Avoir ses petites théories

pianitza

Crise d'ego - Deuxième partie [Chapitre 3]

Des monstres portatifs, nos théories. Elles sont quadrillées contre nos ceintures, installées en bandoulière sur nos épaules. C'est une arme, qu'on dégaine, qu'on fait claquer comme un fouet. (On perçoit toujours que le bruit de notre fouet, jamais celui des autres, remarquerez-vous… Si vous avez de la jugeotte.)
J'en connais, ils sont armés jusqu'aux cheveux. En plus du baudrier, c'est du serre-tête acéré acier qu'ils élancent en circonstance de débat.
Dire qu'avant je « débattais », lecteur. Quel sirupeux calamar je fus ! Dans les courants sous-marins, atroce mollusque, je me disais, intime, que, BON SANG, PUTAIN, C'ÉTAIT BIEN DIT ÇA !
Alors ? L'abruti et ses théories du rien viendraient nous prétendre que l'époque du débat est révolue ?
C'est la substance cuivre des pages, elles prétendent à l'excentricité, elles vous font illusion. Ne vous laissez pas avoir par le packaging. Sots politiciens que vous êtes…
Je suis l'immaculée conception, je fais exprès de percuter les poteaux dans la rue. Sachez-le. Je n'enfreins que mes règles, mes croyances, mes pensées. Je salue l'échec quand il me demande une place dans les fauteuils ! Des fois, même, je me masturbe à proximité de sa bouche ! (Et j'éjacule, aussi…)
Tu peux pas dire que quand je salue l'échec, je théorise, lecteur. Tu ferais preuve de mauvaise foi… Car si vraiment j'ai salué l'échec, alors vraiment je suis l'immaculée conception ! Et l'immaculée conception ne peut pas (plus) théoriser. C'est indubitable.
Preuve : Si vraiment draguer je désirerai, maculer les mots je devrai... Pour l'esthétisme (pas l'choix…) ! Sauf que ! Actuellement ! C'est un fait ! Le silence, seul, aboie ma Sainte médiocrité !
Je suis toujours un peu triste quand je pense aux esthètes maculés. Armés jusqu'aux dents par légions d'horreur et crottins pratiques, ils se décorent des privilèges de la pointe... En phase terminale, bouche ouverte, ça gobe les médocs à portée…
Certains m'ont dit, même (des vieux croulants), qu'ils avaient posé leur petites couronnes sur le buffet du salon, pour que tout le monde les voit.
J'ai plus su quoi dire… J'ai juste abandonné leur proche dépouille dans un bidonville. Dans les chiottes, en fait… (Ouais, je sais. Ça se fait pas. Mais j'ai trouvé ça marrant…)

Qu'est-ce qu'on pourrait tirer de cette troisième partie finalement, théoriquement ?
Bah rien, puisque ça me fais chier de tirer de la théorie. (Qu'elle soit brune ou blonde…)
« Allez tous vous faire mettre. »
La seule théorie qui vaille vraiment le coup d'être entendue.

Signaler ce texte