Bientôt la rentrée : on range ses fesses.

la-drolesse

Ma fille sur la plage, accablée de chaleur et de désoeuvrement me dit en passant :
« vivement la rentrée il me tarde d’être en quatrième... Pourvu que j’ai des profs sympa cette année ! » Alors je repense soudain à son instit de CE1. Un homme charmant mais très fragile nerveusement et la tête farcie de clichés ennuyeux et bêtes. Un gars si coincé qu’on aurait bien imaginé qu’il avait un... non, il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas mettre en image. Disons juste que c’était un type... encombré.

Ma fille, (à qui j’ai oublié de dire « fais ce que je dis et pas ce que je fais ») à montré ses fesses dans la cour. Evidemment cela ne fait pas société. L’instituteur garant de la moralité, de la bienséance et des fleurs bleues m’a immédiatement convoquée.
Il me lâche enfin en rougissant après avoir tourné trois fois autour du pot de chambre :
- « votre fille a montré ses fesses dans la cour ». Le tout en rougissant, pourquoi ?
J’ai bien quelques pistes mais je n’ose pas vous les livrer ici...  

Que dire ? Me voilà bien embarrassée à mon tour. Je tente une explication :
- « Elle est jeune, ce n’est pas si grave, je vais lui parler... »
Il me coupe :
- « C’est grave ! ».
Bon, essayant de toute mes forces de comprendre la gravité de l’acte en question, je tente une diversion pour gagner du temps :
- « Vous êtes instit depuis combien de temps ? Ce n’est quand même pas la première fois que vous voyez des enfants montrer leur fesses ? »
- « Pas en CE1, normalement c’est en CP ».
Ah... « normalement » : le mot est dit, bravo pour l’essai d’intimidation ! Que dire à part qu’elle n’est pas « normale » ?

Manifestement je n’assouplirai pas sa rigidité en discutant. Je tente autre chose : forcer son respect et l’intimider à mon tour, tout en lui clouant le bec.
- « Elle a un an d’avance, peut-être qu’en revanche elle est de son âge en terme de maturité affective ? ».
- « Vous devriez peut-être l’emmener voir un psychologue... »
Alors je me lâche gentiment mais brutalement puisqu’il m’y force l’imbécile :
- « Pour quoi faire ? Si elle montre ses fesses ça veut dire que son développement se passe bien finalement et qu’elle est en bonne santé psychique non ? »

Enfin j’aperçois une lueur de compréhension dans son regard, il serre les fesses, pardon il pince la bouche : la mère est une dépravée... la fille suit le même chemin.

On s’est enfin compris, il était temps !

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