Au revoir, et bonne chance Monsieur le Directeur

Bets Book

Tel est viré qui croyait virer

Je représente une marque de lingerie dans un grand magasin. S'il n'est pas satisfait de moi, son directeur peut exiger de ma société qu'elle me reprenne. Je suis alors licenciée à coup sûr (Mon contrat ne prévoit pas de clause de mobilité). En tant que personnel extérieur, je dois demander à ma responsable d'envoyer mes fax.  

      J'ai écrit mon texte, M. le Directeur, avec le sentiment que vous vous laisseriez séduire par la couverture du book. Peut-être serez-vous tenté de me donner de vos nouvelles après avoir l'avoir lu…

       Aveuglé par l'orgueil, vous ne discerniez dans mes yeux que mon attrait pour votre plastique irréprochable. Alors, quand vous m'avez menacée tout à trac de demander à mon employeur de me reprendre, vous ne pouviez pressentir ma pugnacité. Pardonnez-moi de vous avoir laissé dans votre quasi cécité et de m'être, âprement, défendue dans votre dos.  Connaissant bien la pingrerie de mon boss, je lui ai annoncé votre intention, mes motifs de contestation et le montant des indemnités auxquelles je pourrais prétendre s'il me congédiait. Sous le choc, que pouvait-il faire d'autre que d'alerter rapido-presto vos supérieurs ? Vu votre mine au lendemain de mon fax, nul doute qu'ils avaient parfaitement entendu la grogne de leur principal fournisseur.
Cependant, chafouin, jouant l'innocent, vous vous êtes rétracté auprès de mon patron. Feignant d'ignorer que ma responsable avait accepté de lui rapporter vos micmacs, vous lui avez assuré n'avoir jamais songé à réclamer mon départ. L‘occasion était trop belle : « Bonne nouvelle ! », lui ai-je répliqué lorsqu'il m'a appris votre démenti.
Je n'ai pas été renvoyée. Tant pis pour mon dédommagement. Mais ne dit-on pas « Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée  » ?

    Vous êtes toujours fâché contre moi, et je me demande ce que vous me reprochez. Peut-être de ne pas avoir compris votre attente ? Mais je suis allée vers vous, et vous ne m'avez rien demandé. Peut-être d'être toujours en poste ? Mais  je n'ai commis aucune faute. Peut-être votre mutation ? Mais ce n'est pas moi qui l'ai décidée.
  Non, Monsieur, je ne suis responsable ni de votre insatisfaction, ni de votre infortune. D'aucuns diront que vous avez fait vous-même votre malheur… 
Au revoir, et bonne chance, Monsieur le Directeur.

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