Baroque
Pierre Magne Comandu
C'était un jour de pluie.
Dans une boutique de livres d'art, un imagier de Paul Gauguin reposait.
L'imagier se retrouve sur un étage d'une bibliothèque de verre.
La poitrine, à demi-nue, des seins aux fleurs rouges nous regarde.
En face de notre bibliothèque de verre, une voix chante le lamento della ninfa.
Cette poitrine, posée sur ce plateau de fleurs rouges — comment l'oublier.
Les femmes peintes sont des fantômes.
Cette voix, haute, et longue — comment l'oublier.
Elle fait vivre un compositeur quatre-centenaire, fantôme lui aussi.
La nuit sera une nuit douce.
Une nuit si douce.
De ces nuits où l'on s'endort et ne se réveille pas.
amor
dicea
Le rire est dans le coeur
amor
dicea il ciel mirandò il piè fermo
le mot dans le regard
amor
amor dove
dov'è la fé
le cœur est voyageur
che'l traditor
che'l tradito giurò
l'avenir est au hasard