Avant que le feu du joint ne s'éteigne

compteclos

Nous courrions, les cheveux dans le vent, la liberté au bout de ce joint et mes éclats de rire en cascade résonnaient dans ces rues trop étroites.

Nous étions libres et insouciants, nous croquions notre plénitude à pleines dents. J'avais 16 ans, c'était un si bel âge.

Nous passions notre temps à faire l'amour et à se droguer, nous n'étions pas amoureux, juste férus de sexualité et d'illégalité.

Cela nous plaisait, au fond.

J'étais cette herbe couchée, tu étais ce vent qui la relevait.

Malgré mes nombreux « soucis personnels » ( comme disaient les cons), j'avais ce sourire qui te faisais craquer. Ce sourire que tu aimais caresser du bout de tes phalanges après l'acte. J'étais ce dessin inachevé que tu coloriais quand même. Mes failles ne te faisaient pas peur, elles te fascinaient.

J'étais cet Océan dépourvu d'écume mais tu te mettais en boule tel un rocher pour que je puisse m'écraser contre toi en cas de chute mortelle.

Tu étais ma dose de cocaïne. Tu me faisais courir, voler, sauter, grimper, hurler, rire aux éclats mais surtout, vivre sans trop y penser.

J'étais ton ecstasy. Celle qui te faisais planer et rire pour un rien lorsque tout allait mal. Celle qui te permettait de continuer, de te pencher au-dessus du vide en te moquant de la gravité.


Nous étions niais, malgré notre grande différence d'âge.

Je te faisais redevenir enfant, toi qui collectionnait les responsabilités morales d'adulte affirmé.


Au fond, je pense que tu aimais ça, ce sentiment de liberté que je t'inspirais.

Au fond, je pense que j'aimais ça, cet avant goût de «  grandir » avant la chute ( mortelle).

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