Cacher la pluie

aile68

Cacher la pluie, cacher les nuages, l'automne ressemble à un labyrinthe doré un peu sombre, on y laisse ses pensées, ses doutes, quand ces derniers s'accrochent aux branches, aux ronces, on s'en va le coeur léger, comme s'il me souriait dans un miroir. Dissiper le brouillard, vour avec les yeux de l'été encore, un été indien qui donne à espérer, qui sent le feu de camp sur la plage, qui repousse les limites du réel, comment font les poètes pour écrire, quel est leur secret pour imaginer de nouveaux mondes, de nouvelles musicalités qui laissent notre souffle en suspend. Confondre des sons, des paroles, prendre un mot pour un autre, qu'est-ce qui ressort de mes phrases, sonnent-elles creux, sont-elles bien tournées, qu'offrent-elles quand on les lit? Des images, des souvenirs? Ne jamais terminer un texte par un point d'interrogation, j'ai tout un kaléidoscope qui montre les mille et une facettes de la lune, des étoiles, d'un monde caché, mille devinettes, mille questions s'en dégagent, on a envie d'élucider le mystère de l'univers, pourquoi l'ami lointain ne répond plus, lui si proche par ses mots, ses phrases, lui qui m'écrivait en cachette... J'étais son secret, son amour amitié, un fantôme parfois, j'étais si loin, si secrète parfois, un peu froide peut-être, comme la lune en plein milieu de la nuit noire.

Cacher mes secrets, mes trésors pendant que lui, l'ami que je n'ai jamais retrouvé, disait que je ne le reconnaîtrais pas... Si seulement il avait su comme j'avais changé, comme je m'étais perdue comme dans un labyrinthe, et pourtant j'aimais tant le mythe du fil d'Ariane! Sombre lumière tel un soleil noir, les mains devant moi, je cherchais un chemin, mon chemin comme la nuit quand j'étais petite dans ma chambre avec de drôles d'ombres qui bougeaient, gesticulaient sur les murs. C'était le vent, voilà tout... Le vent à la provenance inconnue, secrète, mystérieuse, comme un train sans pancarte qui arrive d'on ne sait où. 

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