Babeth envoie du steak!

Kanon Gemini

Quand Babeth s'énerve, on peut tous frémir.

     Qu'on se le dise, Babeth, elle en a dans le froc. Outre qu'elle ne s'emmerde même plus avec l'Assemblée Nationale, cette bande de bouseux inutiles, elle va s'occuper des petits mouvements de foule inopinés. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'y va pas avec le dos de la cuillère. Et comme Babeth est dans l'air du temps, elle arrive avec son arsenal de mesures neuves qui va tabasser du chaton.


     Ainsi, la presse, toujours agile de la langue afin de garder ses subventions, nous apprend que 49.3 entend mettre les jeunes au pas via des centres militaires pour « transmettre les valeurs de dépassement de soi », expérience déjà tentée pendant 20 ans (jusqu'en 2004) et dont les chiffres nous donnent un fol espoir en l'avenir : 60 % des mineurs étaient retombés dans la délinquance et 20 % des majeurs étaient en taule, et ce, seulement deux ans après. Pas de doute, Babeth, accroc à l'échec comme Bruno aux économies, tient un filon. D'ailleurs, quand on voit que le Coterep de l'intérieur commente d'un magnifique « rééduquer certains jeunes  en ayant recours à l'armée », se dédouanant de toute responsabilité au passage et oubliant pratiquement qu'il existe déjà des lois qu'il n'applique pas comme pour les personnes frappées d'OQTF ou fichées S et qu'en parallèle, il prend certaines libertés avec son devoir de neutralité de fonctionnaire et la possibilité de tremper son pinceau, et que le ventripotent de la Justice, flairant la bonne occasion de ne pas se taire, annonce qu'un centre de ce type sera disponible dès 2024 à Mayotte, oubliant les bases d'un État de droit, lui qui est englué dans les affaires pas très nettes mais qui n'abandonne pas pour autant son poste de Ministre de… la Justice, nous démontrant ainsi toute l'indépendance de celle-ci ( « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » écrivait La Fontaine), on ne peut que frémir devant les propositions de la fine fleur de ce gouvernement.


     Mais Babeth ne s'arrête pas en si bon chemin. Pensez vous. Vous payez des impôts mes braves gens, elle va vous en donner pour votre argent. Ainsi, outre un bannissement des réseaux sociaux (coucou les comptes de sauvegarde), le mineur bravant le couvre feu ( vous étiez au courant qu'il y en avait un?) ne se verra pas traduit en justice, l'infraction restant au secret des forces de l'ordre avec une amende passant en catégorie 4, soit 750€ d'amende. « Pour accélérer la justice » qu'elle dit. Encore une fois, la notion d'État de droit, c'est pour les faibles. La situation de la famille est précaire ? Et si on augmentait les amendes ? Puis bon, accélérer la justice, c'est surtout pour éviter de dire qu'il n'y a plus de places dans les tribunaux, sous dotés par l'État, donc incapable d'accomplir sa mission. Mais ne s'agit il pas là de l'une de ses taches régaliennes ? Basta. Passons.


     Les parents ne seront pas exonérés de la logorrhée de nos clowns puisqu'ils auront droit à des travaux d'intérêt général et à des stages de citoyenneté, forcément éco conscient et responsable. Autant dire que ça va bouffer du quinoa et rouler en trottinette électrique dans les quartiers émotifs. Avec tout ça, on en oublie presque les effets de langage de la presse qui parle de cette vague sécuritaire à la naphtaline. On en oublie que non, ce ne sont pas les émeutes, ni la mort de Nahel dont on parle. On parle de L'ASSASSINAT de Nahel par la force publique qui a déclenché une vague de colère. Encore une fois, le Gouvernement inverse cause et conséquences. Il est la cause, mais il ne se remet pas en question. Il remet en cause les jeunes en colère devant ces images d'un meurtre de sang froid et en tire des conséquences erronées. Il pense qu'en empêchant les jeunes d'être sur les réseaux, ces vidéos ne circuleront plus, les bavures disparaissant comme par magie.


     La presse, servile par habitude, a un discours officiel bien rodé en parlant d'anti vax et complotistes quand les personnes commencent à sentir la douille avec les vaccins qui ne protègent pas et amènent même à avoir plus de cas avec 70 % de la population vaccinée, voiture folle (personne ne la conduisait), de tué par une arme à feu (personne n'a appuyé sur la détente), de sentiment d'insécurité, sentiment de déclassement, sentiment d'augmentation des prix, sentiment d'abandon des services publics. Mais entre le sentiment et le ressentiment, il n'y a qu'un pas. Et le jour où ce pas sera fait, il n'y aura plus que les faits et la vérité.

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