Aveux d'une Ombre

Juliet

Je glane des doux rêves à nourrir,

je fane et je crève de sourire,

puis facilement je me laisse enrôler 

par un bout de ton coeur venu me frôler.


J'ignore encore quel est mon rôle,

s'il faut rire en étant fou ou drôle ;

je cherche juste une rive à aborder

avant de voir mon navire sabordé.


J'espère que les cauchemars vont pourrir ;

j'ai caché trop de larmes sous les fous rires.

J'ai rencontré des destins qui se sont envolés,

peut-être que le diable les avait enjôlés.


Savoir ce que ça fait de voir un enfant mourir,

sentir chacun des points de suture se rouvrir ;

Ne plus planter de fleurs destinées à se faner,

abandonner ces dieux trop de fois profanés.


J'ai pris goût à l'art du déguisement,

épris fou de l'art du dégrisement.

Et noyé dans l'ébriété d'un coeur amoureux,

j'ai ployé sous l'effet d'un poison trop savoureux.


Trames faites de tendresse et de mélancolie,

Drames tissés d'un trop plein d'amour et de folie;

J'ai vu tout ce qui peut faire couler des larmes

jusqu'à en croire que l'enfer avait du charme.


Et je récolte des lueurs d'espoir dans tes yeux,

Je me révolte de voir l'enfer si près des cieux,

Et j'attends patiemment de toi une étreinte ;

de quoi raviver une lumière éteinte.


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