Bribes

laracinedesmots

Pensée du quotidien

Je contemplais avec gourmandise ma compagne, charmé par sa tenue légère. Alanguie sur le canapé pour lire, elle était seulement vêtue d’une culotte rouge et d’une nuisette assortie. Cette dernière était immanquablement transparente, comme il seyait à son goût. Nina jugeait que cela favorisait la liberté et le passage de la brise.

- J’ai fais les courses, tu veux un fruit ?- Tu es sortie comme ça ?
- Évidemment, me répondit-elle avec son fameux regard qui me transformait en idiot.

Le problème, avec Nina, c’est qu’on ne savait jamais quand elle est sérieuse. Elle riait, tout le temps, et avait un sacré culot. Ce mélange détonnant me rendait fou d’elle et m’angoissait. Elle me répondait invariablement que je réfléchissais trop et ses délirantes histoires nous menaient toujours au même dialogue :- Tu joues encore n’est-ce pas ?
- Avec la vérité ? Tout le temps !
- Mais je fais comment moi, pour savoir ?
- Boris Vian te répondrait avec justesse que tout est vrai, puisque je l’ai inventé !

Nina me fatiguait à me donner des ailes. Les gens la comparaient souvent à une fée et aucun ne comprenait alors l’effroi qui me saisissait. Sérieusement, imaginez un instant une fille dotée d’un tel caractère avec des pouvoirs magiques … Vous voulez ma mort, c’est ça ?

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