Brèche de vie

Et voici qu'un beau jour, après bien des tourments,

Bien des nuits sans sommeil et des tristes pensées,

Après avoir lutté, à perte purement,

À chercher l'introuvable au fond de l'insensé,

Le problème s'abat. Son aile grande ouverte

M'ensevelit de honte et de dégoût de moi.

Je n'ai pu, je n'ai su éradiquer ma perte,

Trouver la solution, n'être plus aux abois.

L'accablement total dévaste mon moral.

Le flux de mes pensées se fige dans la nuit,

Mon âme anéantie agonise en longs râles

Et ne peut décider si je pleure ou je fuis.

Mais très curieusement, la colère passée,

Je réalise alors, que ce cuisant échec

Est bien moins important que ce que je pensais,

Que je suis bien vivant et n'ai point d'hypothèque,

Que ma douleur au cou a enfin disparu

Que je suis apaisé, serein et soulagé

Car je vois des issues et ne suis à la rue,

Que la vie sert souvent des troubles passagers.

La rage et la fureur ont été balayées

Avec tous les rebus qu'au fond, on accumule.

J'ai retrouvé la paix, les champs ensoleillés

Et hume de nouveau, l'air frais hors de ma bulle.

La plus inestimable de toutes les valeurs

Me fut donnée le soir. Sans aucun jugement,

Tous ceux qui me sont chers ont asséché mes pleurs

En m'entourant d'amour, tout naturellement.