Aux politiques avisés

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Tas d'immondices au-dessus de la ville, favelas et bidonvilles nourries d'amertume. L'Afrique ou l'Asie, l'Amérique du Sud ou l'Europe de l'Est baignent dans un climat social tel que pauvres et riches, au lieu de rattraper leur écart, creusent avec acharnement leur propre désespoir. Sortir de la crise fait grincer les dents ici, tant les efforts à fournir paraissent colossaux. Quant à ces peuples qui ne connaissent ni le mot spéculation ni sub-primes ni dividende ni chômage ni RSA, eux pour la plupart de vont pas manifester leur colère. Si ce n'est une fois de temps en temps, violemment et avec grand fracas et souvent de nombreuses victimes. Trente secondes au JT de TF1.


Mais un parti à la rose pris dans une tourmente interne sans précédent et sans aboutissant visible fait carton plein et suscite débats et disputes, reportages et flash infos. De même, notre bonapartiste donjuaniste collectionneur de montres de luxe avale son croissant au beurre de travers un matin, la presse s'en délecte et l'on s'en donne à coeur joie pour relayer l'information ô combien cruciale.


Pendant ce temps le sable avance en Mauritanie ou au Niger, les tribus brésiliennes du Pentanal sont remplacées par des coupes sauvages dans une forêt si riche pourtant qu'on n'est pas prêts d'en connaître l'intégralité des espèces. Oeillères sur les yeux, nous avançons au pas, guidés par des dirigeants qui pour la plupart sont là pour l'attrait du pouvoir et l'appât du gain. Ressemblant étrangement ainsi aux despotes africains ou centraméricains qu'ouvertement ils critiquent mais sous la table et une couverture de bonnes manières, les pots de vin et autres balades en yacht ou jet privé intérieur acajou sont légion.


Prenons garde aux bergers quand la falaise paraît si proche. Panurge élu par le peuple ne saurait mieux s'y prendre.

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