Bestiaire.
Christophe Hulé
Le paon est l'emblème de l'ego, regardez comme je suis beau.
Prosternez-vous car voici l'oie, qui a l'oreille du Roi.
Le renard vous persuadera du tout et de son contraire, n'est pas rusé qui veut.
Le corbeau est roi du protocole, aucun écart n'est permis.
Le bestiaire du Moyen-Âge reste encore dans nos imaginaires.
Quelques ajouts, comme le pangolin, ne sont pas à négliger cependant.
Aujourd'hui encore, on dénonce les porcs.
La coccinelle, bête du Bon Dieu, sera épargnée, sauf par les curéphobes, certains ayant les circonstances atténuantes.
Le cygne en majesté sera toujours au-dessus des contingences.
Coqs, crickets ou autres crapauds seront vénérés par les manifestants à casseroles, ces bêtes n'ont jamais cru aux promesses et feront le cauchemar des péri-urbains aisés, peu concernés par le malheur des bœufs.
Le serpent qui veut prendre la place du calife n'a épargné aucun parti politique.
Les vaches ont cette sagesse de regarder passer les trains bondés de bestioles affairées par de bien petites affaires.
Les vaches au moins donne du lait.
La salamandre sort parfois la tête de son nid de mousse quand passe le facteur, soulagée qu'aucun courrier ne lui soit destinée.
L'écureuil s'agite pour épargner, il veille sur son petit trésor, et après, ma foi, il se r'pose.
Le loup se navre des empires ou colonies perdus, enfin il fait avec, et dire qu'on lui fait procès pour quelques moutons, les bergers sont indemnisés pourtant, comme au temps des quotas laitiers, les hommes ne sont jamais contents.
Pareil pour l'ours, ils ne fait que piquer les confitures ou chips dans les sacs à dos, son sort sera bientôt scellé, comme ses frères blancs.
La marmotte vit sa vie, étant au-dessous et bien loin des contingences.
On a ré-introduit les troupeaux de bisons, à défaut de pouvoir en faire autant avec les Indiens « Natives ».
Pareil pour l'auroch.
Mais c'est un scoop, on prévoit de ressusciter le mammouth en éprouvette.
Bientôt Jurassic Park, aux Comores peut-être, aux grands maux les grands remèdes (plaisanterie bête et méchante, aujourd'hui également espèce disparue).
Pardon à tous les animaux, tous illustres et respectables, sauf ceux qui rampent, piquent ou donnent de l'urticaire, que je n'ai pas nommés.
D'ici quelques décennies, il sera plus facile de faire une liste exhaustive des espèces !
Quand on pense qu'au Moyen-Âge, ou dans les mythes qui ont précédés, on a créé un bestiaire imaginaire, comme si la réalité ne suffisait pas.
Bon, mais c'est un autre sujet.
Préservons en attendant les baleines ou cachalots, ou autres éléphants ou tigres, sauf à vouloir les retrouver dans ces musées virtuels et interactifs de Google.
Sous la Commune, c'était le baise Thiers, mais c'est une autre histoire !
· Il y a plus d'un an ·yl5
Et bravo encore pour ce nouveau jeu de mots, c'est un don que tu as!
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé