Besoin de vivre.

exacerbere

J'ai besoin de toi. Besoin de ta main, de ta chaleur, de ton sourire. J'ai le coeur en miettes. Il fait si froid et c'est l'été. Le bruit du silence hante mes journées, coulant sous le flot de mes pensées. Ton toucher inexistant. Tes rires. Ton odeur. Ton souffle précipité... Je les veux tout contre moi.

Je veux te dire que je t'aime. Mais où es-tu ? Qui es-tu ? Tant d'ami(e)s blessé(e)s qui m'ont aussi fait souffrir. Tant de chances perdues. Tant d'amour détruit, d'espoir déçu.

Et il est là. Le bruit inexistant de mes échecs. Je n'ai pas vécu. Je ne vis pas. La dépression m'étreint telle une amante. Elle me souffle des "à quoi bon vivre ?" et j'ai des visions sanguinolantes.

Qu'est-ce qui me retiens en ce monde ? Certaines personnes ont peur de la mort. Elles veulent vivre autant que possible. Et il y a moi, qui ait peur de la vie. Je rêve de l'arracher, de me l'ôter. Je ne sais rien faire à part souffrir et désirer ce qui me fait souffrir.

Je ne sais tout simplement pas comment vivre.

Mais je saurais tellement aimer que ça m'arrache le coeur.

Sanglots étouffés. Sourire mitigé quelques fois au coin des lèvres, j'essaie d'être optimiste bien que je sais être un arbre mort depuis si longtemps. La seule raison qui me maintient en vie est duale : la peur de blesser les autres et l'espoir de fonder un jour quelque chose avec quelqu'un.

Alors j'essaie tant bien que de mal d'adopter un ton enjoué, pas très sérieux. J'essaie de refouler le démon qui est en moi, tant bien que mal.

J'essaie de rire. Mais souvent mon humour est noir. Et quand je me regarde dans la glace, j'ai l'impression que mes sombres pupilles bouffent l'iris de mes yeux. J'ai souvent envie d'exploser ce putain de miroir et de fondre en larmes.

Peut-être que dans les fragments, je ne verrais plus mes yeux vides et cyniques.

J'ai besoin de toi. Avant que le monstre en moi ne prenne le dessus sur tout le reste. J'essaie d'être fort, mais je suis si faible.

Je crois bien qu'à l'intérieur je suis tellement fracturé que je ne suis rien de plus qu'un joyeux bordel ambulant. Et pourtant, je souris maladroitement en titubant (j'ai prit trop de liqueur de larmes), espérant trouver n'importe quoi qui pourrait me sauver de ce vide. Ce vide. Quotidien. Annuel. Toujours au rendez-vous. Le seul à être là et à résister.

Peut-être que je suis destiné à me laisser dévorer par sa bouche sensuelle. Je finirai certainement par attraper sa main pour lui faire doucement l'amour, lui assurant d'être son promis. Ce que je suis faible. Mais ce que la nuit me sied bien tandis qu'elle s'accorche à ma peau. Ses doigts frôlent mon coeur. Et elle l'étreint aussitôt.

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