Bleue sous l'eau.

slive

Elle sera nue trois fois, car indécis je n’irai jamais plus loin que la douceur d’un câlin, peau contre peau et, dans le risque, pudique comme unique, elle se rhabillera [...]

Bleue. :

               Je suis là !

 

Sur l'inconscience collectif, me laissant seul à moi-même j'angoisse à l'idée de la revoir. Dans mes bras, avant la fin de la nuit, nue avant la fin de la matinée. Elle partira au matin avec difficulté et je la retiendrai quelques heures. A trois heures du matin je lui demanderai si elle a faim, elle comprendra que j'ai remarqué, passé une certaine heure, elle est affamée. Elle me regardera de ses yeux d'amande, vert émeraude, et me questionnera sur la vie. Je n'aurai ni le rôle d'un professeur. Ni le rôle d'un idiot. Je serais son égale, dans une pièce, seul, sans oppression, sans lumière, si ce n'est celle de ses yeux. Elle me volera un. Deux. Trois baisé. Se laissera aller à la découverte de caresse. Nous ne coucherons pas ensemble, car je ne me sens pas près. Elle me dira qu'elle n'attend rien de moi. Je lui dirai que je n'attends rien de la vie. Elle me parlera de ma chance, de cette fille qui m'a dragué, devant elle, l'autre jour est je repenserais à la scène, elle se tournant vers moi me demandant si cette inconnue et encore là, car elle veut m'embrasser et qu'elle ne souhaitait pas me brisé un flirt. Du temps. Comme le lapin d'Alice, je lui courrais après et sur un bateau de nostalgie, tandis que je serais à son antipode, je lui dirais que j'ai envie de la revoir. Sans qu'elle m'entende.

Des sentiments palpables, des sentiments connues elle est une interrogations virale, vivace, vorace. Le pire étant son parfum, le même que portait cette ombre responsable de mes malheurs, bien avant que l'amour sonne à ma porte, lors des premières heures. Je repense à la vie, au creux de son gout. Je repense à qui j'ai été lorsqu'elle évite un baisé, taquinant mes envies. Je m'attarde sur qui elle est lorsque j'évite ses baisés et qu'elle attrape ma lèvre. Elle me dira, sans se plaindre, comment elle lute. Lutte contre sa condition de femme engagée, lutte contre elle-même, lutte contre le monde, le temps, l'argent, les responsabilités, les milliards de voyages qu'elle fait. M'expliquera, dans une phrase rapide, quelle fut son enfance. Sa relation avec sa famille. Son monde, je retiendrai, absorberait chaque détail sans la froisser. Sans argumenter. Sans impudeur, elle me dira qu'elle veut lire plus mais qu'elle n'y connait rien. Je lui parlerai de Bukowski, comme je le fais à chaque foi. Comme je le fais à chaque foi.

Elle me demanderait Elles ressemblaient à quoi, tes ex, en un mot ! Son corps fébrile commencerait à tremblait sous son rire taquin et je lui répondrais aussi honnêtement que je ne l'ai jamais. Agathe, Mystique. Margaux, Grande avec un G majuscule. Salomé, Délicate. Déborah, Vérité. Alexia, Octobre. Elle s'arrêtera sur Agathe Déborah et Alexia. Je lui expliquerai tout en détail. Elle ajoutera un, « Et moi ? » par pudeur je répondrai une remarque grinçante sur une partie de sa personnalité, elle se vexerait un peux puis bouderai en me tournant le dos et, sa nuque près de mes lèvres, j'aspirerait son parfum sucré qu'elle laissera sur mes draps. Je lui répondrai « Parfum ». Elle devra partir à un moment, j'entendrai Nothing Gets Crossed Out de Bright Eye. Je la convaincrais de rester. Elle me dira qu'elle n'aime pas dormir chez un garçon, je la prendrai dans mes bras, elle sentira mon cœur battre et ira me voler un tee-shirt et un caleçon, me demandera de me retourner ou partira dans la salle de bain ponctué par un « je n'ai pas confiance. » Si j'ai de la chance, elle me permettra de rester dos à elle et, attentif, je tendrais l'oreille pour entendre le frottement de son jean sur le sol, le poids de son corps si frêle sur le lit lorsqu'elle s'assiéra, visualisé se corps que j'ai caressé tant de fois, cette peau blanche.

Margaux avait trente-quatre grains de beautés. Alexia vingt-huit. Déborah, je n'en fixé qu'un, celui qu'elle avait sur son doigt, le plus beau que j'ai pu voir. Je me demanderai si, un jour, elle me laissera compté ses grains de beautés. Elle sera nue trois fois, car indécis je n'irai jamais plus loin que la douceur d'un câlin, peau contre peau et, dans le risque, elle se rhabillera pour que je ne puisse discerner sa peau au réveil. Mais même dans le noir, je serais voir ses yeux.

Au réveil je lui proposerai des œufs brouillaient, de la tendresse, du café et du chocolat. Par pudeur elle n'osera pas, m'expliquera qu'elle n'a plus de recharge dans sa cigarette électronique, je lui roulerai un clope et elle tentera de me donner de l'argent « au vu de tous le tabac que tu m'offre ! ». Comme à son arrivé, j'ignorai comment lui dire au revoir, alors toujours, dans la pudeur la plus totale, je l'enlacerai en visant sa joue et m'offrira ses lèvres. Un baisé. Puis deux. Puis trois. Avant de disparaitre.

Bleue. :

Si tu n'es pas prêt ne te presse pas, je peux attendre dans ma voiture !

Sur l'inconscience collectif, me laissant seul à moi-même j'angoisse à l'idée de la revoir. Dans mes bras, avant la fin de la nuit, nue avant la fin de la matinée. Elle partira au matin avec difficulté et je la retiendrai quelques heures…

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