Cà, sûrement pas !
Bernard Boisgard
AVERTISSEMENT
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Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori.
Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.
Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs.
Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.
B E R N A R D B O I S G A R D
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Ç A, S Û R E M E N T P A S !
Pièce en 1 acte
LES PERSONNAGES
Gaston SEVERE : Père de Roseline, âgé d’environ 55 ans
Ginette SEVERE : Sœur de Gaston, âgée d’environ 38 ans
Roseline SEVERE : Fille de Gaston, âgée d’environ 22 ans
Didier RIQUET : Amoureux de Roseline, âgé d’environ 28 ans
Maître LAPLUME : Notaire des Sévère, âgé d’environ 60 ans
Yvonne : Servante de Ginette, âgée d’environ 30 ans
Milady : La chienne du défunt
LE DECOR
Nous sommes dans un salon-bibliothèque d’une maison bourgeoise de l’après-guerre.
Le mobilier est de style Empire, simple mais cossu.
Sur le mur du fond, bien centré face au public, un grand portrait officiel du Maréchal PETAIN.
Au premier plan et à droite, une porte ouvre sur la chambre de Ginette.
Au second plan et à droite, presqu’au fond de la scène, une porte ouvre sur le vestibule.
Au premier plan et à gauche, une porte ouvre sur la cour.
Au centre de la scène se trouve une table basse sur laquelle est posé un livre.
Sous le portrait du Maréchal, un canapé est disposé de façon à laisser un passage entre le mur et lui.
A gauche, un bureau ministre avec un fauteuil de travail, est placé en travers de l’angle. Dessus, une lampe, un encrier, une écritoire, une sonnette, deux ou trois dossiers, un petit vase avec une seule fleur.
A gauche, entre la porte de la cour et le bureau, une chaise.
A droite, contre le mur et entre les deux portes, une commode. Sur la commode, un grand vase avec un gros bouquet, une statuette et un miroir et une horloge.
SCENE 1
Au lever de rideau, Ginette SEVERE finit de disposer un bouquet de fleurs dans le vase placé sur la commode.
Elle appelle :
Ginette : Yvonne ! Yvonne !
Yvonne (off): J’arrive, Mademoiselle !
(La bonne apparaît par la porte située à droite, au premier plan. Elle tape sur un oreiller).
Ginette : Je n’ai pas appelé votre oreiller. Une autre fois, posez-le avant de venir.
Yvonne : Bien, Mademoiselle !
(Elle lance l’oreiller par la porte).
Ginette : Je ne vous ai pas dit de le lancer.
(Yvonne fait mine de sortir pour le récupérer).
Restez là ! Vous ne savez pas encore pourquoi je vous ai appelée. Monsieur Riquet est-il là ?
Yvonne : Non, Mademoiselle ! Il me semble qu’il est allé à la poste.
Ginette : J’espère qu’il ne sera pas trop long… A propos, avez-vous fait le vestibule ? Le notaire doit venir ainsi que Monsieur Gaston et Mademoiselle Roseline. La lecture du testament ne pourra commencer que lorsque tout le monde sera là. J’espère que notre part sera belle, sinon, je crois bien que mon frère en fera une maladie.
Yvonne : En effet ! Il a plutôt l’air d’aimer l’argent. Plus on en a et plus on en veut ; c’est bien connu.
Ginette : Yvonne ! Gardez vos réflexions pour vous ! Moi, je peux me permettre de parler de mon frère comme il me plaît, mais vous, n’oubliez pas votre position !
Yvonne : Ouais, c’est çà ! Je ne suis qu’une bonniche. Oh ! Je ne me fais aucune illusion.
Ginette : On apprécie d’autant mieux une bonne qu’elle sait rester à sa place. Il n’y a pas de sot métier, Yvonne.
Yvonne : Oh ! Moi, c’est seulement ma deuxième place. J’ai débuté chez Monsieur le Maire.
Ginette : Vous n’avez rien compris, comme d’habitude ! Mais cela importe peu. Allez donc chez le pharmacien chercher un paquet qu’on y a déposé pendant que j’étais aux obsèques.
Yvonne : Bien, Mademoiselle !
(Elle sort par le vestibule)