ne jamais rien avoir que cet écrin
Comme une toile que l'on découd pour en faire un écran
Et se projeter dedans tout entier
Blanc, toujours blanc
Et voir les autres se vautrer dans les couleurs
Dans les mouvements et les histoires
D'un film qui n'est pas le leur
Comme si tout devait feindre la présence
L'absolutissime raison d'exister
Ne plus se noyer que dans leur transparence
Ne plus se noyer
Être vivant et incarner pour tangoter avec les mourants
Non merci !
Ce ne sont pas des mourants, ce sont des crevards !
Ne reste alors plus que soi
Au bord du délire à chaque instant
Ne plus rien savoir ; être bien, en colère, méchant, tranquille, énervé ...
Ne plus rien percevoir de soi que le besoin de s'éteindre
De n'être plus rien qu'une petite flamme, en folie presque
Au coeur du sein pourtant être un incendie
Rêver de tout brûler, de tout consumer
Ne plus rien vouloir savoir d'autre
Ne faire que beautés sur beautés
Et pourtant n'être aux yeux des autres qu'une usine
Qu'une usine
Des murs
Des cloisons
Des portes à peine
Des ouvriers et des ouvrières qui ont déserté les lieux
C'est ça ; une usine morte, une prison qui n'a même pas été fichu d'en être une
Un cimetière déambulant au gré des feuilles de l'automne passé
Des feuilles blanches qui n'ont même pas connu d'été
Même les endives poussent dans l'obscurité
Même les champignons poussent dans les caves qui puent
Et nous ?
Même pas fichu de pousser comme eux
Non pas faute de locaux, mais plutôt faute d'inadaptation
Inadaptés pourtant très bien adaptés
Nous errons dans une peau qui n'a jamais été la nôtre
Et chaque jour de notre inexistence
Où nous tentons en vain d'y plaquer votre transparence
Ne donne qu'un miroir sans teint
Où nous voyons de derrière
Les bulles et les glissements tout terrain
De ce marouflage raté