Blog à part

peter-oroy

L'auteur tient à préciser que ce récit fut introduit à l'aube d'un départ à la retraite légale en 2014. Aucune allusion à une situation politique passée, présente et à venir ne peut y être attribuée.

Mon Odyssée dans les arcanes d'Under dis Kynt (par Olivus l'esclave).

Pourquoi tant d'injustice et d'inégalité ? Pourquoi les uns sont-ils auprès des « dieux » et les autres tendent-ils la main, misérables ? Tout simplement parce que l'homme est injuste. Il est des résurgences qui collent à la peau comme des remugles de misère. Le parfum de la vie est tout aussi éphémère que les fragrances de l'ambition.

On nait homme de bien ; on ne le devient pas.

Certains deviennent l'objet de toutes leurs convoitises et l'esclave de leurs ambitions. Au long de leur vie, ils se courbent et se rabaissent à suivre la voie que d'autres, à l'écoute de leur complaisance,  leur impose. Ils ne sont pas maîtres de leur destin. C'est le destin qui guide leurs pas; le destin et leur soif de gloire et de puissance.

Et puis il y a les autres ; ceux qui restent debout. Les libres. Les délivrés. Les justes. Les humbles. Ceux que l'on regarde avec suffisance. Ceux qui font partie de votre parterre. Ceux qui n'ont pas voulu courber l'échine et mettre un genou à terre. Ceux que, malgré votre dédain, vous considérez comme dangereux, car ils ont cet orgueil et cette hardiesse intrépide d'âmes cartésiennes et charismatiques de ne pas suivre « La voie », déterminés à vivre une vie, certes impécunieuse, mais ô combien plus pure et plus immaculée que la vôtre.

Oh si ! Réfléchissez ! Etes-vous heureux ?

Non, ne répondez pas avec cette fausse démesure qui vous caractérise. Goudronnés que vous êtes dans cette habitude hypocrite de vous mentir à vous-mêmes tout transcendé de l'adoration que vous vouez à vous-même et à vos maîtres. L'esclave est plus libre que le maître. Car vous êtes prisonniers, embrigadés, otage de votre pusillanimité. 

Lâches, vous êtes exaltés d'avoir ainsi gravi tous les échelons ou, et surtout, d'avoir été l'élu de vos maîtres car incapables de dire non, veules par soumission, disciplinés par subordination, assujettis, maniables et endoctrinables vous vous êtes élevés au panégyrique de votre propre gloire en suffisance. Alors que vous n'êtes que le pion de votre exclusif jeu et surtout le valet de votre suzerain. Vous n'avez même pas vendu ou tenté de vendre votre âme au diable. Vous n'en avez pas !

Par peur de perdre toute cette mascarade d'empire que vous croyez détenir, vous seriez prêts à vous renier vous-mêmes pour rester sur le trône de votre servilité.

Au crépuscule de votre vie vous ferez le bilan. Vous aurez vécu dans un autre monde, connu des gens de votre espèce. L'opulence vous aura suivi tout au long de la rivière ou vous vous noierez de peur et de regrets de n'avoir pas vraiment vécu.

Oui mon bon maître !, direz-vous alors une dernière fois, effarés à l'idée de vous retrouver sur le même banc que le plus petit de ceux que vous n'aurez jamais su voir ni apprécier car il n'était pas digne de votre élite.

Egalité devant la mort ! Non car alors vous serez à l'heure du bilan. Et vous regretterez tout ce que vous avez dit ou fait du haut de votre morgue et de votre acharnement à paraître, à sembler, à vouloir et à ordonner.

Mais reposez en paix car les humbles, eux, vous pardonneront et vous l'accorderont.

 

ODE A PHARAON

14 juillet +2009 après JC

……Pharaon a dit :

« Je veux créer un empire à mon image ! Cherche-moi quelques esclaves, vieux de préférence, car ceux-là ne réclament plus comme les jeunes. Donne-leur quelques grains de riz, même pourris… ils ne diront rien car ils savent qu'ils n'ont plus d'espoir ». Brutaaaaal! Avait-il alors ajouté dans sa bestiale jubilation. 

Toute leur vie ils ont œuvré pour ma gloire ou celle de mon prédécesseur. On leur a fait miroiter l'or du Phoenix. Ils y ont cru. On leur à fait croire en l'affranchissement. Ils y ont cru. Les vieux, ils sont encore agiles et travaillent plus vite…la routine, mon fidèle et dévoué Pusillanimophilis, la routine ! Quand un jeune esclave meurt il ne faut pas disperser son travail, donne-le aux vieux sans rien leur dire d'autre que : marche ou crève… Ils marcheront Pusillanimophilis, ils marcheront… Toi tu auras des miettes de ma gloire, fidèle et servile courtisan. Mais garde-toi de leur tourner le dos car la vengeance de l'esclave est à la mesure de la répression que tu lui auras fait subir, alors………… !» 

18 septembre +2009 après JC

Depuis les aurores rosissantes, les vestales, blondes ou brunes, s'affairaient à la préparation du rituel pré-oratoire de pharaon avant que celui-ci ne se livre à la délirante et irréfléchie cascade verbale d'idées, de promesses vides et surtout de désirs pharaoniques.

Balançant leurs croupes alanguies, le port altier et hautain, elles apportaient d'apocryphes manuscrits contenant les débiles assertions que Pharaon voulait entendre, parodiant ainsi l'offrande de la myrrhe, de l'encens et des très élaborées préparations les plus capiteuses. Le lait d'ânesse sacrifiée cette nuit même avait gardé sa tiédeur grâce au dur labeur des esclaves. Dans tout ce brouhaha et ce décorum ostentatoire, Pusillanimophilis et ses congénères tous plus serviles les uns que les autres, les bras chargés de rouleaux de papyrus, les yeux rivés vers un destin qui ne leur appartenait dejà plus, couraient à chaque pet de pharaon croyant avoir eu l'insigne honneur d'être appelé par le maître.

Lorsque pharaon arriva. il dit d'emblée «  Nous allons tout changer !»

Un suppléant tenta de divulguer les sommes pharamineuses déjà engagées. On lui fit couper la langue sur le champ.

Qu'à cela ne tienne nous puiserons à l'aumônière de nos esclaves et puis nous leur dirons que les finances sont malades. Allez ! 

Ces anecdotes ressurgies des temps antiques paraissent à nos yeux aveuglés comme une rudimentaire réminiscence archéologique. Notre regard sur le monde, faussé par la pression des répercussions crépusculaires d'actes irréfléchis de néo-technocrates amphigouriques, a perdu son acuité à saisir l'essence même des choses. Ce qui fait leur force, croient-ils.

La controverse de quelques intellectuels hilares devant tant d'aliénation les perturbe et les angoisse. «Pourquoi ne sont–ils donc point tous idiots comme les autres?» ragent-ils à l'unisson.

03 février +2010 après JC

A l'approche de la consécration de Nimbus au titre de coadjuteur.

Et puis dans cette constellation, gravitant autour de leur altesse, il y a les cancrelats… ceux qui sucent les spartiates de Pusillanimophilis et des autres fausses doublures de Ramses. Ceux qui trahiraient leurs amis pour un regard de leur maitre. Ceux qui piétineraient leur orgueil pour plaire à leur déifié seigneur. Ceux qui se renieraient eux-mêmes pour s'élever plus haut vers le monarque, prendre place à ses côtés, être adulé par la force ou par la contrainte, en se déifiant eux-mêmes d'être sortis de la fange où ils étaient. Mais l'odeur de leur bassesse leur colle à la peau. Ils sont du peuple et resteront des parias. Aucune noblesse, aucun orgueil. Des hommes couchés, courbés, soumis, compressibles et malléables à souhait, à l'image du maître, mais fiers, ô combien !

19 février +2010 après JC

Dans ce microcosme caricatural d'un monde révolu, obsolète et patriarcal, chacun était épié, contrôlé, soupçonné. Faits et gestes servaient de référence pour une punition que l'on rageait de ne pouvoir infliger plus tôt, faute de preuve. On rabaissait les esclaves au rang de voleurs potentiels en fouillant leurs guenilles pour vérifier s'ils n'avaient pas dérobé l'éponge qu'ils se mettaient dans la bouche durant la journée pour ne pas mourir de soif. Les maitres ne volaient pas les éponges eux. On interdisait aussi aux soumis d'aller voir par dessus la « toile » qui servait d'écran à la splendeur ostentatoire de la bourgeoisie. Ils étaient châtiés lorsqu'ils défiaient l'autorité et qu'ils étaient démasqués à rester trop longtemps sur la « toile » dont les maîtres faisaient grand usage personnel et qu'ils appelaient « ouhebh ».

La maladie était interdite et sanctionnée. On devait fournir la preuve irréfutable du choléra ou de la peste contracté au contact d'une plèbe encore plus démunie. Une aguichante mais incompétente vestale aux longs cheveux blonds volant au vent du désert était responsable des absences et de l'obéissance. Les arabes ne lui avaient pas encore insufflé la connaissance des chiffres, ce qui était très handicapant pour elle. Alors d'un geste sulfureux elle rejetait sa crinière en arrière, tout en déhanchant sa croupe. Ce qui imprimait un court instant un vacillement à son cerveau peuplé de mirages hallucinatoires.

5 mars +2010 après JC

…«Et dès lors que nos élucubrations te paraitront des plus absurdes, mal pensées et tortueuses, fais parapher à tes esclaves un papyrus qui garantira la santé de l'esprit de ton élite auprès du décanat. Cela donnera aussi une démesure pharaonique à nos incompétents prédicats. Ecarte de nous toute doléance, et surtout n'oublie pas de les épouvanter que tout débordement sera puni d'écartèlement. Ainsi notre impunité sera cautionnée et personne ne pourra prouver que nous sommes pris de niaiserie démente.» On affublait ces questionnements du titre de "Veritox" sous le couvert d'un faux anonymat. Un borborygme issu du langage d'une puissance de l'est ayant la propension à noyer la pensée dans un flou de prévarication de vérité. Bien-sûr, le dépouillement de ces investigations encensait naturellement Pharaon et ses agissements. Ils appelaient cela « sondage pour le bien être de l'entreprise ». Cynisme élitaire, hypocrite et dédaigneux  d'un comité directorial nanti de privilèges et qui abreuve la plèbe de mystifications.

10 mars +2010 après JC

­­­« Parle à l'esclave lorsqu'il verra son travail anéantit par la volonté d'un dignitaire qui n'aura pas daigné le prévenir d'un changement dans les agissements. Dis-lui de ne point se rebeller. Dis-lui de prendre la situation avec philosophie. Dis-lui que ce ne peut être aussi grave qu'il ne le pense car il est petit et ne comprend pas les problèmes des dignitaires diligentés par de plus hautes instances élitistes. Il devra recommencer. Peu importe il est esclave et se pliera avec grâce aux désidératas de ses pairs. Il subira les foudres des autres Labillus, Perfidus et Cupidus. Alors dis-lui bien qu'une rébellion ne le mènera que dans la fosse aux lions. Mais méfie-toi de sa vengeance. Ne l'oublie jamais ! Peuples opprimés ont force de révoltés» 

11 mars +2010 après JC

Le dragon a deux têtes. Le serpent n'en a qu'une. Prends garde à la tienne Rectohomo ! 

01 mai + 2010 après JC

Un jour peu avant le zénith Pharaon fit part à Pusillanimophilis de son départ imminent. On appela le vassal de Pusillanimophilis pour le prévenir aussi. Puis Pharaon s'en alla chercher son or et ses bijoux dans la salle du trône qu'il délaissa tout soudainement sans autre forme d'adieu à son peuple.

Aussitôt l'on nomma un homme du sérail à la tête de la dynastie des régnants. Mais celui-ci n'est que la pâle imitation d'un dieu. Homme de simplicité propulsé sur le trône de cet empire instable il n'illustre d'aucune allégorie la puissance et le pouvoir d'un pharaon.

Apathique, atone et lymphatique, on n'attend rien de lui. Ce qui n'était pas sans plaire à Pusillanimophilis qui déteste les situations le mettant en porte-à-faux. Lui qui serpente autour de ses problèmes sans s'en approcher, sans les concrétiser, pour ne pas devoir jouer le vil rôle du barbare, laissant lâchement s'enliser des situations gangrénées. Nouveau pharaon se moquait éperdument de son peuple et de ses acolytes. Rien de majestueux n'émergeait de la pensée inféconde de Ruchhamonfils.  Perdu dans le jardin mirifique de ses pensées personnelles il vagabondait dans le dédain. Aucune vague ni prise de position à l'emporte pièce comme ses prédécesseurs. Pas d'éclat, pas d'action, pas de geste immortel. Le néant le suivait et engloutissait tout auprès de lui. La dynastie des gagneurs était compromise. Dans les rangs des glorieux la révolte grondait sourdement.

25 juin + 2010 après JC

Sentant venir la fronde au creux de ses rangs, Pusillanimophilis, mu probablement par l'impulsion du nouveau Pharaon recommença à réunir périodiquement ses esclaves pour les informer de l'avancée des travaux de la construction de la nouvelle pyramide.

De plénum en plénum, il débitait une pléthore de chiffres hallucinants enrobés de mots ronflants qui faisaient tourner la tête des plébéiens assistant, non pas à la glorification de leur travail, mais plus à l'expression de l'encensement panégyrique de la gloriole représentative des dispositions des amphitryons nigauds et labiles dont Pusillanimophilis faisait partie.

Seule une sorcière sortie d'un cercueil de superficialité venait parfois troubler l'assemblée par des borborygmes incompréhensibles qui ne faisaient rire qu'elle. Des chauves-souris tournoyaient autour de sa tête. Elle hante maintenant quelques cavernes de l'oubli dans un monde de néant.

La populace ne tirera aucun profit de ces objectifs outrepassés, de ces budgets accédant au zénith de l'ambition des seigneurs.

A l'heure du bilan de la dernière lune du calendrier, les rations n'augmenteront pas même d'un bout de pain supplémentaire. Ils subiront l'outrage renouvelé d'un mépris péjoratif de la classe régnante qui se cachera derrière quelque motif fallacieux pour plébisciter leur arrogante décision.

Les rassemblements du peuple furent sournoisement abandonnés, sans explications. 

57 lunes ont griffé le ciel avant l'arrivée d'un nouvel acolyte nommé Constantinus.

De son regard noir et perçant on n'attendait aucune mansuétude. Le cheveux court et noir, sans coiffe, il parcourait les couloirs déjà édifiés de la pyramide tentant de scruter l'âme de ceux qu'il croisait. Il parlait avec un fort accent étranger. Son timbre était troublé par une diction très nasale comme un parler issu de quelques peuples barbares et guerriers par atavisme, venus du nord-est du continent européen; les Huns ou les Wisigoths avant leur ère!

Prémonition!

Il s'avéra que l'immigrant gravit très vite les échelons de la hiérarchie auprès du nouveau vassal de l'ancien Pharaon qui lui, accédait aux plus hautes instances d'un hypothétique ministère impérial. Là où des coopérants érigeaient un édifice encore plus grandiose et encore plus démesuré 

Le peuple gardait ses cailloux et les maigres biens qu'il pouvait soustraire à la pingrerie et au désir de la caste dirigeante. C'est par le vol légal ou la suppression des avantages, leurres que l'on faisait miroiter aux yeux de la populace, que les dignitaires tentaient d'assujettir les esclaves.

Mais les finances de pharaon étaient vacillantes et au plus mal.

Le roitelet venu du pays d'Attila commença par supprimer un des gardiens du temple pour le réduire en esclavage au plus profond du tombeau, dans l'espoir de le voir s'échapper et pouvoir ainsi lui décocher une flèche dans le dos. Motif qu'il aurait utilisé pour le faire passer pour un traitre alors qu'il était destiné aux lions. Il y parvint presque en tentant de le retenir le plus longtemps possible dans ses geôles. Mais l'homme était malin et parvint à s'enfuir.

De telles méthodes se sont révélées à la stupéfaction du monde nouveau dans un temps très avancé des années futures vers l'an 1940. Le peuple d'Attila foulera le sol des pays des Gaules à la Sovietie.

29 lunes plus tard.

Mais revenons à Pharaon! On ne comptait plus les lunes, on ne comptait plus les jours, on ne comptait plus qu'en Joossuha. Pharaon était pharaon avant d'être pharaon!

Il avait réussi. Il était maintenant assis à la droite de Dieu qu'il dédaignait. Par Dieu il faut comprendre une des plus hautes instances mercantiles du pays. L'instance législative et exécutive, les gardiens de l'âme, le décanat. Il avait, par de maléfiques sortilèges, lors d'une course de char, envoyé à la mort un de ses acolytes qui probablement était un frein à son incommensurable cupidité de puissance. Il s'octroyait ainsi le pouvoir financier et dirigeant. Plus rien n'était en travers de sa mégalomaniaque aberration, pensait-il.

Il s'avéra pourtant que ses esclaves, profitant de la force inespérée de leurs maigres ressources en regard de la plus grande détresse monétaire des peuplades avoisinantes, se ruèrent sur les échoppes de leurs voisins pour troquer leur pitance.  

Pharaon voyait les recettes de ces propres échoppes et marchés baisser. Il commença par morigéner ses esclaves leur jurant ses pires sévices s'ils continuaient ainsi leur vil marchandage. Rien n'y fit! Tous ceux qui le pouvaient allaient se ravitailler au-delà des confins de l'empire. Des caravanes entières se retrouvaient à quelques joosshuas (nouvelle unité de mesure) de la limite de l'empire. Des villes au-delà de Baselarumis ou de Genèvis virent des cohortes d'esclaves affamés se rendre vers Lö Rach ou Evianum. Pharaon réitéra ses menaces. Sa rage n'avait d'égale que sa démente mégalomanie.

Un jour, pour l'exemple, et pour punir… il décida de ne pas distribuer la ration de pain à son peuple entier. Certains dignitaires s'en offusquèrent du bout des lèvres. Après tout ils avaient, eux,  les moyens financiers de ramper devant leur seigneur. Mais l'exode du troc continua.

Au comble de sa crétine démence, Pharaon, dont la tête avait gonflé, voulut faire édicter une loi selon laquelle les quotas d'importation de la pitance que ramenaient les esclaves à l'issue de leurs coupables agissements, seraient abaissés de moitié. Mais il n'avait pas ce pouvoir. Les gardiens de l'âme, le Décanat, ne donnèrent suite. Il se trouva même un des leurs qui, las de lutter contre la trop grande misère du peuple, encouragea celui-ci dans cette trahison mercantile. Il ne cessait de ressasser cette phrase issue d'un penseur de la plèbe.

" La férocité de la révolte d'un peuple assouvi n'a d'égale que la cruauté de cet assouvissement!".

Dernières lunes avant l'épilogue : 14 mars + 2014 après JC

La nuit de l'oubli s'approche pour l'esclave que l'on remplacera par une autre escalve, beaucoup, beaucoup plus jeune. On aura au préalable redistribué une grande partie de la lourde tâche de l'esclave Olivus à d'autres esclaves contraints et forcés.

Aux agapes et beuveries d'Olivus ses amis étaient là. Le vizir Pusillanimophilis dédaigna l'invitation argant d'une convocation émanant de Pharaon à Baselarumis aux confins du royaume.

A son retour, après s'être enquis auprès de Nimbus le coadjuteur, qu'Olivus avait quitté les lieux, sa dernière veulerie fut de détruire toute trace matérielle de cet esclave si encombrant et tant redouté.

La jeune esclave ne resta pas longtemps au service de Pusillanimophilis. Bien vite elle quitta l'enfer. On ne put retrouver d'autre esclave capable de reprendre l'œuvre d'Olivus qui lui se gaussait avec ravissement. 

 

C'est à ce moment du récit qu'il faut se poser les premières vraies questions.

Ce "patriciennat" issu d'une bourgeoisie décadente se retrouvait au pays de Pharaon, et dans tous les autres royaumes et empires environnants, à la tête de l'élite déliquescente de fourbes avides de richesse mais surtout de pouvoir absolu. Quelques intellectuels tentaient vainement de s'opposer. Mais du fait que, pouvoir donne richesse et richesse donne pouvoir, la spirale d'une nébuleuse extraterrestre tournoyait aux confins de l'absurdité et s'abattait de nouveau sur la planète, exhalant hégémonie, esclavage et profits personnels. La classe populaire, représentant la majorité des esclaves devenait le puits sans fond où l'on puisait la substance de sa richesse et de son pouvoir. Peu de ces dignitaires étaient intègres et dignes d'honneur. Tous, plus ou moins avaient leurs déviances. Qu'elle soit sexuelle, cupide, schizophrénique ou eimpreinte de népotisme, elle était enfouie dans les replis de leurs toges bien apprêtées. Mais aussi bien tapie qu'elle pût l'être, elle ressortait comme une mauvaise sueur visqueuse et frappait à tout moment. Dégénérés, ils l'étaient tous!

La puissance absolue ne s'obtient pas par la douceur. Ou, en retournant l'axiome: la puissance absolue s'acquiert par l'inhumanité. L'histoire regorge de despotes et de tyran qui, de la fange même aristocratique dans laquelle ils ont trouvé leur genèse, se sont retrouvés au sommet d'une hiérarchie vacillante et corrompue.

Seuls quelques uns, dignes, humble et grands accompagnent encore l'esclave Olivus. 

Il n'y a pas de FIN

mais un triste cycle répétitif …

 

© by Peter O'Roy 14/03/2014

 

 

 

 

 

 

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