ça sert d'os

Jean Claude Blanc

Benoît mortibus, sous pape François, salut en plus; lui-même plus très flambant neuf, mais va coincer la bulle avec sa mule, trop vieux l'Argentin !

                           çà sert d'os

 

Te Deum, Orémus, Requiem, sacerdoces

Protocoles lancinants d'une Eglise aux abois

Les coccinelles huppées, nichées au Vatican

Servent leur apostolat, culs bénis obligés

 

L'envoyé de J.C, arrive de Germanie

A son accent heurté, se la joue « bons Apôtres »

Harangue les cathos, çà rappelle Dachau

Le latin plus chantant, colle mieux au tempo

 

Villas dans les Abruzzes, limousines, chauffeurs

Ribambelles de sous fifres, Armées de petits suisses

Ne sont pas bien à plaindre, les dévots Cardinaux

Faut redescendre sur Terre, fanfreluches au vestiaire

 

Un Etat dans l'Etat, c'est une zone franche

Pour prendre rendez-vous, faut montrer patte blanche

Du haut de sa Basilique, de son Urbi, Orbi

Il absout les péchés, çà fait un peu vieux jeu

 

Pendant ce temps, ils courent, fidèles missionnaires

Bâtissent lieux de prière, baptisent à tours de bras

Quand ils sont rétamés, se rangent au monastère

Leur Paradis gagné, disparaissent dans l'ombre

 

Monarchie cléricale, système pyramidal

On prêche dans le désert, les vertus de la Bible

Les serviteurs de Dieu, les gus du Saint Siège

Ressassent leurs prières, il faudrait innover

 

Pauvre curé de campagne, n'est pas à même enseigne

Va visiter ses vieux, consoler les souffrants

S'entoure de braves gens, parfois de mécréants

N'empêche qu'il fait le plein à l'office du dimanche

 

 

 

 

C'est dans la tradition, il faut gagner ses Pacques

Sans oublier surtout, un détour à confesse

Grenouilles de bénitier, ne se font pas prier

Pour mériter le Ciel, faut être baptisé

 

Communions chers Frères, avec foi et ferveur

On offre aux braves gens, ce qu'ils envient d'entendre

Des mots venus du cœur, une sorte d'offrande

Ne sont pas au courant, des embrouilles, manigances

Ils seraient sidérés et en perdraient croyance

 

Du chrétien convaincu, depuis son plus jeune âge

Petit enfant de chœur, empli de liturgie

Qu'est-ce qu'il reste aujourd'hui, la foi et l'espérance

Je ne me fie qu'à Dieu, à la Vierge Marie

 

Les curés ouvriers, les prêtres militants

On les met au placard, n'ont plus voie au Chapitre

Calotins, puritains, ont repris les manettes

Plus grand monde aux offices, assez, la messe est dite…

 

A bien y réfléchir, notre histoire est jonchée

De guerres de religions, de tortures et de haine

On parle de tolérance, c'est un fameux blasphème

Un drôle de camouflet à l'Ordre, retourné

 

Emmanuelle, Térésa, Abbé Pierre et consorts

Ils ne sont que des pions, ils servent de caution

Pour cacher les ordures, on plante quelques fleurs

Les dignitaires se parent, en recueillent la gloire

 

Comme toujours dans les crises, veillent les dictateurs

On a l'Opus Dei, les autres ont l'Islam

J'en passe et des meilleurs, sans dérouler la trame

On ne demande rien, que notre part de bonheur   

 

Faut lire les Epitres, çà sert d'os à ronger,

Tous les peuples opprimés sont avides de paix

Cet idéal d'Amour, parait, n'est pas sur Terre

On les tient en respect, en miroitant l'espoir

Missionnaires, je veux bien, sans cacher vérité

Le Pape faut le secouer, lui faire battre sa coulpe

L'humanisme, c'est maintenant, après nous le déluge

Assez de nous faire croire, Messie pour une lanterne   

 

Oh, mon pauvre Saint Pierre, où qu'elle est ton Eglise,

T'as posé fondation, mais çà n'a pas suffit

Les vils Marchands du Temple, s'en sont accaparés

L'ont recouvert de marbre, de luxe mordoré

 

Qu'une seule religion, la solidarité

Fidèle à mes principes, je campe sur mes idées

Je n'ai comme ambition, aider ceux qui galèrent

Tant mieux si dans les cieux, j'y trouve un jour ma place

 

Faut un os à ronger, entretenir la flamme

On inonde les peuples de versets trafiqués

Le courroux du Très Haut, sur nous peut retomber

La bonté, le pardon, on n'en parle jamais

 

Péché véniel, péché mortel,

On échelonne la gravité

On trie le bon grain de l'ivraie,

Les innocents, les propres à rien

 

Personne ne sera épargné

Et sur ses actes, expertisé

A la distribution des prix

Les Mon-Seigneurs seront servis

 

Notre Pape, quête nos vœux

Mais ton Eglise est dépassée

Que le Ciel chavire

Que sa volupté soit faite

Dès demain sur la Terre

Pardonne-moi mes outrances

Comme j'en ai rien à foutre de ceux qui vont m'insulter

Epargnes nous vos embrouilles

Aussi futiles…  (version perso du Notre Père)

  JC Blanc     janvier 2023 (plus de bulle du Pape, perdu sa mule)

 

 

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Signaler ce texte