Bise atomique

hugues-stephane

La bombe d'être

Silence et l'invisible arrivent,

S'allongent aimantés à mes dérives,

Mes heures passées hors de passion,

Vers une idée de la raison,

Rouge et noir, âcre et piquant,

Dans le tunnel quantique du temps,

Les fleurs du ciel croient aux mutants,

Comme le curé au châtiment.

 

Sous moi, les tristes continents,

Cernés de bleus ou bien de blancs,

Mais que m'importe la couleur,

Tant est grande la douleur.

 

L'orange éclate noyé de sang,

Dans une bouffée d'atomes criant,

L'odeur s'enfuit incandescente,

Et je la vois fluorescente,

Quand mes poumons riches d'argent,

S'enflent, épousant les sens du vent,

Notes d'amour, notes d'humeur,

Éclats de vie, accords rageurs,

Dans le bourgeon de mes oreilles,

La bombe éclate couleur vermeille.

 

Et je tombe, et je tombe…

Mais qu'est-ce que la bombe ?

 

Et mon corps fuit l'espace,

Ses desseins sont coupables,

La terre appelle ma carcasse,

Et ma haine l'accable.

 

Et je tombe, et je tombe…

Mais qu'est-ce que la bombe ?

 

Accusé d'être humain,

Je me dois de mourir,

Et le bois tend son sein,

Proposant de pourrir,

À ma graine de chair,

En son antre de guerre,

Prisonnier du terreau,

Indicible bourreau,

Serviteur du temps aux mâchoires sans dents !

 

Et je tombe, et je tombe…

Mais qu'est-ce que la bombe ?

 

Et la paix m'interpelle,

Vaincue sous toutes ses lueurs,

Car nos peaux s'écartèlent,

Et j'entends tous ses pleurs,

Son écho me transperce,

Quand le diable nous berce,

 

Et je tombe, et je tombe…

Et je sais pour la bombe !

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