Ballade nostalgique
Maxime Arlot
Je rêve, assis sous un vieux chêne,
Dans l’air serein de la vêprée ;
Aux murmures de la fontaine
Ma mémoire s’est égaillée ;
Je songe à vous, qui me manquez
Et dont le Temps m’a dépourvu ;
Vous retrouverai-je jamais,
Ô mes amis que j’ai perdus ?
J’entends encor vos voix lointaines
Dont l’écho est comme étouffé
Et mon cœur exhale sa peine
En pleurant sa félicité.
Je voudrais tant ressusciter
Ces instants de plaisir diffus
Que je n’ai garde d’oublier,
Ô mes amis que j’ai perdus !
Une mélancolie soudaine
M’envahit à vous évoquer ;
Que la Destinée me ramène
Un jour vos visages aimés
Et que je puisse enfin goûter
Ce bonheur trop tôt disparu !
J’ai besoin de votre gaieté,
Précieux amis que j’ai perdus !
Ô Seigneur, si vous existez,
Rendez à mon âme recrue
La fragile fidélité
De mes amis que j’ai perdus !