Brouillard d'Eté

    L'innocence interdit l'acceptation du mensonge, détruisant tout sur son passage ; de l'herbe naissante à l'équilibre de la vie, le feu dévore sans distinction comme les préjugés.

    Bâtard d'une humanité déjà décadente, je semble être une de ces chimères n'ayant point encore trouvé une étiquette à son nom. Comme tout animal domestiqué, on aspire à trouver ce collier qui nous offre l'intégration.

    Lors de mon rituel psychanalytique, j'interrogeais mon interlocuteur diplômé à propos des gens qui ne veulent pas faire parti du moule de la société. Je voulais comprendre pourquoi ils se battaient autant à vouloir se différencier des autres, à voguer sur de nouvelles vagues ; car bien que j'imaginais aisément ce désir d'authenticité, je ne saisissais pas le refus de l'intégration.

    "C'est seulement un égoïsme nécessaire de leur part comme de la tienne. Tu possèdes, dans ta normalité la plus délicate et parfaite, un défaut, cette déviance qui t'éloigne des sentiers battus. Elle t'éloigne d'autant plus que pour ton cas précis, elle te place entre deux catégories car tu te considères comme trop névrosé pour être dans la norme mais pas assez pour faire parti de ces sociopathes ou futurs criminels dont la vie leur a été volé dès l'enfance, pour la plupart.
Alors tu fais tout pour offrir au monde la partie bienveillante de toi, en cachant ces désirs pour ne jamais les laisser paraitre. Ton réflexe et de t'effacer, de te cacher en revêtant l'habit d'un "monsieur tout le monde".
Nous avons tous nos raisons de vouloir nous écarter de la norme humaine ou de nous y cacher, mais personne n'est réellement novateur ou je ne sais quoi. Nous sommes tous le modèle de quelqu'un comme nous avons, nous-mêmes, une inspiration comme une aspiration. Seule l'âme, la personnalité est unique, Le corps est modelable, comme l'influence le fait de manière consciente ou non. Se dire en dehors des normes c'est en créer une nouvelle que d'autres rejoindront."

    On perdrait donc trop de temps à maquiller un "moi" du paraitre, qu'on négligerait l'être, l'oubliant même parfois. C'est de là que peut naître des incompréhensions de soi, surtout à l'adolescence où l'influence nous consume si facilement.

    Voyez l'enfance d'aujourd'hui et réalisez les adultes de demain.