Autrui
via-illusio
Un passant rencontre
Alors qu’il entre un quartier
Des locaux qui lui montrent
Un air préoccupé
Le vagabond curieux
Sonde leur tourment
Les voit tourner les yeux
Guetter les autres gens
Alors très étonné
Il engage l’un d’entre eux
Qui lui dit de se méfier
L’endroit est périlleux
« Quel est ce danger
Qui dans l’ombre me guette
Et par son imminence
Tous ici vous inquiète »
« La foule mon ami
Est des plus hasardeuses
Elle te prendra la vie
Pour une parole douteuse »
« Mes mots sont pesés
Et toujours bienveillant
Car je ne vois chez l’étranger
Que l’être humain aimant »
« Mais on voit dans ce pays
Des pratiques singulières
Certains clament leur ethnie
Comme s’ils en étaient fiers »
A ces mots disgracieux
Le marcheur s’écarte
Mais le bavard furieux
Ne veut plus qu’il parte
Soudain le débat
De cet homme effrayé
Semble faire des ébats
Et bientôt dégénérer
Les passants irrités
Blâment le voyageur
Qui par sa naïveté
Vient troubler leur bonheur
Le candide s’offusque
Acculé par cette haine
Puis c’est un geste brusque
Suivi d’une grande peine
La lame fut très rapide
L’assaillant est déjà parti
La rue maintenant est vide
Personne n’écoute son cri
Un ingénu se meurt
Victime d’une société
Qui se créé sa terreur
Où elle n’en saurait trouver
Si face à l’anonyme
La peur t’envahit
Ecoute cette voix intime
Criant son amour d’autrui.