Brigitte-Août 1979 Ch. 40

41- Brigitte-Août 1979 (suite) Ch40

Les deux jeunes filles faillirent se percuter au coin de la rue du Temple et de la rue Rambuteau. Un instant interloquées elles se précipitèrent dans les bras l’une de l’autre.

Ca alors ! — s’exclama Brigitte, Si tu savais le nombre de fois que je t’ai appelé.

Christine s’écarta de son amie tout en la tenant par les épaules, — J’étais persuadée que tu habitais à Chartres.

---Et alors, tu as oublié mon nom...et l’annuaire, tu connais ?

---Tu as raison, je ne suis pas pardonnable.

---De toute façon, tu ne m'aurais pas trouvé, ajouta Brigitte, j’ai réintégré l’appartement de mon grand-père...pour mes études de comptabilité. Tu te rends compte, nous étions à cent mètres l’une de l’autre sans le savoir.

—Comment va ton grand-père ? Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu.

--- Il est mort au mois de mars.

---Je suis désolée...Et tu m’annonces ça comme ça ?

---C’est la vie. Mais parlons d’autre chose. Par ta concierge, je savais que tu étais à New York. Sur un ton de reproche elle ajouta,--- Moi au moins, j’ai fait l’effort de me renseigner. On a beaucoup de choses à se raconter. Que fais-tu aujourd’hui ? On peut passer l’après-midi ensemble ?

Christine ne parla pas de Samuel et ne voulu rien changer à son plan. Elle s’était promise de nettoyer son appartement et surtout désencombrer son living.

---Non mais nous pouvons dîner ensemble se soir si ça te va.

--- D’accord pour ce soir, je t’appelle en fin d’après-midi.

En rentrant chez elle, Christine se remémora tous les bons moments vécus avec Brigitte. Elles avaient fait, ensemble, leur début scolaire à l’école primaire de la rue des Francs Bourgeois. Le père de Brigitte, instituteur, avait quitté la rue des Archives après avoir été nommé à Chartres et au fil des ans, elles s’étaient revues épisodiquement, chaque fois que Brigitte rendait visite à son grand-père. Christine n’avait pas été étonnée de la voie choisie par Brigitte. Elle avait hérité de l’esprit cartésien de son père. Consciencieuse, précise, pondérée, Brigitte avait instinctivement choisi une matière qui lui convenait parfaitement ; une discipline où le vrai et le faux se décelaient aisément. À l’inverse de Christine, Brigitte avait des idées arrêtées sur tout et ne se posait jamais de question sur les sujets abscons. Elle évitait toutes les discussions sur la religion ou la politique. À ses yeux, ces deux branches manquaient totalement de rationalité.

Son regard sur le monde était simple...manichéen, sans nuance. Plus petite que Christine, plutôt boulotte, son visage rond témoignait d’une joie de vivre. Brigitte avait toujours été une amie précieuse dont la ligne droite était une leçon pour Christine qui avait plutôt tendance à se poser des questions sur tout.

Chargée de paquets, encore sur le palier, Christine entendit le téléphone sonné. Elle se précipita et eu juste le temps de prendre la communication.

--- Allô ! Christine ? Je suis contente que tu sois arrivé, c’est la deuxième fois que je t’appelle.

--- Excuse-moi, j’ai fais quelques courses. Où se retrouve-t-on ?

---Il y a plusieurs restaurants sympas, vers l’église Saint Merri, À 8h30 devant la pièce d’eau, du côté rue Brise-Miche, d’accord ?

--- D’accord, pour 8h30.

Elles se retrouvèrent devant les mobiles tournoyant de Tinguely crachotant de l’eau dans toutes les directions sans raison apparente uni pour un bon bout de temps dans le bassin de la fontaine Stravinky avec les sculptures en plastique colorées de Niki de Saint Phalle.

Brigitte serra Christine dans ses bras,---Cela me fait plaisir de t’avoir retrouvé. Je ne sais pas pourquoi je t’ai donné rendez-vous ici, je ne supporte pas cet amalgame de mobiles poussifs et totalement disgracieux. Quand je pense qu’on appelle ça le “Nouveau Réalisme “ Quel nom ronflant pour pas grand-chose. Je ne vois rien de réaliste dans ces machins éjaculant des girandoles d’eau et ces personnages boursouflés de toutes les couleurs. Dans les années 30, Citroën avait déjà fait la même chose avec son Bibendum et sans revendication artistique.

--- Je retrouve bien là avec ton esprit terre à terre.

--- Terre à terre ou pas, tu ne vas pas me dire que c’est de l’art...ne me dis pas que tu aimes.

--- Je ne me suis jamais posé la question. C’est comme les statues qui font partie d’un environnement. Au bout d’un moment, on n’y fait plus attention. Regarde le musée Georges Pompidou ; à sa construction, les critiques pleuvaient de partout. Puis, bien entendu, ceux qui prenaient le contre-pied, criaient au miracle, au chef-d’œuvre. Qui a tort ? qui a raison ? Je n’en sais rien. La critique sur tout et sur rien est une de nos grandes spécialités. Imagine le scandale si aujourd’hui on décidait de le démolir. Bras dessus bras dessous, elles se dirigèrent vers un petit restaurant de la place.

Christine sourit,--- D’ici tu pourras admirer ton œuvre préférée tout en mangeant.

Brigitte fit le tour de la table.--- Si ça ne te dérange pas je vais lui tourner le dos. Et toi, comme tu t’en fous, tu vas t’asseoir en contemplant ce tas de ferraille et de plastique. Pour en terminer avec ces caricatures inesthétiques je vais te raconter une anecdote. Il y a six mois, j’entends parler d’une expo «Les Nouveaux réalistes»  au Palais de Tokio. J’entraîne Antoine ; c’est mon petit ami, pensant qu’il s’agissait vraiment de peintures réalistes ; bien figurative, tu vois ! Si tu avais été là, tu m’aurais dit que ça n’avait rien à voir et tu m’aurais empêché de perdre mon temps, mais Mademoiselle faisait la grande vie à New York. Bref ! nous y allons et je tombe sur ce que tu as sous les yeux plus d’autres encore. Le seul nom dont je me souviens bien, c’est Klein et un autre qui faisait des assemblages avec des vieilles affiches déchirées...j’ai oublié son nom...

--- Villégié.

--- Comment ?

--- Le peintre s’appelle Villégié.

--- Ah ! si tu veux. Donc ... attend, on va commander à boire et après je continue. Elles optèrent pour deux kirs que la serveuse leur apporta avec les menus.

--- Nous buvons à quoi ? dit Christine.

Brigitte leva son verre.--- À nos retrouvailles...et à nos amours.

--- À nos retrouvailles, si tu veux...du côté amour c’est le calme plat.

--- Tu n’as jamais su y faire... par contre moi... je te raconterai après. Laisse-moi continuer mon histoire. Donc je me dis, maintenant que je suis là, autant voir l’exposition. Avant de quitter le musée je consulte le catalogue pour voir ce que les critiques pouvaient bien dire sur ce fatras.

Je me souviens de Klein pour la bonne raison qu’en feuilletant le catalogue je tombe sur un article, écrit par lui-même, dans lequel il parle d’une exposition qu’il fit en Italie en 1960. Il appelle cette période son époque bleue. Il n’aurait vraiment pu l’appeler autrement, ce n’était évidemment que du bleu, bleu et bleu. Il prétendait que c’était la seule couleur abstraite. C’est vraiment prendre les gens pour des cons. La couleur, c’est une longueur d’onde et je n’ai jamais entendu parler d’une onde plus abstraite qu’une autre. Donc Il expose une dizaine de tableaux de la même taille, tous pareils ; bleu outremer et leur donne un prix différent pour démontrer (ce sont ses propres mots) que la qualité picturale de chaque tableau est perceptible par autre chose que l’apparence matérielle et physique d’une part, et d’autre part évidemment que les clients qui choisissaient une toile reconnaissaient cet état de chose que j’appelle la “sensibilité picturale “ . Les moins cons, mais cons quand même, premiers servis payaient moins cher. Au fond c’est comme  si tu vois dix savonnettes rigoureusement identiques de la même marque avec des prix différents.

Christine avait écouté amuser l’exposé de Brigitte, elle dit, --- Tu exagères, il faut regarder la peinture de Klein comme une recherche vers une nouvelle vision picturale. Quelque chose de personnel.

--- C’est possible. Mais dire, “ je suis à la recherche de la réelle valeur du tableau “. c’est un peu fort de café. Comment peut-on donner une valeur réelle à quelque chose d’aussi subjectif. Gonflé le mec. À la même époque il fait breveter son bleu qu’il qualifie d’ultramarine sous le nom “ d’International Klein Blue : IKB “. En anglais bien sûr pour faire encore plus universel. En tout cas il avait le sens du spectacle. Toujours en 1960, ça devait être son année, lors d’un vernissage, des bonnes femmes à poil devant un groupe de musiciens se vautraient dans sa peinture bleue, pour ensuite aller se coller sur une toile. À ton avis, les amateurs étaient attirés par l’art ou par le cul des nanas ? Cela ne m’étonne pas qu’il soit mort à l’âge de 34 ans. La vie doit paraître longue et vaine lorsque l’on a des idées aussi tordues dans la tête. Je pourrais t’en dire autant sur tous les autres “Nouveaux réalistes “ .  Maintenant , si tu me dis que c’est une vaste blague, une grosse fumisterie, alors je veux bien rire avec toi.

Christine pensa qu’après tout sa vision des choses en valait une autre. N’était-ce pas elle qui disait à Samuel que les surréalistes avaient montré la voie d’une perception différente de la réalité pour chaque observateur ? On peut tout encenser ou tout détruire. Un jour, par jeu, elle avait pris pour cible la Joconde, le tableau le plus difficile à contempler du Louvre. Barrière infranchissable, gardé en permanence. Œuvre pratiquement invisible par le reflet d’une glace de protection. Unanimement vénéré comme une relique par les visiteurs du musée, il était impossible de s’en approcher tant la foule était dense. Chaque fois qu’elle était aller au Louvre, Christine avait toujours été étonnée par le silence respectueux des visiteurs ; comme s’ils étaient devant une icône dans une église. Sans lui enlever ses qualités, Christine était persuadée que Léonard de Vinci s’était rallié à la mode de son époque ; derrière le beau visage de son modèle il avait peint un paysage imaginaire. Dans le fond des rochers torturés bordaient un lac d’où s’écoulait une rivière sinueuse. Ah Leonardo ! tu as raté le chef-d’œuvre de tous les temps. Si tu avais eu encore plus de génie et peints un fond uni, le sourire de ton personnage, homme ou femme eut semblé encore plus énigmatique et l’œuvre devenait la merveille des merveilles.

De peur d’être considérée comme sacrilège, Christine n’en avait jamais parlé à personne.

La serveuse avait servi deux salades niçoises et une carafe de vin.

---Je t’ai cherché l’hiver dernier. La concierge n’avait pas ton adresse. Tout ce qu’elle savait, c’était que tu faisais des études de lettres anglaises à New York.

---En effet, elle n’avait pas mon adresse. Tu te souviens de Frédéric ?

---Oui, bien sûr. Qu’est-il devenu ? Tu le vois toujours ?

---Non, j’ai rompu avant de partir pour New York. Si la concierge avait eu mes coordonnées, Frédéric aussi ; il très fort quand il veut quelque chose... Et j’ai bien fait, lorsque je suis revenu, elle m’a dit qu’un jeune homme était venu la harceler trois ou quatre fois. Il n’avait pas laissé son nom. Elle me l’a décrit, mais ce n’était pas la peine.

Christine lui raconta son aventure New-yorkaise.--- Tu te souviens de nos correspondantes américaines de l’école. J’étais restée en contact avec la mienne. Nous étions colocataires. Elle lui parla également de Samuel.---Il est actuellement à Paris et nous nous sommes vus deux fois.

Brigitte prit un petit air sous entendu --- Ah ! ah, il y a anguille sous roche.

--- Non tu te trompes complètement, nous sommes des amis et rien d’autre.

--- Il me paraît difficile de penser qu’un garçon sortant avec toi ne pense pas à autre chose que l’amitié...mais enfin, si tu le dis... il est à Paris, pourquoi ?

--- Sa famille le rejoint la semaine prochaine.

---Donc il est ici avec une semaine d’avance, et pour rien, bien sûr et surtout pas pour toi.

--- Et surtout pas pour moi. D’après Cathy il tombe amoureux tous les 15 jours. Je me méfie.

--- Ne sois pas aussi catégorique ! On peut avoir des coups de foudre tous les 15 jours et puis tomber vraiment amoureux et n’en désirez plus qu’une. Comment est-il ? Il est beau ?

Oui, on peut le considérer comme un beau garçon. Il a de l’humour... il est sympa.

---Que fait-il à New-York ?

---Il a terminé ses études d’avocat et fait un stage dans un grand cabinet.

---Il est Américain ?

---Non, Israëlien.

---Et bien toi ! Tu ne vas pas les chercher à Saint Flour.

Brigitte sourit ironiquement ---Wait and see, comme disent les Anglais

Christine éluda Samuel. ---Et toi ?

--- Et moi quoi ? mes amours ? Elle enchaîna, ---Dans mon école de comptabilité, j’ai fait la connaissance d’un futur expert-comptable comme moi. Tu t’imagines, deux gestionnaires ensembles... je ne sais pas si ça va être drôle tous les jours, mais pour l’instant, au lit, je peux te dire que nous ne comptabilisons pas les mouches au plafond. Nous avons fait connaissance l’année dernière, on s’entend bien. Lorsqu’il sera de retour à Paris je te le présenterai. Pour l’instant il est chez ses parents du côté de Bordeaux. Samedi, je vais le rejoindre pour quelques jours ; c’est la première fois que je vais rencontrer sa famille. Elles furent heureuses de se rappeler un tas de souvenirs et ce n’est que très tard qu’elles rentrèrent se coucher. Avant de se quitter, ayant appris que Christine dînait avec Samuel vendredi, Brigitte insista pour être de la partie. --- Si, si comme ça, je te dirai ce que j’en pense.

---Je vais lui poser la question, s’il est d’accord, moi je ne suis pas contre.

Une fois couché, avant de s’endormir, elle se demanda si elle pouvait avoir une aventure avec Samuel. Après réflexion, elle n’en savait rien. Elle avait gardé sous silence son rendez-vous de mardi.

Vendredi, ils dînèrent tous les trois rues Saint Louis-en-l’Ile. La soirée fut agréable et la curiosité de Brigitte probablement satisfaite, car à peine rentrée, la sonnerie du téléphone retentit.

---Christine, tu veux savoir ce que je pense de Samuel ?

--- Même si je te disais non, je sais que je n’arriverai pas à t’arrêter...alors ?

---Samuel est un type formidable, beau, intelligent. Il a vraiment tout pour lui. S’il ne t’intéresse pas je laisse tomber mon comptable et je me mets sur les rangs.

Christine riait--- Si ça peut te faire plaisir.

---Je plaisante, je n’ai aucune chance. Même si je m’étais mise à poil il ne m’aurait pas remarqué. Je l’ai bien observé. Ce type est amoureux de toi.

--- Non je ne pense pas. Il m’a dragué à notre première rencontre de New York, mais ça, c’est vraiment mal passé, j’ai dû le refroidir définitivement.

--- Il est vrai que tu es plus forte pour envoyer promener un gêneur que les capter. Tu es vraiment aveugle...enfin, tu finiras par t’en apercevoir. En attendant, passe une bonne nuit.

Christine allongée dans le noir pensait à Samuel. Brigitte lui avait mis un doute dans la tête. Etait-elle vraiment aveugle ? Était-il à Paris pour préparer la venue de ses parents ou avec des intentions à son égard ? Il est vrai que ces derniers jours ils avaient été souvent ensemble. Sa famille n’arrivait que mardi prochain, pourquoi était-il arrivé plus tôt alors qu’à part elle, il ne semblait connaître personne et qu’il lui avait avoué qu’il n’aimait pas Paris. Christine s’avoua qu’elle appréciait la compagnie de Samuel, mais de la à en être amoureuse il y a un fossé. Mais était-il assez large ? En était-elle amoureuse ? Non pas vraiment. Elle réalisa que pas vraiment n’était pas une réponse. Et lui, qu’elles étaient ses sentiments ? Elle s’étonna de se poser autant de questions. Brigitte avait l’air de voir quelque chose qu’elle-même ne voyait pas. En y pensant, Samuel avait accepté un peu vite la corvée d’aller Dimanche à Beauvais. Devant Brigitte, ils avaient gardé sous silence leur escapade vers Beauvais et n’avaient pas convenu de se voir samedi soir. Samuel allait-il l’appeler avec un prétexte quelconque ? Christine s’endormit.

Le lendemain matin Samuel avait trouvé un prétexte.

Vers 10 heures son téléphone sonna. Elle décrocha.

--- Christine, bonjours, je ne te réveille pas ?

---Non, je me préparais à descendre pour faire des courses dans le quartier.

--- Si tu n’as rien de mieux à faire, j’ai un service à te demander. Comme tu sais, mes parents arrivent mardi, j’aimerais que tu m’aides à leur choisir un cadeau.

---Si tu veux...comment veux-tu faire ?

---Nous pouvons nous retrouver vers le faubourg St honoré... et éventuellement manger un morceau dans une brasserie de la rue Royale...?

Après un silence prolongé, Christine dit, ---D’accord... pas trop tôt, vers une heure au métro Madeleine.

Ils raccrochèrent.

Christine resta pensive. Samuel avait-il trouvé un prétexte pour la voir ou avait-il vraiment besoin d’elle pour acheter des cadeaux à sa famille ? Elle pencha pour la première raison. Elle sourit. Pendant qu’elle se préparait et décida de voir venir.

En raccrochant, Samuel fit la grimace. Il était conscient de la faiblesse de la raison invoquée pour fixer un rendez-vous Christine, alors qu’il était convenu de se voir dimanche. Tant pis ! Au fond ce n’était pas plus mal si Christine se posait des questions à son sujet. Au restaurant, Christine avait insisté pour payer l’addition. À son regard, Samuel comprit que ce n’était pas la peine de jouer les gentlemen. Ils descendirent la rue Tronchet et entrèrent aux magasins du Printemps.

Christine constata que Samuel n’avait effectivement pas besoin de son avis, mais néanmoins il agit comme si elle lui était indispensable et elle fit semblant de l’être. Ils se promenèrent dans le quartier le reste de l’après-midi.

--- Que penses-tu de Brigitte ? demanda Christine à brûle-pourpoint.

--- Elle est charmante... pas du tout mon type, si tu veux le savoir.

--- Non ! ce n’est pas ce que je voulais savoir. Que penses-tu de son jugement ?

---Son jugement...elle est assez carrée, elle a du bon sens...bonne observatrice.

Christine demanda à brûle pourpoint.---Quel est ton type ?

Samuel hésita un long moment avant de dire, ---Mon type ?...ça dépend...ça peut-être n’importe quoi...une jolie robe, un parfum, un beau sourire, mais ça n’a jamais duré.

--- Tu parles au passé.

--- Oui en effet.

---Tu parle comme si ta vie s’arrêtait là.

---J’espère bien que non.

Samuel aurait pu lui répondre du tac au tac que son type c’était elle, il s’abstint de faire cette réponse classique qu’elle pouvait prendre pour une boutade ou une drague au premier degré. Christine ne parla pas sa conversation avec Brigitte.

---Je vais rentrer de bonnes heures, ne viens pas trop tard demain matin.

---Je n'oublie pas. 

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