AU pays de tout temps

cedille

il ne sème pas, lui-même, en marchant quand bien même 100 ANS

Tout commence au pays de tout temps

Ici,

filent les grains comme les semaines

File la laine comme un écrin

A mots cousus, Mathias ébauche

jamais ne finit

toujours aigri


Qu'un beau jour aux joyaux assertis

Il voudrait un domaine conçu au bois de ses mains

tissé à son image, un espace d'éclat.

Pour que grâce se fasse.


De son temps, il se défend

cerveau branlant, prend son sac et va au devant


Marche, marche respirant


Sous ses pieds pousse la corne

rocaille effritée

sentir, voir, découvrir


mais le grain file comme au pays


la barbe riche, le cerveau plein

Ou poser les plans en concrètes matières

ça se réitère

Traîne savate , sans terre

il est repu d'idées


Partout on l'a chassé

car « ceux qui prennent le temps

n'auront pas un denier »

Et pour avoir le temps, il faut maintenant l'acheter



Mathias trouve une caverne et y part s'enfermer.

Mais solitaires idées, elles ne veulent plus germer.

D'amour, il n'y a pas

A qui destiner un mur crayonné ?

il ressort


Marche marche, respirant


Il rencontre la fée

celle qui de ses chairs, sait réchauffer

Il s'y blottit un instant

mais bientôt ne peut plus créer.

Pas l'espace à deux, pour se réaliser


Laisse sa graine semer

partir au vent et s'envoler


marche traîne savate respirant


Mathias n'a plus de génie, de temps ou d'argent

cesse de respirer, sans un denier, pas de temps à acheter.


Si mon histoire est désespoir

qu'elle te chiffonne, te rend blafard


C'est qu'Espoir a besoin de racines et d'eau

de regards et de chaud

de bulles d'oxygène

et non d'atmosphère

pour ne pas devenir enfers


Tiens tes rêves à portée de mains

pour ne pas qu'ils s'échappent d'un rien.

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