Bas les masques
ivy
Peut-être que tu avais raison. Peut-être que j'ai peur pour toujours. Peut-être que je ne peux aimer quelqu'un qui ne soit pas en train de mourir aussi. Cela fait tellement d'années maintenant que je me bats, que j'en ai perdu le sens. Je ne sais plus si je me bats contre lui, contre moi, contre les autres. Je ne suis même pas certaine de le faire pour moi.
Je crois qu'au fond, il n'a jamais été question de me sauver. J'ai toujours su ce que serait ma fin. J'ai toujours su que le trou qu'il a creusé dans ma poitrine serait mon repos éternel. Je sens encore ses mots me lacérer le torse, ses doigts m'écarter les jambes, son souffle d'éthanol me paralyser. Rien n'a jamais été aussi certain que le fait que je le retrouverai dans tous mes songes et à mon dernier souffle, comme il me l'avait promis.
Me battre contre lui, je n'ai jamais su le faire. Comment se battre contre ce qui nous définit ? Contre ce qui nous a construit, ce qui nous a nourrit ?
Se battre pour soi, dans quel but ? Il a annihilé mon être, a imprégné chacune de mes cellules. Se battre pour les autres à la limite, pour les faire sourire, les rendre heureux. Se mentir à soi-même pour se fondre dans la masse. Bien-sûr que je suis comme les autres, je rigole, je sors, je m'enivre, je travaille, je gagne ma vie, j'aime. Évidemment que j'en suis capable. Ce n'est pas plus compliqué qu'un joli sourire sur un corps dynamique et une voix enjouée, le tour est joué, la performance a convaincu, les rideaux se ferment, bas les masques.
Merci Ftero, votre texte est magnifique. Il me parle beaucoup en effet.
· Il y a presque 2 ans ·ivy
Merci pour ce texte dans lequel je me reconnais
· Il y a presque 2 ans ·Si c’est un témoignage, si ce sont vos pensées alors sachez qu’ici vous avez une alliée
Ça m’a inspiré un texte que j’aimerai vous partager
Fterò Asterioù
On se bats pour les autres
· Il y a presque 2 ans ·Les autres se battent pour nous
On accepte notre sort
Eux le refuse pour nous
L’horreur figée jusque dans les cellules
C’est le renouvellement
Qui prend du temps
Invisible trace indélébile
Que l’on cache derrière
Le masque de la sympathie
Joie de vivre forcée
Qui fait encore plus mal
Quand il n’y a plus personne
Pour nous le faire porter
Au final c’est ce masque
Que l’on hais
Pourtant nous
On a rien demandé
On paye plus cher
Que celui qui nous l’a fait
Alors cette injustice
Est trop lourde à porter
Serons-nous un jour libérés
Je suis forte
Tout cela c’est du passé
Mais la vrai moi au fond
Dans quel état elle est
Fterò Asterioù