Bonjour, soleil.
theastvan
Un bateau arriva au port de Bordeaux. L'enfant se leva, les chaînes qui l'attachaient traînaient au sol. Sa mère prit son frère dans les bras et la rejoint. Ils se pressaient dans le petit endroit qui accueillait plus de 400 hommes, femmes et enfants noirs. L'enfant espérait qu'on la laisserait aller jouer avec les autres enfants, mais on ne la laissa pas s'en aller avec ses amis.
"-Élisa!"
Quand elle entendit ce nom, la fillette ne réagit pas maintenant. L'homme blanc répéta, et elle se souvint qu'on l'avait renommée, son vrai prénom étant trop "compliqué". Elle s'avança. L'homme la regarda, puis appela quelqu'un d'autre. L'enfant retourna à sa place, sagement. Une petite fille, d'à peine 2 ans, jouait avec ses longues tresses. Ses cheveux noirs comme le jais étaient sales. Sa peau brune était tout aussi sale. Elle ne s'était jamais vue dans un état aussi pitoyable...
Après quelques jours où elle reprenait un était presque normal, on l'"exposa" dans un grand magasin où tout était blanc ou gris. Elle devait rester debout, sans bouger. Des "clients" entraient, tous étaient blancs. Ils inspectaient les camarades de la fillette, puis leurs parents. Ils demandaient ce qu'ils savaient faire, puis si ils étaient intéressés, tendaient une liasse de billets avant de repartir avec ce qu'ils appelaient "l'esclave".
Plusieurs jours plus tard, une femme très bien vêtue, visiblement riche et aisée et accompagnée par un bébé, entra dans le magasin. Elle cherchait un enfant noir. Élisa sourit à l'enfant qui s'agitait dans les bras de la femme. Après avoir inspecté plusieurs enfants, vint le tour de la fillette et de son frère. La cliente se dirigeait ensuite vers le marchand. Elle demanda certains renseignement avant de poser son regard sur Élisa.
"-Je prendrais la petite Élisa."
L'enfant s'avança en tenant la main de sa mère et de son frère. La femme lui lança un regard bienveillant et lui demanda de lâcher la main de sa mère. Élisa regarda son frère, puis sa mère, qui ne cessait de pleurer et d'implorer la cliente. Elle lâcha d'abord son frère avant d'aller dans les bras de sa mère. Le marchand la saisit fermement avant de l'emmener de force dans la voiture de la cliente. L'enfant entendait les cris et les pleurs de sa mère, qui la stressaient encore plus. Le marchand la laissa avec la femme et retourna dans la boutique. Un coup de fouet se fit entendre, puis la voiture démarra.
Élisa regarda la femme qui l'emmenait.
"-Qui êtes-vous pour m'enlever ainsi?
-Je suis Marie Deschamps. Je t'ai achetée pour que tu aides l'esclave qui s'occupe du ménage et de la cuisine."
L'enfant garda le silence. Elle, une esclave? Elle ne pouvait pas l'accepter. Quelques minutes plus tard, la voiture arriva devant une grande demeure. On entendait des gens chanter dans un champs, et quelques coups de fouet. Le cocher attela les chevaux pendant qu'un esclave conduisit Élisa dans une sorte de petit village fait de cases. La fillette entra dans celle qu'on lui attribua. Il n'y avait que deux lits, une table et deux chaises. Elle devina qu'elle ne serait pas seule dans cette case. Quand elle ressortit, elle ne vit que des champs, des esclaves qui chantaient et quelques enfants blancs qui jouaient. Élisa retourna devant la grande maison. Les murs étaient entièrement blanc ivoire, les fenêtres étaient immenses et la cheminée était allumée. Mme Deschamps prit Élisa par le poignet et l'emmena dans une pièce où elle lui tendit une tenue de cuisinière trop grande pour elle. Elle lui dit de l'enfiler vite et de la retrouver au rez-de-chaussée.
[En cours d'écriture]