Beau malheur
etincelle
Tu me dis que rien ne passe,
Même au bout d'un moment,
Qu'un beau jour c'est une impasse
Et derrière l'océan
Que l'on garde toujours la trace
D'un amour, d'un absent
Que tout refait surface comme hier droit devant...
Tu me dis que rien sert
La parole ou le temps,
Qu'il faudra une vie entière pour un jour faire semblant,
Pour regarder en arrière
Revenir en souriant
En gardant ce qu'il faut taire
Et puis faire comme avant...
Il m'a fallu la peur, pour être rassurée
J'ai connu la douleur avant d'être consolée
Il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
J'ai connu la rancoeur bien avant d'être apaisée...
Tu me dis que rien n'efface,
Ni la craie ni le sang
Qu'on apprend après la classe ou après ses trente ans
Que l'on dit parfois "hélas",
Que personne ne l'entend
Comme personne ne remplace ceux qui partent ppour longtemps...
Tu me dis que vient l'hiver,
Qu'on oublie le printemps,
Que l'on vide les étagères
Qu'on remplit autrement.
Qu'on se rappelle les yeux verts,
Le rire à chaque instant,
Qu'apres tout la voix se perd
Mais les mots sont vivants...
Tu me dis que c'est un piège
Un jeu pour les perdants,
Que le bateau est en liège
Et l'armure en fer blanc,
Que plus rien ne te protège,
Ou alors pas longtemps,
Que c'est comme un sortilège
D'être seule à présent...
Pour être rassurée
avant d'être consolée,
pour ne plus rien cacher
bien avant d' être apaisée...