Banalisées les tragédies

Jean Claude Blanc

dures leçons du terrorisme, faut s'armer de sagesse, ne plus avoir peur, confiance qu'en nous-mêmes....

                         Banalisées les tragédies

La vie est un combat, naïfs on se l'interdit

Sûrement du tout cuit, séjour au Paradis

Suffit pas y penser, banales nos tragédies

Même si on prend des baffes, on peut que mourir d'ennui

 

Avant tout encaisser, réussites et revers

Comme mauvais coucheurs, au sale caractère

Passer par-dessus bord les fielleux commentaires

De la petitesse d'esprit des masses populaires

 

Avec obstination et sage persévérance

Eviter les réacs et leurs sombres pensées

Qui accueillent la haine avec bienveillance

Nous menant au néant, de toute humanité

 

La comédie humaine, s'accommode fort bien

De notre disparition, soudaine en chemin

Cortèges de pénitents, ainsi poursuivent leur route

Amnésiques du passé, apeurés de leurs doutes

 

D'apparence idyllique notre passage sur Terre

Alors que nos fantômes ne cessent de nous hanter

L'Homme est une créature, déchue de ses Lumières

Que par son dévouement, ne peut que se racheter

 

Car vivre c'est apprendre, chaque jour en finir

Savoir que l'amitié peut d'un seul coup faillir

Les passions amoureuses incertaines, disparaitre

S'étiole peu à peu notre espoir de renaitre

 

Quelque chose a mal tourné dans notre culture moderne

La notion du tragique qui en nous-mêmes s'enferme

Dès lors nous exhorte, que par nécessité

A prendre sans réfléchir la vie du bon côté

 

Tragédie, composante de la condition humaine

Caprice du destin qui nous brise le cœur

Nous tenant par la barbe, toutes espérances vaines

On ne peut résister nous combler de malheurs

 

Nos drames se présentent sous divers atours

Maladie qui détruit, démence qui rend sourd

La soif du pouvoir, de fichues républiques

Prédateurs de nous-mêmes, la pureté ethnique

 

Refuse d'être bluffé par ceux-là qui brandissent

L'arme du terrorisme, qui se rit de la justice

A craindre évidemment que la mort est latente

Echappant au contrôle de nous autres dilettantes

Filant mauvais coton, la chute sera violente

Autre forme de tragédie que l'incompréhension

Stupide vanité, à force d'égocentrisme

Même en poussant plus loin, le charmeur narcissisme

Désir de vengeance, soumis à nos pulsions

Dépassant nos limites que pour faire illusion

J'en appelle Aristote, ce vieillard plein de science

Qui nous a enseigné la prise de conscience

Au dénouement funeste, spectacle théâtral

Bonne ou mauvaise fortune, le résultat fatal

Prenons de suite ici notre part d'idéal

 

Pour vaincre nos démons, ces ennemis intérieurs

Ne faut pas perdre pied, surtout prendre du recul

Sur tous ces états d'âme, fâcheux inquisiteurs

Qui nous rongent le cerveau, le bourre de calculs

Des plans sur la comète, en résulte que l'horreur

Comme ces fous de dieux, qu'hélas font des émules

Se mettre dans le pétrin, tout seul, c'est consternant

Alors qu'on peut feinter nos angoisses au tournant

Seulement faire semblant, la gueule d'enterrement

Eclairer notre lanterne, se connaitre suffisamment

 

Y'a pas de plus inconnu que le type devant sa glace

Qui se rase chaque matin en se voilant la face

La pire tragédie, pour nous autres pauvres chiens

C'est qu'on est impuissant, à faire notre bien

L'existence qu'on préfère, c'est celle de nous-mêmes

Car finalement c'est fou ce que l'on s'aime

Duel permanent, l'espoir et la peine

Arrêtons de lutter, pour notre paix souveraine

 

« Pathétique, émouvant », vous passe les synonymes

Qu'on s'affuble lâchement en notre cher intime

Alors que les sentiments nous servent de rustine

Pour colmater nos plaies, nos errements infimes

Alors amis fidèles, laissez-les dans la marge

Toutes vos persécutions à devenir barge

J'en ai fait ma leçon, plus jamais ne m'encage…

Quand je vois un parvenu, vite je prends le large

 

Banales tragédies, qui tombent à point nommé

Bien que j'aurais préféré, ce soir me tromper

Daesch a sévi sur les Champs Elysées

Tas de flics sur le carreau, ne l'ai pas inventé

Cette lutte pour résister mérite d'être contée

Sans flingues, sans couteaux mais l'esprit aiguisé

C'est l'avis du trotsko, qui vise l'Elysée

Tragique est la vie, ce jour plus que jamais

A nous de nous en instruire pour ne plus s'alarmer

Respectons ces gisants, qui pour nos libertés

Y ont laissé leur peau, ces dignes d'éternité       JC Blanc avril 2017 (quotidiennes tragédies)

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