BABIROUSSA

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Babiroussa

Quand on parle de babiroussa, on pense de suite au suidé sauvage timide survivant dans une célèbre île d'Indonésie, Sulawesi, mais il existe également d'autres définitions de ce mot que j'ai retrouvé après de patientes recherches :

 

BABIROUSSA

n.m. Mot d'origine cubo-angolaise qui signifie : larme de vodka servie dans un verre à whisky dans les bars angolais implantés le long du front durant la guerre civile qui précéda et suivit la décolonisation de l'Angola.

A cette époque LE MPLA de feu M. Neto dit oui aux Russes rouges, et vint à s'engueuler surtout avec l'UNITA de M. Savimbi Jonas, roi damé dit le valet des lobbys yankees et associés.

Au gré des embuscades, les Sud-africains ou Cubains, devinrent les clients des bars qui suivaient la ligne de front.

Au début du conflit, un cafetier Angolais échangea à un intendant cubain louche des diamants bruts contre plusieurs conteneurs de vodka à l'herbe de bison, envoyés par l'URSS au titre de l'aide humanitaire.

Le tavernier, servile par nature, sût composer avec les différents belligérants, en écoulant ses stocks d'alcool russe, servis dans une verrerie écossaise, rachetée à un prospecteur britannique maladroit, qui durant trente ans avait stocké les verres publicitaires offerts dans les stations services, pour financer son aventure africaine.

En l'absence d'autres boissons, les soudards radins demandèrent des rations plus faibles que les leurs, pour leurs éphémères compagnes de campagne ; Ainsi est né de l'esprit tanné d'un colonel cubain (*) le mot babirussa. Cette appellation faite plût même aux sudafs qui mirent quand même un moment à comprendre, réclamant pour leur soif sans cesse deux beers.

 

(…Nous venions de rejeter une nouvelle fois une attaque des hommes de l'UNITA qui voulaient faire dérailler à l'aveugle un convoi  de vélos que nous escortions pour le compte d'une compagnie minière belge amie. Au bar de la morue en paix,  on allait encore descendre un sacré peloton de babirussas pour oublier ;  mais quand même, se faire éclater les boyaux et crever pour des vélos, ça des clous !…)

José Palécrir(*) : La savane, c'est pas du gâteau. Editions de la baie des cochons.

 

(*) Auteur du roman Les fidèles de Bacchus à Cuba, caste romantique. (Epuisé)

 

 

BABIROUSSA

(n.f) Argot Casablancais ( Bâb: porte, roussa : russe)

Terme employé par les taxis marocains pour désigner la porte menant au port de Casablanca.

Il est devenu habituel de retrouver des marins russes perdus incapables de regagner leurs navires en quittant les quartiers cochons du royaume. Alors on les voit se faire ramasser par des taxis que la capitainerie réquisitionne pour les ramener au quai.

Nom donné par extension aux prostituées égyptiennes auburn réservées aux russes.

 

(… Le papi russe capitaine d'un chalutier sans âge avait ses habitudes à Casa. A chaque passage, il retrouvait sa maintenant âgée Fatima qu'il avait connu lors de la construction du barrage d'Assouan. Mais cette fois ci, c'était la dernière, mais elle ne le savait pas. Après avoir ingurgité sa dose d'eau de feu,  il engagea une ultime étreinte mais sa chandelle restait éteinte. Humilié,  se sentant fini, il rebut et erra dans les ruelles jusqu'à son effondrement. Il entendit dans sa demi inconscience le mot Babiroussa, qui lui rappela l'Angola des années soixante-dix, mais ceci est une autre histoire…)

José Pavoloudir : La merde vaut deux cas. Editions du torchon.

 

 

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