aussi humaine que vous
medusa
Je l'ai toujours su.
Ecrire me maintenait hors de l'eau, en vie.
Ecrire me permettait d'exister, même quand tout autour de moi s'écroulait.
Cette mort lente, ce douloureux caprice de mon cerveau, la fuite des mots, de l'inspiration.
L'intensité de mes émotions qui n'avaient aucune page blanche où se déposaient, où se crashaient.
Seule, démunie, désarmée face à toute cette douleur qui ne cessait de violenter tout mon être, lui, qui n'a jamais vraiment su comment gérer toutes ces émotions diverses et contraires.
Mon esprit en panique, les pensées parasites en extase d'avoir autant de terrain libre pour s'expanser.
La douleur, pendant toutes ces années.
Le retour de la créativité, petit à petit.
La douleur qui peu à peu retrouve refuge dans ces mots.
Le calme n'a jamais su se faire une place à l'intérieur de moi.
J'ai toujours tout ressenti très fort.
Trop fort.
Les évènements me bouleversent, m'assaillent, me réduisent en miettes, me détruisent.
Je ne sais guérir de moi-même.
Je ne sais guérir des chagrins et des angoisses.
Je ne sais gérer la perte, la mort, la fin et le vide.
Je succombe à ces cris dans ma tête et aux douleurs lancinantes qui fusent dans ma poitrine si régulièrement.
Je suis à genoux, implorant Dieu, implorant l'Univers, implorant toute force de donner protection à ceux que j'aime et à moi-même.
Je maudis le temps, la maladie et les aléas.