Bancale mais debout

Reproches matin, midi, et soir,

Et jusque dans mes cauchemars,

Au réveil je suis éreintée,

Au réveil angoisses agitées,

Coup de fusil, abrège-moi,

Si tel est réellement ton choix.

Je repense aux bons souvenirs,

Et c'est vraiment involontaire,

Les larmes qui coulent sont amères,

Je suis dans ta ligne de mire,

Et les larmes deviennent étrangères,

Comme si rien n'avait existé,

Pas même les rires du passé,

Ni l'ombre d'une complicité.

Que veux-tu ou que dois-je faire ?

Dis-moi comment me comporter,

Dois-je parler ou bien me taire ?

Partir au large ou quitter terre ?

Parfois, oui on dirait vraiment...

...Que tu veux me faire la peau,

Tes mots acerbes et tranchants

Aiguisés comme des couteaux.

Mon Noël sera solitaire,

Peut-être me noierai-je dans la bière,

Ou dans des alcools plus forts,

Pour éloigner tes mauvais sorts.

Non, tu ne m'auras pas,

Même si tu m'accuses chaque fois,

Quoi que je fasse, quoi que je dise,

Tes critiques qui s'éternisent.

L'amour a-t-il cependant existé ?

Je cherche en vain, clef après clef,

Les rouages de cette aventure,

Ou depuis quand... on se torture.

Non tu n'auras jamais ma peau,

Et non, je ne pleurerai plus,

Je deviendrai Reine des Glaces,

Pour éviter tout épitaphe,

Et survivre à cet épilogue,

Sans me retrouver à la morgue.

Je partirai un jour, bientôt,

Pour me sauver de l'échafaud,

Car si je reste trop longtemps,

Tu risques me guillotiner,

Déjà que je perds la tête,

Face à la dureté de tes mots,

Non, non,

Tu n'auras pas ma peau,

Non,

Je ne te ferai pas ce cadeau.