Avancer...

cerise-david

Avancer

 

C'est toujours les mêmes histoires. Notre génération ne sait pas… elle croit tout savoir, après tout on à bientôt la trentaine. On est rodé. Mais avouons-le, on ne sait rien. On se fait des idées, se fixe des règles. Mais c'est la guerre. Il n'y a pas de règle. Ca se joue à un détail, chacun retranché dans son camp jauge l'autre. Reste sur ces positions et ne cède pas un lopin de terre. On est une bande d'insouciants qui jouent aux grands préoccupés. Aspiré dans une existence futile, rythmé par la derrière montre, bagnole, télévision incurvée… et pendant ce temps, le monde crève de faim, de haine et de peine. Et nous, on est là à se jouer de l'autre, cours un peu que je t'attrape. Sois ma proie, mon festin, rend toi désirable à mes yeux, montre-moi ton âme, laisse-moi gouter ta peau, je veux choisir. Et on se laisse croire qu'on choisit, un être vivant comme un meuble IKEA. On ne choisit rien, on trompe l'ennemie. L'infâme solitude qui nous ronge, nous ronge. Nous pousse la nuit dans les bras d'un corps chaud, et on se saoule de l'autre pour ne pas affronter les fantômes d'un passé pourtant si banal, si calme. On a rien connu que le luxe de choisir… et pourtant, on ne sait jamais ce que l'on veut. Je pensais savoir, j'ai pris une nouvelle route. Je suis déterminée à atteindre le sommet de mon existence… j'en ai marre de porter mon sac, juste envie de descendre les pistes a l'allure des skieurs aguerris. Sur ma route je sème mes affaires, certains souvenirs pour alléger mon baluchon. Comme des miettes aux pigeons. Mais certaines choses ne peuvent se défaire de vous. Ils sont votre empreinte, ils forment une entité et face à l'autre, ils y a des secrets qu'on ne peut pas cacher. Qui on est ? Pourquoi on est ? Pourquoi on se bat, on lutte ? Certains en permanence tandis que d'autres fuis… moi je sais que me battre. Contre la terre entière. Moi et ma rage, on en bave pour atteindre on ne sait pas trop quoi encore. Il reste tant de chemin à parcourir… on est courageux. On se lasse pas des difficultés, çà rend la simplicité désirable. J'aime ouvrir des portes, croiser des visages, certaines nuits je reste même, je laisse ma monture d'amazone dans le jardin de mon hôte. Je me laisse toucher, mordre, posséder. Je suis docile… parfois, j'aimerais rester. Mais quelque chose manque à mon esprit, une certaine tranquillité, une insouciance oubliée. Alors je reprends la route, en quête d'autres visages, d'autres nuits agitées. D'autres obstacles… avec au creux de ma main, un cœur à aimer. Je sais qu'il bat encore… je le sens qui s'agite devant un ciel de feu, une mer d'huile, la brume entre les pins, pour les humains je ne sais pas… je ne préfère pas. Ça serait lever le drapeau blanc… et je ne suis pas prête à rendre les armes.

  • Quelle chance tu as de pouvoir écrire tout ça, moi je cherche encore la route sur laquelle je dois m'engager

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    garenne

  • Je profite de te relire vu que je suis par là aujourd'hui, j'aime beaucoup! je trouve que t'as beaucoup mûri dans ta manière d'écrire, tournure des phrases etc, et j'aime toujours ta révolte. A plus :)

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    Bryan V

    • Je lis ton commentaire en ce jour de Noel... c'est un beau cadeau que tu me fais... je crois que j'ai enfin trouver mon style après toutes ces années.

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      cerise-david

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