Branleur par intérêt
Jean Claude Blanc
Branleur par intérêt
C'est un fieffé branleur, qui traîne dans la cité
La cinquantaine, bohème, retraite étriquée
On sait pas ce qu'il glande, toute sa sainte journée
Il fouine, farfouille, mégote, en fait même tout un plat
Pour une pacotille, discute le bout de gras
Célibataire, par force, la vie l'a pas aidé
Lunettes double foyer, le bide dilaté
Sa pression, c'est la bière, merci à Kronenbourg
Sa passion internet, pour ses gueuzes prostituées
Qui en guise de fredaines, lui tiennent de beaux discours
Des fois, il se dégote, une sinistre morue
Une grosse donzelle, avide, monter au nues
Comme ça lui suffit pas, pour garnir son gousset
Il tente quelques avances, aux richardes du quartier
Peut-être miss poubelles, mais riches en oseille
L'argent n'a pas d'odeur, mais savoureuse la braise
Alors, petit malin, fait grimper au rideau
Les vieilles radoteuses, qui casquent aussitôt
Ce n'est pas mon copain, qu'une bonne fois soit dit
Ce genre de crève la faim, j'en ai pris mon parti
Toujours celui d'en rire, à me rouler par terre
De voir ce fainéant, s'envoyer des rombières
Un jour, s'en est venu, m'emprunter quelques sous
Evidemment en douce, n'est pas fou, le marlou
Naïf, généreux, lui tends 2, 3 billets
Les ai jamais revus, escroqué et baisé
Heureusement pour lui, je ne sais pas compter
Concierge, de son métier, s'est changé en flambeur
C'est sûr dans les allées, il n'y met plus les pieds
Tellement couvert de dettes, de l'huissier il a peur
Mêmes ses gentils voisins, lui tailleraient le portrait
Mais revenu en ville, dégaine d'un seigneur
Son obsession, les femmes, les aime surtout les thons...
Des connes écervelées, aux veuves éplorées
Avec elles, c'est fastoche, de faire le fanfaron
C'est ainsi qu'il sévit, l'imposteur des mémés
Lui lave sa chemise, à ce mâle embouché
Pour sauver le troupeau, j'ai dû le sacrifier
Je n'ai aucun remord, en plus il a osé
S'éprendre de ma femme, à l'aise, se la niquer
Elle ne vaut plus un clou, la lui cède sans regrets
Cette fois la coupe est pleine, à lui de déguster
Fait pas la distinction, cette espèce de brute
Entre marché aux puces, et marchander les putes
VRP, multi-cartes, de femelles, s'éclate
Qu'importe la manière, dont leurs cuisses s'écartent
Encaisse le pourboire, mais à la fin de l'acte
Lui interdis ma porte, à ce bandit macho
Voudrait me tendre l'épate, mais ne suis pas nigaud
Car dessous son plumage, est grossier son ramage
Les amnésiques rentières, en subissent les outrages
A force d'insistance, et de cajoleries
C'est à peine croyable, un jour il a séduit
Une authentique sirène, par malheur étourdie
L'habit a fait le moine, s'inverse, la théorie
En noble gentleman, s'est fait poudrer le nez
Situation oblige, fréquente salons de thé
Avare, ce gredin, lui, n'a rien déboursé
Une âme charitable, seule en a fait les frais
Se moquer de l'argent, facile pour les gavés
Ce radin animal, ne cesse de mentir
En clair, il est fauché, mais va pas s'en vanter
Fait briller ses rotins, par magie, les retire
Avec sa grognasse, tranquille, cohabite
Tellement elle est ravie, satisfait ses désirs
Pas moche, mais vraiment sotte, éprise de sa bite
Assure le quotidien, le manger, le dormir
Pardonnez-moi, lecteurs, j'ai un peu abusé
De faire la chasse aux pingres, je me suis rassuré
Me dois, de les décrire, sur la pointe de mes pieds
Mes couplets satanés, touchent à la vérité
Pas plus tard que ce soir, l'ai trouvé attablé
Avec des mères grands, la gueule enfarinée
Elles buvaient ses paroles, «contes du chat perché»
L'impénitent cossard, s'est même retourné
M'a jeté un clin d'oeil, de suite, j'ai tout pigé
La moderne society libérale tombe en ruine
Dans les quartiers obscurs, chacun fait sa cuisine
C'est le système débrouille, intimes et anonymes
Sorte de chasse au trésor, avec bonheur en prime
Toujours petit branleur, mais a changé de rôle
A bâti sa maison, et changé sa bagnole
Sa greluche est placée, clinique des vaches folles
Pendant ce temps, l'ordure, fait sortie des écoles JC Blanc février 2023 (un sale type comme on en croise parfois dans les rues, ne pas se fier à sa mine mesdames….)