Ballade sans toi

Pierre De Gerville

Un poème sur l'absence...

Tu étais loin
Et pour t'apercevoir
J'ai dû                              r
                                       i
                                  v
                           a
                      R
            G

La plus haute montagne

J'ai dû traverser
Tu sais
La forêt de pins noirs et verts
La terre rouge et odorante
Les rochers ocres

J'ai dû escalader
Tu sais
Les marches blanc éclatant
Qui montent tout droit dans l'intensité du ciel

Mais tu étais là-haut
Et je voulais vraiment te voir
Et le Mistral n'y pouvait rien
Il s'est mis à crier désespéré dans l'infini du ciel
Il n'y pouvait rien
Il n'y pouvait plus rien :
Tu étais là-haut

Là-haut au prieuré
Lové dans sa falaise
L'air était calme et pur
Tiède contre mon corps
Comme ta peau avant
J'aurais pu prier
Mais tu n'étais pas là
Et je voulais tellement te voir

Je suis sorti du clos
Par le petit escalier
Jailli de la roche
Sur les marches duquel tu aimais tant t'asseoir
Où tu disais :
Monte tout seul
Je n'irai pas plus loin
Je profite du soleil
Mais tu n'étais pas là
Et le Mistral s'est remis à hurler
Et il n'y pouvait rien

Je suis arrivé à la croix
Tout en haut le calvaire planait
Dans un ciel si pur
Que j'en aurais cru presque en Dieu
Il n'y avait que ça autour de moi
Un tourbillon de ciel
Et j'ai tourné
Je t'ai cherchée partout
Sous chaque pierre et derrière chaque nuage
Je t'ai cherchée partout
Tes mains ton corps et ton visage
Et tu n'étais pas là
Et je voulais seulement te voir
Ton souffle ton sourire et le creux de tes bras

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