Aux Abonnés Absinthe

À l’ombre vierge d’une vigne,
Pénombre exquise, j’attends un signe,
Un tremblement, oscillation,
Quoique ce soit, le temps est long.
Mais je t’espère, avec patience
Ton attention, ou tes avances
Jusqu’alors c’était routinier,
Tout s’est brisé, tu ne peux nier…

Dans la moiteur en marinière
L’air étouffant, trouble et austère
Au-dessus de l’eau sale s’élève.
Prisme brillant, le soleil gerbe
Tous ses rayons comme des gerbes
Âpres fléchettes qui me transpercent.
Et mon petit vi-cœur
Pourfendu saigne, et saigne…

Refrain
Mon mobile phone
Qui vibre et sonne
Hurle ton nom
Comme une sanction
Mais je raccroche,
Vite, je m’écorche !
Puis c’est mon verre d’absinthe froid
Qui te remplace auprès de moi,
Alors soûl et désabusé,
Tout autour fuit, 
Comme aspiré
Les lèvres figées en un rictus
Comme une faveur absolue
Aux abonnés absinthe.

Désormais le ciel est plus bleu
Entre mes doigts que dans tes yeux.
Désolé mais tu n’es plus roi,
J’apprends à me passer de toi
De ton corps lourd et de tes bras.
Je ne veux plus me réveiller
Et le spleen des longs jours d’été,
M’abîme quand, entre tes draps…