Biiiiiiiiiiiiiiiiiip!
Wilou Riamh
Hé, salut, ça va?
Ouais, ouais, ça va, ça… faut que je te raconte. Un truc de malade!
Tu vois, ça commence à l’aéroport. Le truc tranquille, hein. Tu te souviens que je suis restée enfermée dehors, à Paris? Ben ouais, des trucs cons, genre, j’oublie mes clés pour sortir les poubelles… Ben là, j’avais pas trop fait gaffe à la batterie de mon portable. Donc ça s’éteint avant de monter dans l’avion.
Nan mais je vois ça d’ici que tu t’en carres. Bref, là, pas de téléphone, et donc, j’ai eu le message genre trois heures plus tard, que mon pote avait un empêchement et ne pouvais pas venir me chercher aujourd'hui. Ben ouais, la poisse, quoi. Je suis chargée comme un mulet, et c’est la première fois que je viens ici, donc tu vois…
Ouais, ouais… nan, mais c’est bon, quoi, tu vas pas me faire la morale, ouais, j’ai pas acheté le guide du routard! Nan je pensais pas en avoir besoin, je suis juste de passage, quoi! Pffff nan mais t’es chiant, un peu là, tu m’écoutes, hein?
Donc je disais… qu’est-ce que je disais déjà? Ouais, donc, je disais, je me retrouve seule, comme une conne, à l’aéroport, sans téléphone et sans guide, sans rien, dans une ville que je connais pas. En plus ces Britanniques, je sais pas ce qu’ils ont, hein… en plus de pas rouler à droite, comme tout le monde, faut que leurs prises électriques ressemblent à… ben à rien, voilà, ça ressemble à rien, leurs trucs, on peut rien brancher! Bref, j’ai pas de numéros, pas de contacts, parce que tout est dans mon téléphone… ouais, tu vois le tableau…
Rho, ça va, hein, genre, toi tu penses à tout, t’as un calepin, tout ça. Ouais, donc, je veux bien acheter une carte de téléphone, mais pour appeler qui? Nan mais arrête de rire, quoi! Alors, bon, je me dis, en ville ou dans l’aéroport, il doit bien y avoir une boutique qui vend des adaptateurs. Et déjà, pas de chance, WS Smith en rupture de stocks. Non t’imagines? Je veux dire, en rupture de Irn Bru, je conçois, hein, mais en rupture d’adaptateurs? Pile le jour où je viens, ça sent la conspiration.
Rha, mais te fous pas de moi, quoi! T’es pas sympa! Donc, je prends le bus pour aller en ville. Là, je sais pas trop où se trouve la droite de ma gauche. Enfin bref, je descends à la gare routière, là, Buchanan, tu vois. Bien sûr que tu vois. Et donc, je passe devant le cinéma, là où y’a McAvoy qui fait du rodéo sur un cochon, tiens, ça m’a bien fait marrer, tu l’as vu ce film, il est comment?
Comment ça je digresse? Ouaaaaiiiiis donc, j’en viens au fait… Je suis arrivée sur une rue que je sais même pas comment on la prononce… celle avec plein de boutiques…
Ouais, SOKI-HAULE, voilà… donc, j’entre dans une boutique et là… au moment de payer, je me rends compte que j’ai plus mon portefeuille, quoi!
Nan mais putain, t’es un vrai chacal! Mon passeport est dans la poche intérieure de ma veste et mon portefeuille dans la poche de mon sac à dos, comme d’habitude, sauf que là, non! Plus de portefeuille! Pas UNE tune! Enfin si, il me reste deux euros, parce que ces enculés de restos à l’aéroport te taxent huit euros pour un sandwich et une tarte au citron!
Haha, bah je pouvais pas savoir, mais je fais quoi, maintenant?
Ha, avec quel téléphone je t’appelle? Ben, je suis dans un café, et j’ai trouvé un gars sympa qui m’a prêté son chageur. Yeah, vive le micro USB, hein. Putain, heureusement que c’était pas mon vieux portable avec une prise toute pourrie que rien ne rentre dedans, hein.
Ouais, donc, j’ai pu recharger un peu mon téléphone.
Un peu comment? Ben genre, dix minutes en rab, quoi, de quoi t’appeler, le mec il est reparti, il m’a pas donné son chargeur.
Ben… ha ouais, c’est vrai que j’aurais pu en venir au fait, ouais…
Ouais, et donc, tu peux m’héberger cette nuit, le temps que je retombe sur mes pattes?
Ha merci, t’es pas si chacal que ça en fait… ouais donc, c’est quoi, déjà ton adresse…?
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip