Berceuse d'automne

Aurélia Le Goff

Berceuse d’automne

La main sur le berceau, elle fredonne une chanson,

Elle reprend le refrain et rajoute des rimes,

Une main sur le cœur, elle repense au violon,

Errant sur le chemin vaporeux des abîmes.

Des odeurs de lait emplissent ses narines,

Le picotement du pain qui cuit dans le grand four,

Se mêle aux essences de saveurs divines,

Des chocolats d’antan et douceurs des grands jours.

Ses doigts tout  doucement, palpent le taffetas,

Ils cherchent à se rappeler le plaisir de la soie,

Ses cheveux lentement tombent sur ses yeux,

Pour cacher la rivière humide des adieux.

Alors, sa main légère caresse le néant.

Elle cherche la chaleur de sa chair, de l’enfant,

Mais le berceau léger lui rappelle qu’il n’est plus,

L’enfant hier est mort, et à jamais perdu.

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